LE NOUVEAU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE NE PREND AUCUN ENGAGEMENT SUR L’EMPLOI
Le président de la République a prononcé son discours de début de quinquennat devant le Congrès réuni à Versailles le 3 juillet.
A la lecture de son texte, force est de constater que le thème de l’emploi n’a pas été abordé. Seule une allusion au chômage dans le diagnostic de la situation de la France peut être relevé[1].
Le plein emploi n’est pas annoncé comme un objectif. Mais, plus grave encore, aucun objectif en la matière n’est donné. Le taux de chômage visé pour 2022 dans son programme présidentiel n’a pas été repris !
Son prédécesseur avait annoncé comme objectif « l’inversion de la courbe du chômage » et, même s’il n’y est pas vraiment arrivé, il exprimait une intention d’améliorer la situation sur le front de l’emploi. Ce n’est plus le cas.
Le quinquennat débute sans objectif précis en matière d’emploi. Le président affiche une addiction à « ceux qui réussissent », sans trop prendre garde aux autres. Tout laisse penser qu’il s’adresse d’abord à une part de la population qui constitue son électorat. Ce sentiment est confirmé par plusieurs de ses propos.
LE PREMIER MINISTRE NE VA PAS BEAUCOUP PLUS LOIN
Dans son discours de politique générale, prononcé devant les députés le 4 juillet le premier ministre, n’a pas vraiment abordé la politique de l’emploi[2].
Il a juste évoqué :
- une réforme de l’apprentissage et un renforcement de la formation professionnelle, mais sans donner un contenu précis à ces projets, en dehors du resserrement possible des lycées pro et de l’apprentissage.
- Une réforme de l’assurance-chômage, mais sur le plan de son financement (avec le passage des cotisations sociales à la CSG au 1er janvier 201) et sur son élargissement à d’autres publics : les salariés démissionnaires et les indépendants.
L’absence de références aux politiques de l’emploi, dont les contrats aidés ou les moyens des acteurs de l’accompagnement (Pôle Emploi, les Missions locales et le Cap emploi), inquiète légitimement les professionnels du secteur.
D’autant que les réductions budgétaires programmées pour 2017 et 2018, suite au manque de 9 milliards pour 2017 relevé par la Cour des Comptes pour limiter le déficit à 2,8%, risquent de toucher de plein fouet ces politiques.
Après les aides aux logements pour les étudiants, le premier poste budgétaire en danger est celui du financement de nouveaux emplois aidés. La réduction est déjà actée pour le second semestre 2017. Des réductions des dépenses ont déjà été évoquées explicitement par le Budget dans les domaines de l’emploi et de la formation professionnelle.
Reste à connaitre le détail des mesures qui seront annoncés dans les prochaines semaines et à en imaginer l’impact sur l’emploi à court et moyen termes.
Le pire n’est jamais sûr. Mais, au premier abord, ces discours ne semblent proposer en l’état aucune espérance d’une amélioration significative de la situation de l’emploi.
Les récentes enquêtes, réalisées auprès des employeurs du secteur privé, ne donnent aucun signe d’un renforcement des intentions d’embauches, en dépit d’un certain optimisme sur les affaires.
Le maintien du chômage de masse semble admis pas l’exécutif, ce qui pourrait expliquer son silence à propos de l’emploi.
[1] « Le chômage atteint des niveaux insupportables. » (Emmanuel Macron)°
[2] Le Gouvernement souhaite rénover notre modèle social « pour qu’il crée des protections vraiment efficaces au lieu de les garantir seulement sur le papier. Pour qu’il accompagne celui qui veut prendre un risque, au lieu d’être seulement tourné vers celui qui est déjà installé« .
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