En 2014, 183 400 jeunes n’auront validé aucun bac, soit 22,7% des jeunes d’une classe d’âge.
L’objectif de 80% de jeunes au « niveau bac » est atteint avec 77,3% d’une classe d’âge reçu au bac 2014, soit 624 700 bacheliers. Les initiateurs de cet objectif ont choisi un chiffre symbolisant l’élévation du niveau de formation de la jeunesse, correspondant à l’évolution des compétences nécessaires dans la plus grande part de l’économie et conduisant parallèlement à une satisfaction sociale suite la réussite des bacheliers de la part des jeunes et de leurs familles.
Une démarche volontariste a été menée avec, en particulier, l’explosion du nombre de bacheliers professionnels et des taux de reçus au bac fixés à un niveau élevé par le Ministère.
Mais, elle aura occulté trois effets induits :
- La constitution d’un « noyau dur » de jeunes non diplômés (cible des missions locales) qui apparaît difficilement réductible en dépit du mille-feuille des dispositifs publics mis en œuvre.
En enlevant les diplômes du secondaire, titulaires de CAP ou BP, qui, dans nombre de disciplines, tirent leur épingle du jeu, il reste une population d’environ 120 000 jeunes sans qualification par classe d’âge, soit 15% de la jeunesse.
- La croissance du nombre de jeunes en échec en premier cycle de l’enseignement supérieur, disposant finalement du seul bac, dont le nombre peut être estimé à plus de 100 000 chaque année.
- Une importance croissante de la population de jeunes diplômés du supérieur ne trouvant pas d’emplois qualifiés en rapport avec leurs études et leurs diplômes ; ces situations provoquant une insatisfaction lors de l’entrée dans le monde du travail.
La démarche des décideurs politiques et des « producteurs de formation » ne semble pas avoir été réellement confrontés, ni à la réalité économique du moment, ni à la prospective des emplois à venir.
Et, même si des démarches sectorielles ont été menées efficacement, cela n’a pas été le cas d’une manière globale.
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