L’AMBITION DE MISE EN PLACE D’UN SERVICE CIVIQUE UNIVERSEL D’ICI À 2025 EST ABANDONNÉE
En 2016, selon l’Agence du Service Civique (ASC), 92 000 jeunes auraient réalisé une mission de Service civique, soit une augmentation de 57% par rapport à 2015[1]. 65% des jeunes ont été accueillis dans des associations et 35% dans des services publics divers.
En 2017, l’objectif affiché par le PLF était de 150 000 jeunes en service civique, mais, au plus, ils seront 130 000.
Aujourd’hui encore, on ne connait évidemment pas le nombre exact de jeunes ayant démarré une mission en 2017, puisque les deux tiers des volontaires démarrent leur mission entre septembre et décembre de l’année. Au mieux, le nombre de missions semble devoir monter vers 130 000 en 2017 (soit moins 20 000 par rapport à l’objectif initial pour 2017). 385 millions d’euros étaient inscrits à la loi de finances initiale pour 2017. Mais cette somme, largement insuffisante, a fait l’objet d’un décret d’avance à l’été 2017 à hauteur de 62 millions.
Pour 2018, la Mission « sport jeunesse et vie associative » prévoit la « pérennisation du Service civique »[2] à son niveau de 2017[3]. Il s’agit d’une stabilisation du dispositif. Environ la moitié du budget de cette Mission (soit 448 M€) est affectée au service civique[4]. Ce montant correspond assez précisément à la reconduction du budget 2017 (c’est à dire, 385 + 62 millions d’euros).
D’après les chiffres annoncés (150 000 volontaires et 448 millions), chaque mission de service civique couterait en moyenne 3 000 € à l’État, ce qui semble insuffisant compte tenu du montant des indemnités mensuelles et autres frais et de la durée moyenne des missions (de 6 à 9 mois)..
Le montant figurant au budget 2018 ne peut pas financer 150 000 missions de service civique.
Le budget 2018 traduit le choix politique de l’arrêt de la croissance des effectifs de jeunes en service civique. Il s’agit d’une rupture avec l’ambition du précédent gouvernement de mise en place d’un service civique universel d’ici à 2025.
François Hollande avait fixé comme objectif que le dispositif devienne universel en bénéficiant à la moitié d’une classe d’âge, soit de l’ordre 350 000 à 400.000 jeunes, d’ici à 2025, pour atteindre à terme la quasi totalité d’une génération.
Il y a donc une rupture avec le projet de service civique universel.
LE RÉTABLISSEMENT D’UN SERVICE MILITAIRE OBLIGATOIRE VIENDRAIT IMPACTER LE SERVICE CIVIQUE
L’ouverture du débat sur le « rétablissement d’un service militaire obligatoire« , promesse électorale du candidat Emmanuel Macron à la présidence de la République, devrait venir impacter l’avenir du service civique, d’une manière ou d’une autre.
Certains continuent de plaider également pour un « service civique obligatoire » qui va contre la nature même de volontariat voulue par les fondateurs du service civique …
[1] Selon l’agence du service civique, à fin 2016 : « Plus de 200 000 jeunes se sont engagés en Service Civique depuis sa création en 2010 ».
Ce chiffre traduit une montée en charge lente du service civique sur 7 ans, ce rythme lent est lié en grande partie à la faiblesse des financements accordé depuis l’origine du dispositif.
Les comptes diffèrent selon que l’on compte le nombre d’entrée en Service Civique dans l’année en cours ou le nombre de jeunes ayant été en SC durant une année. Il existe un flou dans la comptabilisation..
[2] Toutes les précisions sur le Service civique sont sur : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F13278
[3] 130 000 jeunes ne représentent que 16% d’une classe d’âge.
[4] « Priorité réaffirmée du Gouvernement, ce dispositif permettra en 2018 à 150 000 jeunes de s’engager dans une mission d’intérêt général, comme en 2017, en s’appuyant sur deux principes fondateurs : l’universalité et la mixité sociale. » (PLF Les moyens de l’action 2018)
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