LA RÉDUCTION DES EFFECTIFS DÉMARRE DANS L’ÉDUCATION NATIONALE
L’annonce de 1 800 suppressions de postes dans l’Éducation nationale s’intègre dans le plan de diminution des effectifs de la fonction publique d’État. La baisse est donnée à -4 500 postes en 2019 et plus de 10 000 en 2020 pour atteindre les -50 000 postes durant le quinquennat.
Les autres annonces de réduction des effectifs déjà effectuées concernent le ministère de l’Action et des comptes publics avec 2 000 suppressions de postes[1] en 2019 et le ministère des Sports avec 1 600 suppressions de postes d’ici 2022[2] (400 en 2019 ?). D’autres annonces de suppressions devraient suivre pour compenser les créations de postes dans les ministères de la Justice, de la Défense et de l’Intérieur (police).
Les suppressions de postes sont ciblées sur le second degré (-1 400 postes enseignants) et les services administratifs de l’éducation nationale (-400 postes). Le primaire ne serait pas concerné.
Le ministre relativise le poids de cette mesure en rappelant que ces suppressions correspondent à une faible part de l’ensemble des effectifs (-0,2%) et que le budget du ministère est en croissance de 850 millions d’euros (+1,7%). Il mise sur la réorganisation des disciplines, dans le cadre de la réforme du lycée et du baccalauréat, pour mieux répartir les élèves en cours, la distribution des élevés par classe et sur l’augmentation des heures supplémentaires. Le débat « heures supplémentaires »[3] contre « recrutement », déjà ancien, revient à la surface.
Les réactions syndicales sont vives et critiques devant ce recul symbolique[4].
Il faut néanmoins demeurer très prudent quant à l’interprétation de ces chiffres dans la mesure ou ce ministère joue habituellement sur les statuts : contractuels, stagiaires, remplaçants de droit privé, emplois aidés, service civique (en substitut d’emplois), etc.
LES RECRUTEMENTS DANS L’ÉDUCATION NATIONALE VONT DONC CONTINUER À BAISSER
Ces suppressions de postes tranchent avec les importants recrutements réalisés sous le précédent quinquennat, qui se situerait entre 40 et 50 000 postes…
La principale conséquence concrète sera la chute du nombre de postes mis aux concours de recrutement pour 2019.
Le site du Ministère affirme encore que le nombre de postes proposés aux concours restait indéterminé[5]… Le nombre des départs en retraite et des démissions reste inconnu.
Ces chiffres de recrutement seront à examiner en prenant en compte la chute des recrutements déjà intervenus entre 2016 et 2017. Par ailleurs, cette diminution du nombre de postes, mis au concours, s’est accompagnée pour certains concours d’une part fort significative de postes non pourvus (-18%). Le nombre de postes ouverts aux concours enseignants du second degré (collèges et lycées) pour 2018 a été réduit par rapport à 2017 de 20%[6]. 5 833 postes ont été proposés pour le Capes externe, contre 7 315 l’année précédente.
Le « yoyo » dans les recrutements de futurs enseignants apparait comme une mauvaise pratique. La recherche de candidats motivés en pâtit compte tenu de l’incertitude des débouchés au terme du Master2.
[1] Annonce du secrétaire d’Etat, Olivier Dussopt, le 12 septembre 2018.
[2] « Pourquoi supprimer 1 600 postes au ministère des Sports ? » https://bit.ly/2N1E0Gn
[3] Le temps de travail des enseignants reste un serpent de mer depuis des décennies.
[4] Le syndicat d’enseignants du second degré Snes-FSU affirme ainsi : « L’éducation nationale devait jusqu’ici rester une priorité et on voit bien que ça ne l’est plus » (…) « On va avoir moins de profs et plus d’élèves ».
[5] « Le nombre de postes offerts aux concours de la session 2019 sera publié ultérieurement. »
[6] Arrêtés publiés le 29 novembre 2017 au Journal officiel.
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