PRÉS DE 300 000 SIGNATURES DE CONTRAT D’APPRENTISSAGE EN 2017
Si les effectifs d’apprentis n’ont pas beaucoup évolué depuis 10 ans, la répartition des contrats en fonction des employeurs et des diplômes préparés a changé. Ce sont ces évolutions qui devraient être prises en compte et acceptées pour contribuer, en partie, au développement de l’apprentissage.
Les récents chiffres de la DARES (12/10/18) indiquent qu’en 2017, 294 800 nouveaux contrats d’apprentissage ont été signés, 280 400 dans le secteur privé (+1,8% par rapport à 2016) et 14 500 dans le secteur public (+7,9%)[1].
Dans le secteur privé en 2007[2], 278 000 contrats ont été signés. On en déduit un niveau stable.
L’apprentissage dans la fonction publique s’est développé, sur injonction gouvernementale, tout en restant à un niveau assez bas, représentant moins de 5% de l’ensemble. C’est un échec par rapport à l’objectif initial.
TROIS GRANDS CHANGEMENTS DANS L’APPRENTISSAGE
D’une part, les entrées en apprentissage ont évolué, selon le secteur d’activité de l’employeur[3] en 10 ans :
-
Agriculture, sylviculture, pêche : -11%
-
Industrie : 4%
-
Construction : -32%
-
Tertiaire : 16%
Le recul notable se situe dans le secteur du BTP (il est directement lié au recul de l’activité).
D’autre part, sur 10 ans, le recrutement des apprentis s’est déplacé vers les entreprises de + de 50 salariés (+9 points), au détriment des petites entreprises de moins de 10 salariés (-8 points) et avec une relative stabilité pour les entreprises 10 à 49 salariés (-1 point).
Enfin, le niveau des diplômes visés par les contrats s’est élevé sur les 10 ans :
-
Le nombre de contrats a doublé pour préparer les diplômes du supérieur (bac+2 et plus), (+103%).
-
Pour les diplômes bac et brevet, on enregistre une stabilité (+3%),
-
Pour les diplômes inférieurs (CAP et BP), la baisse apparait nette (-29%).
Sur le plan du nombre, on compte une augmentation de plus de 51 000 apprentis dans le supérieur pour une baisse de plus de 49 000 pour les diplômes de niveau IV.
L’élévation de l’âge d’accès à l’apprentissage aux jeunes de 26-30 ans est une excellente chose, mais elle contribue visiblement à l’élévation du niveau des diplômes visés par les contrats.
La part des apprentis préparant un diplôme de l’enseignement supérieur représente 36% des entrants dans le privé et 58% dans le public[4].
Les diplômes de niveau V préparés sont devenus minoritaires dans le privé en passant de 61% de l’ensemble à 43% dans le secteur privé. Ils ne représentent que 17% des diplômes préparés dans le public…
***
Sur cette période 2007-2017, le profil des entreprises d’accueil des apprentis ont évolué (secteur et taille) et le niveau des formations des diplômes visés s’est élevé. Ces éléments semblent constituer des tendances de fond à prendre en compte, pour les prochaines années. Il conviendrait de les accompagner pour développer les effectifs en apprentissage, sans songer à un retour en arrière, ce qui apparait parfois être le cas.
[1] « Plus de la moitié de cette hausse résulte de l’expérimentation introduite en 2017 par la loi du 8 août 2016 ouvrant l’apprentissage sans condition aux 26-30 ans dans neuf régions. » – Source : DARES Résultats – 12.10.18
[2] L’écart de 10 ans a été choisi, dans ce billet, pour éviter de prendre en compte les effets de la crise de 2008.
[3] Tableau de répartition des entrées en apprentissage par secteur en 2017
Entrées en 2017 | Répartition en % | |
Agriculture, … | 10 053 | 3,4% |
Industrie | 61 195 | 20,8% |
Construction | 44 915 | 15,2% |
Tertiaire | 164 225 | 55,7% |
Secteur privé | 280 388 | 95,1% |
Secteur public | 14 445 | 4,9% |
Ensemble | 294 833 | 100,0% |
[4] Pourcentage des entrées en apprentissage par type de diplôme visé.
Niveau de diplôme préparé | Privé | Public |
I à III (bac + 2 et plus) | 36% | 58% |
IV (bac pro., BP) | 21% | 17% |
V (CAP, BEP) * | 43% | 26% |
Pas de commentaire sur “Tendances : la formation en apprentissage évolue rapidement.”