LA BAISSE DE 1,5 MILLIARD D’EUROS DU BUDGET DE LA POLITIQUE DE L’EMPLOI EST CONFIRMÉE POUR 2018
L’Assemblée nationale vient d’adopter le budget de la mission « travail et emploi ». Il confirme la baisse annoncée de 1,5 milliard d’euros : les crédits passent de 15,4 milliards en 2017 à 13,9 milliards, soit une diminution de 12%.
La réduction du nombre de nouveaux contrats aidés à hauteur de 200 000 pour 2018[1] correspond à une diminution du budget de 1 milliard d’euros.
LIRE : « Le gouvernement annonce une baisse de 1,5 milliard d’euros du budget de l’emploi pour 2018 » (28/09/17). http://bit.ly/2wke2l6
Le seul amendement significatif au PLF 2018 porte sur une nouvelle expérimentation homéopathique des « emplois francs » (faisant suite à l’échec et l’abandon de ce dispositif de discrimination positive en 2013). Un autre billet reviendra sur ce sujet.
Les Maisons de l’Emploi n’échappent pas à la réduction de moitié de leur budget pour 2018.
LA DIMINUTION DES EMPLOIS AIDES VA SE TRADUIRE PAR UN TRANSFERT DES COUTS VERS LES DISPOSITIFS DE SOLIDARITÉ
Ce choix politique va directement impacter le nombre de créations d’emplois en 2018 et transférer des couts destinés aux emplois aidés à d’autres postes de dépenses :
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d’une part, vers l’assurance chômage pour les sortants de ces emplois qui vont être indemnisés et,
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d’autre part, vers les dispositifs de solidarité (RSA, etc.) pour ceux qui n’y accèderont pas alors qu’ils auraient pu rentrer sur le marché du travail.
L’impact de la diminution des emplois aidés sur les dépenses de l’assurance chômage et sur celles des dispositifs de solidarité n’a pas été chiffré.
LA RÉPONSE A LA QUESTION DES EMPLOIS AIDES N’EST PAS FIGÉE
La réponse n’est pas dogmatique ; elle dépend du niveau du chômage à un moment donné et aux capacités du marché de l’emploi.
Il semble absurde de renvoyer un actif vers l’assistanat plutôt que de lui permettre d’exercer un emploi aidé.
Or, le chômage de masse apparait juste stabilisé pour 2017 et 2018 autour de 5 000 000 de demandeurs d’emploi tenus à une recherche.
La politique de l’exécutif est purement budgétaire[2] au sens du seul budget de l’État.
De plus elle ne tient pas compte de la réalité des situations humaines.
Les acteurs de l’emploi vont se trouver désarmés vis-à-vis de publics fragiles qui ont toute chance d’être écartés de l’emploi dans les mois à venir.
[1] Soit une diminution de l’ordre de 100 000 par rapport à 2017.
[2] Dans le projet de loi de finances 2018 en augmentation, le choix de faire porter les réductions budgétaires sur l’emploi et le logement (APL, etc.), apparait contradictoire avec les buts officiellement poursuivis.
Pas de commentaire sur “Pourquoi la baisse du budget de l’emploi ne constitue pas une réelle économie ?”