L’économie verte[1] donne lieu fréquemment à des discours politiques portant sur ce secteur, présenté comme l’un de ceux du futur. Les chiffres, parus récemment [2], permettent de relativiser le poids des « emplois verts », même si ceux-ci connaissent un certain développement.
La DARES et Pôle Emploi distinguent parmi les « professions de l’économie verte » :
- Les « professions vertes » et
- Les « professions verdissantes ».
Il faut signaler que d’autres approches existent pour quantifier les « éco-activités ».
LES « PROFESSIONS VERTES » SONT CELLES QUI ONT UN LIEN DIRECT AVEC L’ENVIRONNEMENT.
Ces « professions vertes »[3] sont liées à trois secteurs d’activité :
- La production et distribution d’énergie et d’eau (pour 45 %),
- L’assainissement et traitement des déchets (pour 35 %) et
- La protection de la nature et de l’environnement (pour 20 %).
En 2012, elles employaient, au total, 144 000 salariés, et représentant 0,5% de l’ensemble des emplois[4].
De 2007 à 2012, les effectifs ont progressé de 12 000 salariés, soit 9,1%, en 5 ans.
C’est pour les professions de la protection de la nature et de l’environnement que les effectifs qui ont le plus augmenté, avec +6 000 emplois[5]. Elles regroupent des ingénieurs, des techniciens, des cadres de l’environnement, ainsi que les agents techniques forestiers. Le profil des personnels est particulier. Ce sont les professions vertes dont le personnel est le plus qualifié, avec 38 % de diplômés du supérieur et 24 % ayant un bac+2. Ces professions sont les plus féminisées, avec 28 % de femmes en moyenne, et les plus jeunes : 59 % des professionnels ont moins de 40 ans.
En 2012, la qualité des contrats de travail était plutôt bonne. 89% des salariés des professions vertes avaient un CDI (contrat à durée indéterminée) (contre 85 % pour l’ensemble des salariés). Les contrats à durée déterminée représentaient que 6 % des contrats, contre 10 % pour l’ensemble des salariés. Le temps partiel restait rare à hauteur de 8 % dans les professions vertes en 2012.
Néanmoins, les effectifs des professions vertes restent limités et leur progression modeste.
LES PROFESSIONS « VERDISSANTES » NE SONT QU’INDIRECTEMENT ET FAIBLEMENT À PRENDRE EN COMPTE
Les « professions verdissantes » sont celles dont l’exercice est « potentiellement » affecté par la prise en compte des préoccupations environnementales. Elles comprennent divers domaines d’activité dont le bâtiment (39,5 %), les transports (19,4 %), la recherche (8,9 %), l’agriculture, sylviculture et entretien des espaces verts (6 %), etc.
Elles comptaient, en 2012, 3 761 000 emplois, représentant 14,1 % de l’emploi. Leurs effectifs avaient modestement augmenté de 2,4% en cinq ans, depuis 2007.
Ce chiffre est peu significatif, dans la mesure où, la part du « vert » dans ces activités est très variable et globalement faible, à l’exception de quelques créneaux précis[6] qu’il conviendrait de considérer à part pour avoir une représentation plus exacte de la réalité.
[1] Selon le Journal officiel, l’« économie verte » est définie comme un modèle économique « caractérisé par des investissements et des dispositions techniques qui visent à éviter, à réduire ou à supprimer les pollutions et, en particulier, les émissions de dioxyde de carbone, tout en utilisant au mieux les ressources énergétiques disponibles » (vocabulaire de l’environnement, Journal officiel du 8 septembre 2013).
Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), l’économie verte est une économie qui entraîne une amélioration du bien-être humain et de l’équité sociale, tout en réduisant de manière significative les risques environnementaux et la pénurie de ressources.
[2] Sources : DARES analyses – Professions de l’économie verte : quelle dynamique d’emploi ? – 31.01.17 et DARES résultats – Les professions de l’économie verte – 31.01.17
[3] « Les métiers verts (sont) des métiers dont la finalité et les compétences mises en œuvre contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser, corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement.
Certains sont existants : agent de parc national ; technicien de mesure de la qualité de l’eau, poseur en isolation thermique; animateur d’initiation à la nature, juriste en environnement. D’autres sont nouveaux : superviseur d’exploitation éco-industrielle, diagnostiqueur de qualité de l’air intérieur. » (Source : Pôle Emploi)
[4] Les travaux de l’Observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte (Onemev) visent à observer et mesurer l’emploi dans ce domaine.
[5] Évolution de l’emploi dans les professions vertes
Professions vertes | 2007 | 2012 | Évolution | Évolution |
132 000 | 144 000 | +12 000 | +9,1 | |
Production et distribution d’énergie et d’eau | 61 000 | 65 000 | +4 000 | +6,6 |
Assainissement et traitement des déchets | 49 000 | 51 000 | +2 000 | +4,1 |
Protection de la nature et de l’environnement | 22 000 | 28 000 | +6 000 | +27,3 |
Source : Insee, recensement de la population 2012 ; traitements DARES – janvier 2017 N° 007
[6] Voici quelques exemples de fonctions vertes dans les « métiers verdissants » :
- Dans l’agriculture, le bois, la forêt, pour les agriculteurs : produire bio; pour les experts forestiers : rechercher le label de forêt éco-gérée, etc.
- Dans l’industrie de la construction : pour les plombiers : installer des pompes à chaleur ; pour les maçons : gérer l’isolation thermique externe du bâtiment, etc.
- Dans les services : pour les transporteurs routiers de marchandises : appliquer l’écoconduite, etc.
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