L’approche retenue en France pour le ciblage des politiques en faveur de l’insertion des jeunes est centrée sur une catégorie d’âge 18-25 ans et sur le critère de l’absence de formation ; elle diffère de la définition en vigueur au sein de l’union européenne de la population des jeunes en difficulté : les « NEET ».
LES CONTOURS DE LA CATEGORIE DES JEUNES NEET DE L’UNION EUROPEENNE
La Commission européenne a introduit un nouvel indicateur depuis 2010, en matière de jeunesse la notion de « NEET » c’est-à-dire « Not in Education, Employment or Training»[1].
Cette catégorie de jeunes est constituée des jeunes entre 15 et 29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation.
Cette définition diffère de celle des inactifs[2] en France, selon la définition française de l’INSEE. Cette approche est intéressante, car à y regarder de près elle remet en cause l’approche qui est la nôtre dans l’observation des réalités d’insertion sociale et professionnelle de la jeunesse dans le monde du travail.
La fourchette d’âge est généralement réduite en France à la catégorie des 18-25 ans. Les mineurs sont considérés à part, et, les 25-29 ans ne ressortent pas dans les statistiques même quand il s’agit de primo demandeurs d’emploi achevant leurs études supérieures.
L’avantage de cette classification est de permette de considérer (et de dénombrer des jeunes) sans activité mais pas forcément repérés par Pôle Emploi ou une Mission Locale.
L’expérience de terrain prouve, qu’il existe une population jeune « non repérée », si ce n’est pas défaut car non scolarisée, pas en emploi et non inscrite à Pôle Emploi.
Cette catégorie correspond à des situations très diverses : jeunes découragés, jeunes délinquants condamnés ou pas, jeunes cloitrés au foyer familial, jeunes en situation de handicap, jeunes en recherche d’orientation suite à l’abandon des études, jeunes profitants d’une année de césure, par exemple.
La mesure de ces « jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation » constitue un nouvel indicateur cible des politiques de jeunesse.
Les études mettent en évidence les risques accrus d’exclusion qui peuvent peser sur cette catégorie de jeunes, ce qui semble tout à fait logique. Face à cette nébuleuse jeune qui recouvre une pluralité de parcours et de situation, la question des réponses publiques à apporter est posée. Les solutions sont multiformes. Dans chaque pays européen, le contexte des possibles (études, apprentissage, travail, accompagnement de la jeunesse, etc.) est différent. Chaque pays travaille en fonction de sa situation nationale. « Entre 15 et 24 ans, les taux d’activité et d’emploi des jeunes sont nettement inférieurs en France à la moyenne des autres pays européens, en raison notamment d’une scolarité relativement longue et d’une faible proportion de jeunes qui travaillent pendant leurs études. »[3]
Cette particularité française, liée à la prolongation des études, pèse sur le marché du travail.
Ces jeunes appartenant à cette catégorie peuvent être titulaires d’un CAP, d’un bac, ou d’un diplôme du supérieur. Là aussi l’approche européenne de la politique de l’emploi des jeunes centrée sur les seuls jeunes « sans aucune qualification ».
17% DES JEUNES DE 15 A 20 ANS EN SITUATION D’INACTIVITE
En 2012, 17 % des jeunes de 15-29 ans n’étaient ni en emploi, ni en formation. Ce pourcentage varie selon les tranches d’âge :
Tranche d’âge | % |
15-19 ans | 6 % |
20-24 ans | 18 % |
25-29 ans | 21 % |
Pour cette tranche d’âge 25-29 ans, l’écart est important entre les femmes qui sont plus souvent inactives (24%) que les hommes (15%) après la fin de leurs études, à des âges où la présence de jeunes enfants est plus fréquente.
Ces chiffres montrent que la population NEET existe bien dès la sortie du système scolaire avec des abandons scolaires, mais qu’elle est encore plus présente au-delà des 20 ans. ils légitiment une action en faveur de l’emploi des 25 29 ans qui n’existe pas encore actuellement.
« Parmi les jeunes de 15 à 29 ans faisant partie du groupe des NEET, 57 % sont au chômage au sens du BIT, tandis que 43 % sont inactifs. ». L’évolution de la part de NEET est en phase avec celle du chômage des jeunes.
Cette approche ne distingue pas le niveau d’études des jeunes mais seulement leur situation vis-à-vis des études et de l’emploi. Cette approche prend en considération l’ensemble de la jeunesse.
L’étude de la DARES notait que 54,8 % des jeunes âgés de 15 à 29 ans étaient sur le marché du travail en 2011 : 45,5 % occupent un emploi et 9,3 % sont au chômage (soit 17% des actifs sur cette tranche d’âge).
La proportion des 15 à 29 ans en emploi est passée sous la barre des 45% pour cette tranche d’âge.
[1]NEET, est par ailleurs, devenu le nom d’un mouvement politique alternatif qui revendique la marginalité, la vie en dehors des modèles institutionnels, milite contre la consommation et pour la décroissance.
[2] « On définit conventionnellement les inactifs comme les personnes qui ne sont ni en emploi (BIT) ni au chômage : jeunes de moins de 15 ans, étudiants, retraités, hommes et femmes au foyer, personnes en incapacité de travailler… » (INSEE).
[3] DARES – 2013-073 – Emploi et chômage des 15-29 ans en 2012 – 22 novembre 2013
2 commentaires to “Quel est le ciblage européen de la politique en faveur des jeunes ?”
18 février 2015
La catégorie des NEET comprend des jeune...[…] L’expérience de terrain prouve, qu’il existe une population de jeunes "non repérée", car non scolarisée, pas en emploi et non inscrite à Pôle Emploi. […]
12 octobre 2015
Nées | Pearltrees[…] Les jeunes, les compétences … – OECD. Pr%C3%A9sentation Atelier FSE CG64V2. Insertion105 bd. La catégorie des NEET comprend des jeunes jusqu’à 29 ans. | Tout pour l'emploi. L’approche retenue en France pour le ciblage des politiques en faveur de l’insertion des […]