En 2018, plus de 710 000 jeunes[1] ont été évalués dans le domaine de la lecture dans le cadre de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC)[2]. Les résultats, diffusés par le Ministère de l’Éducation nationale, restent proches de ceux des précédentes études[3].
11,5% DE JEUNES ONT UNE COMPRÉHENSION EN LECTURE TRÈS FAIBLE, VOIRE INEXISTANTE.
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Parmi eux 5,2% des jeunes peuvent être considérés en situation d’illettrisme, avec un déficit important de vocabulaire, selon les critères de l’ANLCI (agence nationale de lutte contre l’illettrisme).
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Tandis que les autres jeunes (6,3%) ont un niveau lexical oral correct, mais ne parviennent pas à comprendre les textes écrits.
ENSUITE, 10,9% DE JEUNES ONT DES ACQUIS LIMITES.
Lors des évaluations, ils ont su compenser leur lacune de vocabulaire pour parvenir à une compréhension minimale des textes[4].
« La lecture reste pour ces profils une activité laborieuse, mais qu’ils savent mettre en œuvre pour en retirer les fruits ».
ENFIN, 77,6% DES JEUNES SONT CONSIDÉRÉS COMME « LECTEURS EFFICACES ».
Parmi eux, on distingue deux catégories.
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62% des jeunes ont réussi les trois modules de l’évaluation la JDC en 2018. « Ils possèdent tous les atouts pour maîtriser la diversité des écrits et leur compétence en lecture devrait évoluer positivement. »
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15,6% de l’ensemble des jeunes ont une lecture « fonctionnelle grâce à une stratégie de compensation fructueuse». Ils traitent les écrits mais à faible vitesse et risque de perdre leur compétence, s’ils ne pratiquent pas l’écrit et la lecture de manière courante[5].
« LES JEUNES EN DIFFICULTÉ DE LECTURE SONT DE MOINS EN MOINS NOMBREUX A MESURE QUE LE NIVEAU D’ÉTUDE S’ÉLÈVE ».
Ces chiffres produits par le ministère portent sur une population importante et sont sérieux.
Ils prouvent la faiblesse des résultats pour une part significative des jeunes.
Ceux-ci sont corrélés aux difficultés scolaires, puis ils débouchent sur des problèmes d’insertion professionnelle.
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Parmi ceux qui n’ont pas dépassé le collège[6], ils sont près de la moitié à être en difficulté par rapport à l’écrit (48,5%).
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Pour ceux qui ont un niveau CAP ou BEP, ils sont encore nombreux (31,5%).
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Pour ceux qui suivent des lycées professionnels, on compte 17% jeunes en difficulté à l’écrit.
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Chez ceux qui ont suivi des études en lycée général ou technologique, le chiffre tombe à 4,7%
ON CONSTATE UNE CARENCE PARTIELLE DE LA FORMATION INITIALE.
L’importance des difficultés au niveau de l’écrit et de la lecture est bien confirmée.
La proportion des jeunes en difficulté semble trop importante, même s’il demeure de fait un noyau incompressible (lié à la santé, à une culture étrangère, à des problèmes comportementaux, etc.), on est loin de l’avoir atteint.
La réflexion en cours sur les différents niveaux de maitrise du numérique impose de mener en amont un effort sur les formations permettant de maitriser l’écrit et la lecture.
C’est une condition nécessaire, si ce n’est suffisante !
[1] La Journée défense et citoyenneté est obligatoire pour les citoyens de nationalité française, résidant en France ou à l’étranger. Elle s’adresse à un public jeune, de 17 à 25 ans.
[2] Source : « Élèves et apprentis » – Note d’information – N°19.20 – juin 2019
[3] « Les résultats de l’année 2018 ne peuvent pas être interprétés en évolution. Une rupture de série par rapport aux années antérieures à 2016 a été constatée. Elle est causée par des problèmes techniques rencontrés lors des passations. Ces problèmes ont empêché les jeunes de répondre à certains items, or une non-réponse est considérée comme une non-maîtrise de ce qui est attendu. Par conséquent, le pourcentage de jeunes en difficulté de lecture est surestimé en 2018, 2017 ainsi qu’en 2016. »
[4] « On peut supposer que, l’activité de lecture, sans doute plus coûteuse sur le plan cognitif, ne constitue pas un moyen facile permettant d’enrichir efficacement leurs connaissances lexicales. »
[5] « La question qui se pose pour ces jeunes reste celle des effets d’un éventuel éloignement des pratiques de lecture et d’écriture : les mécanismes de base étant insuffisamment automatisés, le risque est que l’érosion de la compétence les entraîne vers une perte d’efficacité importante dans l’usage des écrits. Les sollicitations de leur environnement professionnel et social seront donc déterminantes. »
[6] 22,6% des jeunes
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