LE NOMBRE DES INSCRITS A POLE EMPLOI A PROGRESSÉ SUR UN AN
En France entière, Pôle Emploi enregistre pour la fin avril 2017 les chiffres suivants au niveau de ses inscrits tenus à une recherche active d’un emploi.
- Pour la catégorie A (immédiatement disponibles), le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à 3 727 600. Sur trois mois, il augmente de +0,1% et diminue de –1,2 % sur un an.
- Pour les catégories A, B et C, ce nombre s’établit à 5 836 100. Sur trois mois, il augmente de +0,8% et +2,2 % sur un an.
Une montée annuelle lente du nombre des inscrits à Pôle Emploi se poursuit.
A la même date, 720 900 autres personnes sont inscrites à Pôle emploi sans être tenues de rechercher un emploi, qu’elles soient sans emploi (catégorie D) ou en emploi (catégorie E).
LA MINISTRE DU TRAVAIL ENVISAGE DE CASSER LE THERMOMÈTRE DU CHÔMAGE
Suite à la publication des chiffres des inscrits à Pôle Emploi, le ministère du Travail a publié un communiqué[1] (le premier du nouveau ministre) qui annonce assez clairement une modification du mode de mesure du chômage. Les termes ont été pesés :
« En s’appuyant sur les rapports de grande qualité déjà existants sur cette question, la ministre saisira dès les prochains jours les autorités et organismes compétents de façon à réfléchir, avec eux, aux moyens de mieux éclairer le débat public à l’avenir, dans un double objectif de pertinence et de transparences accrues. » (Extrait du communiqué du 24 mai 2017).
Il semble que la ministre du Travail envisage de casser le thermomètre du chômage pour améliorer l’image de la situation[2]…
Est-ce bien la décision la plus urgente à prendre en faveur de l’emploi ?
La présence du double mode de mesure actuel ne pose aucun problème. Les chiffres de l’Insee et ceux de la DARES – Pôle emploi décrivent deux réalités différentes.
Choisir de mettre en avant l’une des deux sources peut s’avérer à terme très maladroit, car les évolutions ne sont pas toujours aussi favorables pour l’une que pour l’autre… Aujourd’hui, la baisse du taux de chômage est plus optimiste à présenter à l’opinion que la croissance du nombre de demandeurs d’emploi. Demain, cela peut s’avérer être à l’inverse !
Observation :
Une orientation de ce communiqué du Ministère correspond exactement à une position de notre blog depuis son origine, il s’agit de considérer que les variations mensuelles ne sont pas significatives et qu’il convient de commenter les variations annuelles, voire éventuellement trimestrielles. Mais cette approche sur un délai de temps plus long ne change pas le mode des mesures.
Suite à la parution de ce billet, la ministre a eu l’occasion de préciser sa démarche.
Extrait de l’interview de Muriel Pénicaud, ministre du travail, dans les Echos du 7 juin 2017 :
« Vous avez annoncé une refonte de la publication des statistiques du chômage. Où en êtes-vous ?
Nous devons au débat public des chiffres de qualité, pertinents, qui permettent d’éclairer l’évolution du marché du travail. En arrivant, j’ai constaté que les chiffres mensuels des demandeurs d’emplois ne sont pas forcément les bons indicateurs, ne serait-ce que parce qu’il y a des tas de raisons techniques qui les impactent et qui n’ont rien à voir avec le marché du travail. Je veux aller vers un rendez-vous trimestriel, plus fourni avec des chiffres sur le chômage, l’emploi ou l’évolution du marché du travail qui pourront nourrir le débat. J’ai demandé à un groupe d’experts une recommandation sur la meilleure façon de partager ces informations de façon transparente et de me faire des propositions pour un premier exercice à la rentrée. »
[1] Communiqué de presse suite à la publication des chiffres des demandeurs d’emploi pour le mois d’avril 2017 – mise à jour 24.05.17
Après la publication par l’INSEE la semaine dernière du taux de chômage du 1er trimestre 2017, Pôle emploi et la DARES ont rendu public, ce jour, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A pour le mois d’avril. La ministre ne fera pas de commentaire sur ces données mensuelles. Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi, dans toutes les catégories, peut être affecté, chaque mois, par différents évènements de nature administrative, entraînant une fluctuation des inscriptions qui ne reflète pas bien l’évolution du marché du travail. La périodicité mensuelle de cette donnée entraîne par ailleurs une volatilité structurelle de l’information qui brouille plus qu’elle n’éclaire les tendances de fond sur le niveau de chômage. C’est pourquoi ces données ne sont pas utilisées dans les comparaisons internationales qui reposent, elles, sur le taux de chômage défini par le Bureau international du travail, selon les normes statistiques internationales, et publié tous les trimestres par l’INSEE. En s’appuyant sur les rapports de grande qualité déjà existants sur cette question, la ministre saisira dès les prochains jours les autorités et organismes compétents de façon à réfléchir, avec eux, aux moyens de mieux éclairer le débat public à l’avenir, dans un double objectif de pertinence et de transparences accrues.
http://travail-emploi.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/demandeurs-emploi-avril-2017
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