Le discours de politique générale du 17 septembre fait un panorama de situation et présente les choix politiques adoptés. Si l’on passe ce discours au « crible de la question de l’emploi », force est de constater qu’il y accorde une certaine place. Il semble intéressant de l’examiner.
Elle confirme des orientations connues et l’absence d’idées nouvelles. Elle présente un panorama de ce qui est à l’ordre du jour et de ce qui ne l’est pas comme, par exemple, l’emploi des plus de 50 ans (les séniors) dont il n’est pas question.
Tout d’abord, le discours insiste sur le maintien de la création de postes dans la fonction publique d’état (dans l’Education nationale, la Justice, la Police et la Gendarmerie) et le maintien des effectifs dans les hôpitaux ; ces décisions devront être compatibles avec l’engagement de la réduction des dépenses publiques.
Ensuite, les mesures en faveur de l’emploi des jeunes restent ciblées sur le public des jeunes « décrocheurs » et rappelle la poursuite des dispositifs de « deuxième chance » déjà existants sans s’attarder sur la prévention du décrochage même si le constat en est fait[1].
Pour les entreprises, au-delà de l’affirmation de principe : « ce sont les entreprises qui créent des richesses, de l’emploi », leur mobilisation dépend des accords de branche. Sur ce point, la situation reste mitigée avec un seul accord signé[2], des négociations ouvertes dans certaines branches professionnelles et des branches toujours en attente[3].
La volonté de développer l’apprentissage est réaffirmée comme un objectif prioritaire. Or, même si contexte économique a joué, on sait que cette baisse est, principalement due à la suppression des avantages financiers existants précédemment pour les entreprises accueillant des apprentis.
Pour l’économie sociale et solidaire, le discours affirme qu’elle « représente un formidable gisement d’emplois ». Reste encore à le démontrer dans le contexte actuel.
Enfin, une remobilisation de Pôle Emploi est annoncée, sans doute à partir de l’analyse critique de ces trois dernières années. Pour « une politique de l’emploi plus efficace », « un soutien plus fort et un suivi plus personnalisé, exigeant même, pour les demandeurs d’emploi » est demandé. Il devrait s’appuyer sur la nouvelle convention tripartite Etat / Unedic / Pôle emploi prévue pour la fin 2014. Celle-ci : « devra améliorer l’action de Pôle emploi pour mieux connaître les besoins des entreprises et utiliser toutes les potentialités du numérique. ».
Un prochain article du blog TOUT POUR L’EMPLOI proposera de réfléchir à l’intérêt et aux limites de l’accompagnement virtuel des demandeurs d’emploi dénommé le : « 100% web ».
Une amélioration du contexte de l’emploi est attendue.
Le discours évoque des éléments de contexte qui devraient se révéler positif pour l’emploi comme la baisse du cours de l’Euro, les effets du CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) ou la baisse des charges programmée pour 2015[4]). Même si ces dernières mesures « nécessiteront du temps pour porter pleinement leurs fruits ».
Il évoque également le projet de loi relatif à la transition énergétique qui qui doit avoir pour effet secondaire de créer « des emplois durables et non délocalisables », principalement dans le domaine de l’isolation thermique et des énergies nouvelles. Le chiffrage sérieux des créations de postes dans ces secteurs est difficile à estimer exactement.
En ce qui concerne le Droit du travail, dont certaines dispositions sont réputées avoir un impact sur l’emploi, aucune grande remise en cause n’est envisagé : 35 heures, réduction du SMIC ou suppression du CDI. Ce propos, concernant de grands principes, n’écarte pas la possibilité d’assouplissements sur d’autres dispositions actuelles.
[1] « Tout comme nous n’acceptons pas que 15 % des élèves présentent des difficultés sévères en écriture, lecture, et mathématiques à l’issue du primaire. »
[2] Accord de branche signé entre l’UIC : Union des Industries Chimiques et des syndicats de branche.
[3] Ces négociations doivent déboucher en termes « d’investissement, d’embauches, de formation ou d’accueil de jeunes en apprentissage ».
[4] Pacte de responsabilité et de solidarité.
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