LE TAUX D’ACCÈS A L’EMPLOI DES JEUNES, SORTANTS DE CAP, BAC PRO ET BTS, VARIE SELON PLUSIEURS CRITÈRES.
L’insertion professionnelle des lycéens de lycées professionnels vient de faire l’objet d’une intéressante publication de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Deep)[1]. Elle porte sur la situation des sortants de CAP, Bac pro et BTS, à l’issue d’études dans un lycée professionnel.
« En février 2018, sept mois après la fin de leurs études professionnelles en lycée, près de 51 % des lycéens sortant de niveau CAP au BTS ont un emploi. Cela représente une hausse de 2 points par rapport à 2017 et de 5 points par rapport à 2016. »
Ces statistiques portent sur les « sortants », c’est-à-dire les jeunes qui ne poursuivent pas d’études suite à l’obtention de leur diplôme.
Une part significative des diplômés de CAP, Bac pro et BTS poursuivent leurs études soit dans la voie professionnelle, par exemple du BTS vers la licence professionnelle, soit en formation générale, par exemple par une entrée à l’université suite à l’obtention d’un bac pro.
L’analyse de ces parcours d’études est indispensable. Par exemple, on constate un taux d’échec important des bacheliers professionnels en première année de premier cycle universitaire.
À ce titre la connaissance du taux d’accès à l’emploi sans poursuite d’études apparait précieuse.
UNE VARIATION SELON LE NIVEAU DE DIPLÔME
La situation au 1er février 2018 des sortants de lycée, ayant validé leur diplôme depuis 7 mois, est donnée par le tableau ci-dessous (en %)[2] qui distingue les jeunes en emploi, ceux au chômage, des inactifs[3] et des jeunes en service civique.
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En emploi |
Au chômage[4] |
Inactifs |
Service civique |
CAP |
35,4% |
45,3% |
16,5% |
2,8% |
Bac pro |
50,7% |
30,1% |
14,5% |
4,7% |
BTS |
67,5% |
19,4% |
9% |
4,1% |
Lecture : au 1er février 2018, 35,4 % des sortants diplômés du CAP sont en emploi.
Le taux d’accès à l’emploi diffère selon le niveau de la formation initiale et passe d’un bon tiers en CAP à 2/3 avec un BTS.
On note que la proportion des « inactifs » est significative.
« Les raisons évoquées pour la non-recherche d’emploi sont multiples, mais majoritairement centrées sur l’attente d’une autre formation, en voie scolaire ou en alternance (41% des inactifs) »[5].
Le service civique a pris sa place comme poursuite d’activité pour une part de ces « inactifs ». En effet, il peut être interrompu dès que le projet du jeune se concrétise.
UNE VARIATION SELON L’OBTENTION OU NON DU DIPLÔME
Les jeunes ayant suivi le même cursus, qui n’ont pas validé leur diplôme, ont un accès à l’emploi plus faible.
En emploi |
Avec diplôme |
Sans diplôme |
Écart |
CAP |
35,4% |
20,1% |
-15,3 |
Bac pro |
50,7% |
37,8% |
-12,9 |
BTS |
67,5% |
57,9% |
-9,6 |
« Quel que soit le niveau de formation, obtenir le diplôme demeure déterminant dans l’insertion des jeunes : les diplômés ont un taux d’emploi de 53 % contre 40 % pour ceux qui n’ont pas obtenu le diplôme préparé. »
UNE VARIATION SELON LA SPÉCIALITÉ PROFESSIONNELLE DE LA FORMATION
La spécialité du diplôme préparé joue beaucoup dans l’insertion professionnelle d’un jeune.
Par exemple, pour un jeune sortant au niveau CAP, le taux d’emploi varie de 19% dans le « commerce, vente » à 54% dans le domaine des « transports, manutention, magasinage ».
Avec un niveau baccalauréat professionnel, les formations de « l’hôtellerie-restauration-tourisme » offrent, ou de « transports manutention, magasinage » conduisent à 60% d’entrée dans l’emploi.
Pour les sortants de BTS, on compte plus de 70% d’entrée en emploi avec « mécanique et structures métalliques », « génie civil-construction-bois » ou « coiffure-esthétique ».
Un tableau présente le taux d’emploi au 1er février 2018 selon la spécialité et la classe de sortie (en %). Il met en évidence de fortes différences d’accès à l’emploi selon les spécialités. Il constitue un outil précieux pour l’orientation des lycéens. Il doit être pris en compte dans la réorganisation des formations.
UNE VARIATION SELON LA DÉTENTION OU NON DU PERMIS DE CONDUIRE
Les détenteurs du permis de conduire sont plus souvent en emploi. « L’écart est particulièrement fort pour les lycéens sortants d’un CAP : 57% contre 22%. »
La situation varie avec l’âge : 30% des sortants de CAP ont le permis de conduire, 50% des sortants de baccalauréat professionnel et 83% des sortants de BTS.
***
Les lycéens jugent la correspondance entre leur emploi et leur formation. En moyenne, 58% des ex-lycéens en emploi déclarent que celui-ci correspond à leur niveau de formation[6]. L’entrée dans la vie active se concrétise.
[1] Note d’information, n° 19.10 © DEPP – « Le diplôme et la conjoncture économique restent déterminants dans l’insertion des lycéens professionnels – https://bit.ly/2DbhqnJ
[2] Champ : France métropolitaine + DOM. Sortants d’une année terminale de formation professionnelle (y compris BTS) en lycée, interrogés sept mois après la fin des études.- Source : MENJ-DEPP, enquête IVA 2018.
[3] Inactifs : jeunes sortants de lycée qui sont soit en stage, ou sans emploi et n’en recherchant pas.
[4] Ces jeunes « au chômage » ne sont pas forcément inscrits à Pôle emploi.
[5] « Viennent ensuite les raisons liées au passage du permis de conduire (15%), à l’attente d’un poste qui doit commencer bientôt (10%) ou un séjour à l’étranger (9%). Les événements familiaux sont cités par 9% des jeunes en situation d’inactivité, et les problèmes de santé par 8% d’entre eux. Quelques-uns évoquent aussi le temps d’une année sabbatique. »
[6] « Les sortants diplômés citent plus souvent cette correspondance que ceux qui n’ont pas obtenu le diplôme en fin d’année (plus de vingt points d’écart) : 62% des diplômés trouvent que leur emploi est en adéquation contre 38% des non-diplômés.
Au niveau du CAP, ces taux sont un peu plus élevés que sur les autres niveaux. Quant à la spécialité de formation, 55% des ex-lycéens l’estiment en correspondance avec l’emploi occupé. Ils sont 60% dans ce cas lorsqu’ils sont diplômés et 35% pour les non-diplômés. »
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