DES ENTREPRISES ONT RECOURS A DES CONTRATS TRÈS COURTS DE QUELQUES JOURS A UN MOIS.
Dans le détail, la réalité varie beaucoup selon les secteurs professionnels, la qualification demandée, le caractère répétitif des contrats pour une même personne, la probabilité de passage à un contrat stable, etc.
Pour les employeurs, le recours à ces contrats apparait aisé à partir d’un vivier rapidement disponible, sans avoir recours à la solution plus couteuse de l’intérim.
Le détail des mesures du ministère du Travail visant à réduire le nombre de ces contrats en raison du cout induit pour le régime d’indemnisation chômage (entre contrats) sont attendues. La question n’apparait pas simple dans la mesure où les décisions prises auront rapidement comme impact une éventuelle transformation de ces emplois.
« il y aura bien un bonus-malus pour responsabiliser les employeurs face au recours excessif aux contrats très courts, en privilégiant une approche par secteur ». La ministre du Travail le 29 avril 2019.
UNE ENTREPRISE SUR CINQ A RECOURS A DES CONTRATS TRÈS COURTS
20% des entreprises, qui recrutent en CDD, ont recours à des contrats très courts, CDD d’un mois ou moins[1].
On constate une concentration sur 4% des établissements qui en font un usage intensif[2].
L’intensité du recours est très variable : 1% en recrutent plusieurs par semaine, 3% plusieurs par mois, 10% plusieurs fois par an et 5% moins souvent.
Leur recours aux contrats courts apparait comme une alternative à l’intérim qui a un coût plus élevé.
« La part de leurs effectifs en emploi stable (CDI) est plus faible que celle des établissements non utilisateurs de contrats très courts. »
LES MOTIFS DES EMPLOYEURS SONT LE REMPLACEMENT MOMENTANÉ OU LE CARACTÈRE TEMPORAIRE DE CES POSTES
Les motifs évoqués par les employeurs pour expliquer leur recours à ces contrats de très courte durée sont les suivants.
Motifs |
% |
Remplacement d’un salarié momentanément absent |
57% |
Accroissement temporaire de l’activité |
24% |
Activités saisonnières ou occasionnelles |
11% |
Emplois temporaires par nature |
5% |
Incertitudes sur l’évolution de l’activité |
2% |
Un autre motif |
1% |
Le remplacement d’un salarié momentanément absent domine (57%) suivi des activités temporaires (40%). Ces motifs varient beaucoup selon les secteurs[3].
« Les utilisateurs intensifs de contrats très courts embauchent sur des contrats de plus courte durée. Près d’un tiers des employeurs interrogés déclarent qu’en moyenne les contrats très courts auxquels ils font appel durent une semaine ou moins. »
LES RECRUTEMENT EN CONTRATS TRÈS COURTS SONT AISÉS ET RAPIDES
Afin de pourvoir leurs emplois en CDD d’un mois ou moins, 74 % de ces établissements font appel à d’anciens salariés[4]. En effet, 58% d’entre eux disposent d’un vivier[5] de personnes travaillant régulièrement pour eux en contrats très courts.
Le recrutement est donc assez facile. Le délai moyen de recrutement est court : 27 % des recruteurs y consacrent moins d’un jour et 68% moins de 7 jours.
57 % des établissements « fortement utilisateurs de contrats très courts » enchaînent fréquemment ces contrats avec la même personne, alors que cette part est plus rare (24 %) pour l’ensemble des établissements utilisateurs de ces contrats[6].
LES PROFILS RECHERCHES SONT PRINCIPALEMENT CEUX D’EMPLOYÉS ET D’OUVRIERS
Les contrats de très courte durée concernent plus souvent des postes
-
D’employés et de personnels de services (39%),
-
De manœuvres et d’ouvriers spécialisés (32%) ou
-
D’ouvrier qualifié ou hautement qualifié, technicien d’atelier (18%)[7].
L’expérience professionnelle demandée pour les postes en contrats très courts est généralement peu importante (40%).
Une part des employeurs ayant un recours fréquent aux contrats très courts transforment des CDD de moins d’un mois en CDD longs (38%) ou en CDI (28%)[8].
Cela varie beaucoup selon les secteurs et les cas.
[1] Source : Dares analyses – N° 019 – avril 2019 d’après l’enquête offre d’emploi et recrutement (Ofer 2016).
[2] « Les établissements qui recourent aux contrats de très courte durée exercent plus souvent leur activité dans le secteur de l’administration publique, de l’enseignement et de la santé ou dans celui des services aux entreprises et moins souvent dans ceux de la construction et l’industrie, secteurs traditionnellement très utilisateurs de l’intérim .»
[3] Par exemple pour le secteur : « Arts, spectacles et activités récréatives » la répartition est la suivante.
Motifs | % |
Remplacement d’un salarié momentanément absent | 19% |
Activités saisonnières ou occasionnelles | 29% |
Emplois temporaires par nature | 22% |
Incertitudes sur l’évolution de l’activité | 30% |
[4] Les canaux mobilisés pour recruter selon l’usage des contrats très courts sont les suivants :
Utilisateurs de contrats très courts | |
Rappel d’anciens salariés | 74% |
Candidatures spontanées | 68% |
Relations professionnelles | 52% |
Relations personnelles | 41% |
Annonces | 27% |
Appel à un intermédiaire | 25% |
Autres canaux | 3% |
[5] Présence d’un vivier de candidats
Plusieurs par semaine | Plusieurs par mois | Plusieurs par an | Moins souvent | |
Présence d’un vivier | 77% | 74% | 64% | 32% |
[6] Fréquence de l’enchaînement des contrats très courts avec la même personne selon l’intensité du recours aux contrats très courts
Plusieurs par semaine | Plusieurs par mois | Plusieurs par an | Moins souvent | |
Très fréquemment | 20% | 10% | 3% | 3% |
Fréquemment | 37% | 34% | 18% | 6% |
Occasionnellement | 20% | 31% | 40% | 25% |
Rarement ou jamais | 22% | 25% | 39% | 66% |
[7] Métiers sollicités pour des contrats très courts
Postes | Postes en contrats très courts |
Employé de bureau ou de commerce, personnel de services | 39% |
Manœuvre ou ouvrier spécialisé | 32% |
Ouvrier qualifié ou hautement qualifié, technicien d’atelier | 18% |
Technicien | 7% |
Agent de maîtrise, maîtrise administrative ou commerciale, représentant de commerce | 2% |
Ingénieur, cadre | 2 |
[8] Transformation des CDD pour les entreprises ayant un recours très fréquent.
Transformation des CDD très courts | Plusieurs par semaine | Plusieurs par mois |
§ en CDD plus longs | 38% | 31% |
§ en CDI | 28% | 25% |
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