LE DÉBAT SUR LA RÉDUCTION DE CERTAINES AIDES SOCIALES EST OUVERT
Trois économistes[1], ayant contribué à la rédaction du volet économique du programme présidentiel d’Emmanuel Macron, lui ont remis une note intitulée : « Renforcer la dimension émancipatrice de l’action gouvernementale »[2]. Ils traitent de la politique sociale menée par le gouvernement. Ils appellent à « restaurer la lisibilité du projet » et critiquent de fait les ministres issus de la droite[3].
Leur positionnement est clairement idéologique et non pragmatique.
Ils critiquent, bien tardivement, la réforme de l’indemnisation chômage qui ne serait « pas à la hauteur des ambitions initiales« . Ils affirment qu’« Il faut explorer la piste d’une réduction de la durée d’allocation chômage conditionné à l’évolution du taux de chômage« . Cette proposition semble bizarrement méconnaitre la quasi-stagnation du chômage qui rend la prise en compte de l’évolution sans signification réelle.
De plus, elle signifie que plus le chômage monte plus on indemnise et, que plus il baisse, plus on diminue l’indemnisation, l’équilibre du régime aurait du mal à suivre une telle logique de fantaisie !
Et, par ailleurs, ce trio considèrent qu’« il ne faut pas réduire la prime d’activité »[4].
La publication de cette note « confidentielle » prouve que le débat sur la réduction massive de certaines aides sociales est ouvert autour du président de la République et que les arbitrages n’ont pas été encore rendus.
La ministre des Solidarités et de la Santé a déclaré que :
« Les aides sociales en matière de lutte contre la pauvreté avoisinent les 50 milliards d’euros. Nous sommes en droit d’interroger leur efficacité »
et que prime d’activité, RSA, allocation spécifique de solidarité…
« Toutes les allocations peuvent être discutées (…). On a le droit de réinterroger un dispositif s’il ne produit pas les résultats attendus« .
Les choix qui seront retenus impacteront obligatoirement la politique de l’emploi ; reste à savoir si le critère emploi sera réellement pris en compte dans les décisions.
[1] La note de Philippe Aghion, Philippe Martin et Jean Pisani-Ferry a été publiée par Le Monde.
[2] « Il doit afficher :
- une finalité (l’égalité des possibles pour tous),
- une stratégie (déverrouiller l’accès) et
- des objectifs concrets (sous-emploi des jeunes, sortie du chômage de longue durée, ouverture des postes de responsabilité) ».
[3] Edouard Philippe, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin.
[4] « Il ne faut pas réduire la prime d’activité qui permet à la fois de réduire la pauvreté des travailleurs modestes et d’inciter au retour au travail ».
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