La nomination de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, le 17 mai, traduit le choix d’une personne compétente dans le domaine du travail, de la formation et de l’emploi. Elle a réalisé une carrière dans la haute administration[1] comme dans le secteur privé en tant que DRH[2] et qu’administratrice de société[3]. Elle est l’auteure de nombreuses publications sur le travail.
LA MINISTRE SE TROUVE EN CHARGE DE PLUSIEURS DOSSIERS SENSIBLES
Elle se trouve en charge de gros dossiers sur lesquels s’est engagé le Président de la République, Emmanuel Macron. :
- La réforme du code du travail par ordonnance durant l’été (loi « travail » 2),
- La nationalisation de l’assurance chômage et son universalisation,
- La complète réforme de la formation professionnelle,
- La tentative de maitrise de la question des travailleurs détachés,
- Le compte pénibilité,
- etc.
La première réaction du président du MEDEF à cette nomination est favorable, tandis que les réactions des organisations syndicales sont mitigées, voire hostiles (CGT).
Les discussions ou négociations, concernant la loi « travail 2 », qui devraient se dérouler cet été, seront brèves et difficiles.
Plusieurs professionnels se sont étonnés de ne pas voir figurer dans le nom du Ministère l’« Emploi » et la « Formation professionnelle ». La création d’un, ou deux, secrétariat(s) d’état, dédié à ces sujets, est sans doute envisagée dans un second temps.
Pour l’anecdote, Emmanuel Macron a déjà eu l’occasion de travailler avec Muriel Pénicaud.
En janvier 2016, le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, a demandé à Muriel Pénicaud, alors directrice générale de Business France, agence publique de promotion des entreprises françaises à l’étranger, d’organiser, lors du Consumer Electronic Show, une fête pour célébrer la French Tech à Las Vegas. Les conditions d’organisation de cet événement ont choqué à cause de son coût élevé et de l’absence d’un appel d’offres pour choisir le prestataire. Une enquête préliminaire a alors été ouverte par le parquet de Paris pour favoritisme dans l’organisation[4].
[1] De 1976 à 1985, Muriel Pénicaud a été administratrice territoriale, responsable de la formation du personnel territorial (CNFPT), directrice du Centre lorrain pour l’enfance et la jeunesse (CLEJ), puis directrice de la Mission locale pour l’insertion des jeunes de Metz.
De 1985 à 1991, elle a occupé des fonctions de direction régionale, en Lorraine et en Normandie, et nationale au sein du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle.
De 1991 à 1993, elle a été Conseillère pour la formation auprès de la ministre Martine Aubry, sous les gouvernements Cresson puis Bérégovoy.
De 2006 à 2009, elle a été présidente de l’Institut national du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle.
En 2008, Muriel Pénicaud a été nommée membre du Haut Conseil au dialogue social. Elle a participé à un rapport sur le « bien-être au travail », corédigé avec Henri Lachmann (Schneider Electric) et Christian Larose (CGT), rendu en 2010.
En 2014, elle est présidente du Conseil national Éducation économie (CNEE).
En 2014, elle a organisé la fusion entre Ubifrance, en charge du soutien à l’export, et l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII) sous la dénomination de Business France. Depuis janvier 2015, Muriel Pénicaud était chargée, à la tête de l’agence publique Business France, de faire la promotion de l’Hexagone auprès des investisseurs étrangers.
[2] De 1993 à 2002, Muriel Pénicaud a occupé plusieurs postes à la direction mondiale au sein du Groupe Danone.
De 2002 à 2008, elle a été directrice générale adjointe du groupe Dassault Systèmes, en charge de l’organisation, des ressources humaines et du développement durable.
De 2008 à 2013, elle a été directrice générale des ressources humaines du Groupe Danone, chargée également de l’innovation sociétale.
[3] Elle a siégé dans les conseils d’administration du groupe Orange (2011-2014), de la SNCF (2013) et d’Aéroports de Paris (2014).
[4] « Les conclusions du travail d’enquête transmises à M. Sapin indiquent que « la commande de la prestation Havas est susceptible de relever du délit de favoritisme », et évoquent des « dysfonctionnements susceptibles d’engager la responsabilité de leurs auteurs », toujours selon Le Canard enchaîné. »
« Peu après la publication de l’article du Canard enchaîné, Michel Sapin avait dit à l’Agence France-Presse que, selon lui, Emmanuel Macron était « totalement hors de cause » : « C’est un dysfonctionnement de Business France. Il lui appartenait, si elle considérait que les délais étaient trop courts, de dire qu’elle ne pouvait pas organiser l’événement selon les règles, ce qui n’a pas été fait. » Business France a reconnu de son côté, dans un communiqué, une possible irrégularité dans le choix de Havas en tant que prestataire : « Il est apparu ultérieurement que, au vu des délais, le choix d’un prestataire capable de prendre en charge l’organisation de l’événement aux [Etats-Unis] et les actions de communication associées (…) avait été fait selon une procédure pouvant potentiellement être affectée d’irrégularité. » » « Affaire de la French Tech Night : pourquoi Macron est-il cité ? » – LE MONDE | 15.03.2017 à 13h54 • Mis à jour le 15.03.2017 à 15h39 | Par Le Monde.fr
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