La parution de chiffres d’Eurostat[1], concernant les taux de chômage européens, vient de donner lieu à des titres et des commentaires « déplacés » dans certains médias. Ces chiffres peuvent donner lieu à une lecture simpliste et erronée. Les chiffres européens relatifs aux taux de chômage sont un indicateur utile parmi d’autres du contexte du marché de l’emploi en Europe.
L’évolution globale apparaît comme une baisse progressive du taux de chômage
Pour les 28 pays de l’UE (E28), le taux de chômage global s’établissait à 7,7%[2]
Il est de 9,1% pour les 19 pays de l’Union Européenne réunis dans la seule zone euro[3].
Eurostat estime qu’en juin 2017, près de 19 millions de personnes étaient au chômage dans l’E28, dont près de 15 millions dans la zone euro et 2,8 millions pour la rance (chiffres du BIT sans prise en compte du « halo du chômage »). Comparé à juin 2016, le chômage aurait baissé de 2,4 millions de personnes dans l’UE28 et de 1,7 millions dans la zone euro.
La zone euro apparait en plus mauvaise situation qu l’ensemble de l’UE.
LES TAUX DE CHÔMAGE SONT TRÈS DIFFÉRENTS SELON LES PAYS.
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La France affiche un taux de chômage de 9,6%[4], nettement supérieur à la moyenne européenne (de 7,7%).
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L’Allemagne se situe à un taux de 3,8% seulement. C’est-à-dire en situation de plein emploi, comme d’autres pays : Autriche, République tchèque ou Pays-Bas !
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L’Italie se situe à 11,1%.
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L’Espagne conserve un taux élevé, supérieur à 17%
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La Grèce reste à près de 22%.
L’écart entre la France (9,6%) et l’Allemagne (3,8%) est frappant.
Les chiffres d’Eurostat cumulent des données nationales qui sont obtenus, selon des démarches diverses (même si une méthodologie commune à été adoptée) et surtout des contextes nationaux très différents.
Pour chaque pays, la composition de la population active diffère selon divers paramètres comme :
- L’âge moyen de la population (la situation démographique diffère nettement selon les pays),
- L’âge moyen de fin des études (qui enregistre de forts écarts),
- Le taux de travail des femmes,
- L’âge moyen de départ en retraite,
- Etc.
Pour référence, le taux de chômage aux États-Unis serait à cette date seulement de 4,4%…
DE NOUVEAUX INDICATEURS S’IMPOSENT POUR DÉCRIRE PLEINEMENT LA RÉALITÉ
Si la tendance constatée reste, sans conteste, significative, elle traduit une réalité tellement complexe qu’il faut aujourd’hui considérer ces chiffres avec une grande prudence.
Il apparaît nécessaire de produire d’autres chiffres dans l’avenir pour rendre compte de la réalité du marché de l’emploi dans la société. Pour éviter la confusion, il faut procéder à plusieurs mesures concernant à la fois : le nombre des actifs potentiels, des personnes « en emploi », des précaires (contrats courts et/ou à temps partiel), des chômeurs, des inactifs par catégorie, etc.
[1] EUROSTAT 121/2017 – 31 juillet 2017
Juin 2017 – Le taux de chômage à 9,1% dans la zone euro – À 7,7% dans l’UE28
Eurostat est une direction générale de la Commission européenne chargée de l’information statistique à l’échelle communautaire. Elle a pour rôle de produire les statistiques officielles de l’Union européenne, principalement en collectant, harmonisant et agrégeant les données publiées par les instituts nationaux de statistiques des pays membres de l’UE, des pays candidats à l’adhésion et des pays de l’AELE.
[2] « Dans l’UE28, le taux de chômage s’est établi à 7, 7% en juin 2017, stable par rapport à mai 2017 et en baisse par rapport au taux de 8,6% de juin 2016. » (EUROSTAT).
[3] La zone euro est une zone monétaire qui regroupe les pays de l’Union européenne qui ont adopté l’euro comme monnaie unique. Elle regroupe 19 pays ; c’est-à-dire par ordre d’entrée : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Grèce, Slovénie, Chypre, Malte, Slovaquie et les pays Baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie).
[4] Ce chiffre affiché par la France oublie de prendre en compte l’outre-mer.
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