LES ENTREPRISES DU BÂTIMENT AURAIENT CRÉÉ 30 000 POSTES EN 2018
Les entreprises du bâtiment auraient créé 30 000 postes en 2018, dont 24 000 salariés et 6 000 intérimaires en équivalent-emplois à temps plein (ETP), d’après la Fédération française du Bâtiment[1]. Ces chiffres restent à confirmer précisément. Les entreprises de bâtiment auraient, par ailleurs, souffert de difficultés de recrutement dans tous les métiers.
« Le score eut pu s’avérer bien meilleur, si les entreprises n’avaient pas buté sur la contrainte de fortes difficultés de recrutement, quasiment aussi prégnantes qu’en 2006-2007. Ces dernières expliquent d’ailleurs un déport d’une partie de l’activité sur le début 2019. »
MAIS, EN 2018, LE NOMBRE DES PERMIS DE CONSTRUIRE ET LES MISES EN CHANTIER ONT DIMINUÉ DE 7%[2].
Mais la conjoncture s’est retournée au niveau du logement neuf. Les mises en chantier de logements neufs sont tombées à moins de 400 000 (398 100, soit – 7 % par rapport à 2017). Les permis de construire se sont élevés à 460 000, soit -7,1% par rapport à 2017.
Cette baisse s’est affirmée en fin d’année 2018. Au quatrième trimestre le nombre de logements mis en chantier a reculé de -18,3% par rapport à la même période en 2017. Les permis de construire accordés ont décru de 8,4% au 4e trimestre après une diminution de 10,2% au 3e trimestre.
Les prévisions d’activités des professionnels pour 2019 sont pessimistes[3].
On note un ralentissement : le pourcentage d’annulation des permis de construire progresse et le délai moyen d’ouverture de chantier augmente.
Ces chiffres varient selon le secteur (logement individuel ou collectif) et selon les régions. Le tableau détaillé traduit des situations assez variables.
Cette baisse induira une baisse d’activité en 2020 et, par conséquent, laisse prévoir une diminution des effectifs salariés, après la récente période de croissance.
LE CONTEXTE POLITIQUE N’INCITE PAS À LA CONFIANCE.
Des mesures comme la mise en place de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) ainsi que la suppression de l’APL accession peuvent expliquer le ralentissement des opérations de construction de logements amorcées en 2018.
« Baisse des APL locatives, mise en place de la Réduction de loyer de solidarité (RLS) et hausse à 10% de laTVA applicable dans le locatif social; suppression de l’APL accession; suppression de l’éligibilité au «Pinel» en zones B2 et C, mise en place de l’IFI et non éligibilité des revenus fonciers au Prélèvement forfaitaire unique (PFU) ; sortie progressive des fenêtres et chaudières performantes au fioul du champ du CITE, ces attaques concertées sur tous les segments du marché ont fini par déstabiliser les acteurs. » CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA FFB – 10/12/2018
La thématique de la construction n’est pas abordée directement dans les thèmes du « grand débat ». Seule une question aborde le sujet parmi d’autres[4].
Le gouvernement n’a d’ailleurs pas d’objectif quantitatif de construction de logements neufs.
L’effet des premiers décrets d’application du projet de loi sur l’Évolution du Logement, de l’Aménagement et du numérique (Elan) en attente de publication reste encore incertain sur l’activité. L’objectif visé de « construire plus, mieux et moins cher » reste en suspens.
L’IMPACT DE CE RALENTISSEMENT D’ACTIVITÉ SUR L’EMPLOI SE CONCRÉTISERA FIN 2019 ET, SURTOUT, EN 2020.
Les prévisions de la Fédération française du Bâtiment (FFB) pour l’ensemble du secteur[5] portent de 5 000 créations de nouveaux emplois en 2019. Ses prévisions tiennent à la politique menée comme elle le précise.
« Compte tenu de l’habituel décalage entre baisse d’activité et décrochage de l’emploi, ainsi que des difficultés de recrutement toujours prégnantes fin 2018, le bâtiment créera encore aux environs de 5 000 postes salariés et intérimaires ETP en 2019. »
« Au-delà, le contexte économique et institutionnel étant marqué par un tassement de la croissance et par les élections municipales de 2020, deux scénarios sont envisageables.
Le premier, favorable puisqu’il reviendrait à effacer la baisse de 2019, table sur l’annonce rapide –avant fin juin 2019– d’un retour durable du PTZ à 40 % en zones B2 et C.
Le second scénario, avec disparition du PTZ en zones B2 et C dès 2020, ferait entrer de manière anticipée le bâtiment dans une nouvelle phase de crise, après seulement trois ans et demi d’une reprise avortée. »
[1] « Globalement, la construction ressort comme le secteur le plus dynamique cette année, qui plus est avec une présence sur tout le territoire. » – FFB – https://bit.ly/2GT9ZGa
[2] Source : Construction de logements – Résultats à fin décembre 2018 (France entière) – Publié le 28/01/2019 – Données et études statistiques – Ministère de la transition écologique et solidaire – Ministère de la cohésion des territoires – https://bit.ly/2Bgi42m
[3] Pour 2019, le président de la Fédération française du bâtiment (FFB) prévoit un nouveau recul supérieur à 27 000 logements mis en chantier, après 50 000 de moins entre début 2017 et fin 2018. Il estime que cette conjoncture signe « la fin du cycle actuel de croissance ».
[4] Question du « grand débat » :« Quelles sont les solutions pour se déplacer, se loger, se chauffer, se nourrir qui doivent être conçues plutôt au niveau local que national ? ».
[5] Evolution par secteur du Bâtiment en 2018
Secteur | Evolution en 2018 | Commentaires |
Logement neuf | +2,4% | |
Non résidentiel neuf | +7,4 %, | Dont bureaux (+11,9%) et des bâtiments administratifs (+9,1%) |
Amélioration et entretien | +0,8 % | Dont le logement (+1,5%) |
Pas de commentaire sur “Pourquoi une baisse des effectifs dans le Bâtiment semble probable ?”