LA NÉGOCIATION SUR L’INDEMNISATION CHÔMAGE S’OUVRE.
Le président du MEDEF[1] aborde la négociation sur l’assurance chômage en déclarant qu’« Il faut changer radicalement les règles pour inciter à la reprise d’emploi ».
Le MEDEF propose ainsi de scinder l’indemnisation chômage en deux parties[2] :
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D’une part, une indemnisation par l’État sous la forme d’une « une allocation universelle forfaitaire », financée par l’impôt : CSG ou autres,
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D’autre part, un « régime assurantiel complémentaire obligatoire », financé par les cotisations patronales payées par les entreprises et géré par les partenaires sociaux.
Il accompagne cette répartition de deux principes :
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Un équilibre budgétaire strict du régime, et
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Un dégagement de l’Unédic du financement de Pôle Emploi.
Enfin, le MEDEF évoque un régime supplémentaire, qui pourrait concerner indépendants et chefs d’entreprise « qui ne sont pas assurés aujourd’hui par les cotisations ».
LE MEDEF TENTE DE S’OPPOSER A UNE GESTION À TROIS DE L’INDEMNISATION CHÔMAGE
La solution proposée tend à sauver une part d’indemnisation de nature assurantielle, gérée par les partenaires sociaux, en lui fixant un impératif d’équilibre des comptes.
Elle laisse à l’État une allocation forfaitaire qui risque de ressembler, ou de se fondre, dans le RSA.
Elle traduit le refus explicite d’une gestion à trois (État, syndicat, patronat) de l’indemnisation chômage qui apparait dans les tuyaux avec une décision finale revenant à un seul partenaire l’État. D’autres partenaires sociaux pourraient être tentés de soutenir un tel plan pour « éviter le pire ».
La faisabilité d’un tel système apparait poser quelques problèmes de mise en œuvre, mais la vraie question ne se trouve pas là. Le gouvernement souhaite décider du système d’indemnisation et de son budget global, il semble peu probable aujourd’hui qu’il se dessaisisse du sujet.
LE MEDEF APPELLE À UN CHANGEMENT DES CRITÈRES DE L’INDEMNISATION CHÔMAGE
Les propos du président du MEDEF concernant « les postes non pourvus » et « l’incitation du retour à l’emploi » rejoignent complètement la campagne du gouvernement ; à moins qu’il s’agisse de l’inverse…
J’ai eu l’occasion d’expliquer sur ce blog combien cette approche était inexacte. Dans la situation actuelle du marché du travail, on ne peut pas appliquer des règles valables en période de plein emploi, avec plus de 6 000 000 de chômeurs et 9% de taux de chômage. Les chiffres de Pôle Emploi sur les offres d’emploi non pourvues ramènent à la réalité de la situation ; peu d’offres sont réellement non pourvues et les raisons sont de nature diverse.
« il faut changer radicalement les règles pour inciter plus efficacement à la reprise d’emploi » (Geoffroy Roux de Bézieux)
Le MEDEF se déclare prêt à revoir les critères d’indemnisation tout en précisant qu’il convient de ne « pas confondre plafonnement des indemnités, dont on peut discuter aussi, et dégressivité des allocations ».
[1] Geoffroy Roux de Bézieux
[2] « L’Unédic finance le service public de l’emploi, l’État garantit la dette et, dernier élément clef : il n’y a plus de cotisations salariales mais un financement universel via la CSG » (Geoffroy Roux de Bézieux)
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