Compte tenu des résultats obtenus auprès de jeunes en décrochage scolaire, une consolidation et un développement du réseau des Écoles de la deuxième chance s’imposent.
LE RÉSEAU DES ÉCOLES DE LA DEUXIÈME CHANCE A FAIT SES PREUVES
La publication d’un récent rapport d’information du Sénat sur les Écoles de la deuxième chance[1] donne l’occasion de faire le point sur un dispositif d’insertion des jeunes efficace et peu connu.
La première école de la deuxième chance voit le jour à Marseille en 1997, deux ans après la publication du livre blanc de la commission européenne « enseigner et apprendre – vers la société cognitive » présenté par Édith Cresson alors commissaire européen, dont il s’inspire.
Le dispositif repose sur un réseau d’écoles qui sont des structures indépendantes, organisées le plus souvent sur une base départementale.
Ce réseau a mis en place un processus de labellisation qui garantit un niveau de service homogène à tous les jeunes qui y effectuent un parcours d’insertion, soit près de 14 500 jeunes en 2014.
Le dispositif s’adresse en effet aux jeunes sans diplôme ni qualification de 16 à 25 ans dans certains départements, ou de 18 à 25 ans dans la plupart des départements, et parfois s’adresse aux jeunes jusqu’à 30 ans.
LES JEUNES BÉNÉFICIENT D’UN PARCOURS STRUCTURÉ
Pendant leur parcours ces jeunes ont le statut de stagiaire de la formation professionnelle, ce qui leur ouvre droit à une indemnisation selon leur âge et leur situation.
La durée moyenne des parcours des jeunes est de 6 mois et demi, pour une durée possible pouvant dépasser 10 mois. À raison de 35 heures hebdomadaires, c’est un parcours exigeant pour ces jeunes décrocheurs qui ont parfois quitté depuis longtemps le système scolaire sans jamais avoir intégré le monde professionnel.
La particularité du dispositif est de reposer sur une alternance de stages en entreprises et de périodes de remise à niveau individualisée, avec un formateur référent qui accompagne le jeune tout au long de son parcours à l’école.
- Le temps passé en entreprise permet aux jeunes de découvrir le monde du travail, de mettre en place un projet professionnel et d’acquérir des compétences professionnelles.
- Le temps passé à l’école permet une remise à niveau dans les matières de base comme le français, les mathématiques, ou l’informatique/bureautique et une découverte ou un approfondissement de matières complémentaires/d’ouverture comme culture générale, PSE, langues vivantes, expression théâtrale…
Des activités culturelles et sportives sont également organisées par les formateurs, mais aussi par les jeunes eux-mêmes sous forme de projets permettant d’acquérir à la fois autonomie et compétences. Ces activités contribuent à l’insertion sociale de ces jeunes qui portent alors un autre regard sur la société dans laquelle ils vivent.
LES RÉSULTATS OBTENUS SONT TRÈS ENCOURAGEANTS
En sortant du dispositif, les jeunes reçoivent une « Attestation de Compétences Acquises » que le rapport sénatorial préconise de faire inscrire à l’inventaire de la commission de la certification professionnelle.
Ce parcours d’insertion est exigeant, il demande aux jeunes un investissement fort en terme de motivation, de travail, mais ses résultats sont à la mesure du travail fourni.
En France métropolitaine le taux de sorties positives est de 59% en 2014, stable malgré une conjoncture économique difficile, il dépasse même les 60% en Île de France.
Compte tenu de ces résultats, les rapporteurs du budget de la mission « Travail et emploi » proposent la consolidation et le développement du réseau des écoles de la deuxième chance[2].
[1] « Les Écoles de la deuxième chance : donner aux jeunes décrocheurs les moyens de réussir » – Rapport d’information de MM. François PATRIAT et Jean-Claude REQUIER, fait au nom de la commission des finances n° 160 (2015-2016) – 17 novembre 2015
[2] Les rapporteurs du budget de la mission « Travail et emploi » proposent le développement du réseau selon cinq axes principaux :
- « Renforcer et institutionnaliser la coordination des dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire et entre écoles ;
- Améliorer la visibilité du dispositif en développant les actions de communication et en dotant l’attestation de compétences acquises, délivrée en fin de scolarité, d’une véritable reconnaissance juridique ;
- Renforcer le suivi des anciens stagiaires et développer de nouveaux indicateurs de performance ;
- Poursuivre le développement territorial du réseau, en particulier dans l’ouest de la France ;
- Consolider le financement des écoles en actualisant la circulaire de 2009 fixant les modalités de participation de l’État au financement des écoles et en précisant aux organismes collecteurs les règles relatives à la répartition de la taxe d’apprentissage par circulaire. »
Un commentaire to “Écoles de la deuxième chance pour jeunes en décrochage scolaire”
17 décembre 2015
Près de 150 000 décrocheurs par a...[…] En 2014, les Écoles de la deuxième chance ont permis à 14 500 jeunes de bénéficier d’un parcours entre entreprise, cours et activités culturelles et sportives. […]