Le nombre des demandeurs d’emploi de moins de 25 ans devrait continuer à augmenter en 2015.

CHIFFRES CLÉS DU CHÔMAGE EN 2014

En France, y compris DOM, les demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi ou en emploi[1] (catégorie A, B ou C), sont 5 521 200[2]. En 2014, leur nombre a augmenté de 317 900 en 2014, soit de +6,1%.

Sur le seul mois de décembre 2014, leur nombre a cru de 42 600, soit 0,8%. La croissance du nombre d’inscrit ne fléchit pas.

Pour la seule catégorie A, le nombre des inscrits est de 3 760 100 avec une croissance en 2014 de 5,3%. Toutes catégories confondues, le nombre des inscrits à Pôle Emploi culmine à 6 290 200 à fin 2014 (+5,5% sur un an).

Près de 10% (9,5%) de la population française est ainsi inscrite à Pôle Emploi.

AUGMENTATION DU NOMBRE DE DEMANDEURS D’EMPLOI DE MOINS DE 25 ANS

Rappels : Les chiffres des « moins de 25 ans » qui suivent ne concernant que la France métropolitaine faute d’information sur les chiffres des DOM. La catégorie « moins de 25 ans » ne comprend pas l’ensemble des jeunes ; car, pour près de la moitié les jeunes entrent sur le marché du travail après leur 24 ans. Une catégorie des moins de 30 ans correspondrait mieux à la réalité sociologique actuelle. La plupart des jeunes ne s’inscrivent pas à Pôle Emploi après la fin de leurs études dans la mesure où ils ne bénéficient pas de l’indemnité chômage, ils s’inscrivent après un premier contrat de travail leur ouvrant des droits. Le chiffre des inscrits à Pôle Emploi décrit une réalité administrative ; il constitue néanmoins un indicateur.

Sur l’année 2014, le nombre de moins de 25 ans inscrits a cru de 2,6% pour atteindre près de 800 000 jeunes (792 000 pour être précis).

L’écart entre la situation des femmes et des hommes continue à se creuser : en nombre (410 400 hommes pour 381 600 femmes) et en taux de croissance : 2% pour les femmes et 3,2% pour les hommes.

Le nombre d’inscrits à Pôle Emploi en France métropolitaine sur l’année 2014 a augmenté différemment pour les catégories A, B et C selon la tranche d’âge.

• Pour les moins de 25 ans : +2,6 %[3]
• Pour les 25 à 49 ans : +5,9 %
• Pour les 50 ans ou plus : +10,4 % ; c’est cette dernière catégorie qui a subi le plus les destructions d’emploi.

Pour la seule catégorie A, la croissance du nombre des inscrits de moins de 25 ans est de 1,7% et de 544 800 inscrits.

LES PERSPECTIVES EMPLOI 2015 POUR LES MOINS DE 25 ANS

L’augmentation du nombre de jeunes inscrits à Pôle Emploi s’est accrue en 2014 de manière significative en dépit des mesures prises en faveur de l’insertion professionnelle des jeunes.

Les perspectives d’emploi des jeunes pour 2015 ne sont pas favorables. 

Les politiques publiques marquent le pas pour plusieurs raisons :

• Le nombre de contrats aidés devrait diminuer de 11%[4] (en particulier 65 000 contrats d’avenir sont prévus en 2015 au lieu de 95 000 en 2014),
• L’impact des « contrats de génération » est très limité,
• La relance de l’apprentissage n’est pas vraiment assurée par les accords de branche signés dans le cadre du Pacte de responsabilité, même si un léger mieux devait être enregistré au niveau des effectifs d’apprentis à la fin 2015,
• L’allocation « garantie jeune »[5] devrait être élargie à de nouveaux territoires dans le courant 2015 et soutenir l’accompagnement et le placement des jeunes sans formation, ni diplôme, ni emploi par les missions locales. Mais son effet portera au mieux sur la fin 2015 et 2016,
• Le recours à une augmentation des effectifs du service civique aura un impact marginal et pas immédiat (si cette hypothèse devait se confirmer !).

Le taux de chômage des jeunes reste à plus du double du taux moyen, c’est-à-dire autour de 24%.

Les prévisions de croissance de l’INSEE ne concluent pas sur une amélioration de la situation de l’emploi, en particulier, dans la mesure où la population active potentielle augmente[6]. 

Le nombre des demandeurs d’emploi de moins de 25 ans devrait donc continuer à augmenter en 2015.

Enfin, même si cela ne compte pas dans le comptage de la DARES limité au « moins de 25 ans », la réorientation projetée d’une part des contrats des professionnalisations des jeunes vers les seniors viendra toucher les jeunes de plus de 25 ans de formation généraliste. Elle aura un effet négatif sur l’emploi des jeunes.

[1] Source : DARES Indicateurs – janvier 2015-006 – Demandeurs d’emploi inscrits et offres collectées par Pôle emploi en décembre 2014

[2] 3 760 000 demandeurs d’emploi sont immédiatement disponibles. En un an leur nombre a augmenté de 191 700 soit 5,4%.

[3] Le public de moins de 25 ans ne représente que 16% de l’ensemble des inscrits (ce qui est logique compte tenu de la différence de nombre d’année des différentes classes d’âge).

[4] Ce constat sur le nombre de contrats aidés est assez théorique puisque l’on tend à confondre le nombre de signature de contrats aidés dans l’année (engagement de dépenses) et celui du nombre de jeunes en contrats aidés à une date donnée (crédits de paiement). La durée des contrats aidés étant par ailleurs inégale, on a vu, par le passé, le nombre de contrats aidés signés augmenter tout en constant une diminution de jeunes sur ces postes durant l’année. Toujours est-il que le montant des crédits est en baisse, ce qui confirme le principe d’une diminution des jeunes pris en charge.

[5] L’analyse détaillée de la nature de la « Garantie jeune » et de sa mise en place fera l’objet d’un autre article.

[6] « Le chômage augmenterait légèrement d’ici mi-2015 – Le taux de chômage s’est établi à 10,4 % de la population active en moyenne au troisième trimestre 2014 (9,9 % en France métropolitaine), après 10,1 % au trimestre précédent. Au cours des prochains trimestres, la légère hausse attendue de l’emploi ne suffirait pas à absorber la progression de la population active et le nombre de chômeurs augmenterait légèrement. Le taux de chômage atteindrait 10,6 % mi-2015. » INSEE – Note de conjoncture -décembre 2014.