PRÈS DE 9% DES CADRES ONT CHANGÉ D’ENTREPRISE EN 2018
La mobilité des cadres est restée globalement stable en 2018 par rapport à 2017
C’est la conclusion d’une intéressante enquête de l’APEC[1].
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Près de 9% des cadres ont changé d’entreprise[2], contre seulement 5% en 2015.
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21% ont connu une mobilité interne[3], « dont 8 % en changeant de poste et 13 % par d’autres changements»,
Si l’on additionne ces deux chiffres, de nature assez différente, on peut dire, comme l’APEC, que la mobilité a tourné autour de 30%, en 2018.
Depuis 2015, la proportion de cadres ayant changé de poste ou d’entreprise aurait augmenté de 24% à 30%. Tandis que les cadres « non-mobiles » seraient passés de 76% à 70%.
La tendance à l’augmentation de la mobilité est portée, en majeure partie, par la croissance de la mobilité externe. Elle intervient dans un contexte de hausse des recrutements externes de cadres avec +266 400 en 2018, contre 240 100 en 2017 (+11%).
Les conclusions de l’APEC[4] sont les suivantes :
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La mobilité des cadres se maintient à un niveau jugé élevé. Elle connaît une légère progression depuis dix ans, liée à une amélioration de la conjoncture de l’emploi cadre.
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La propension à la mobilité est influencée par divers facteurs: jeunes cadres plus mobiles[5] ; plus les cadres sont jeunes, plus ils sont mobiles. Mobilité interne facilitée dans une grande entreprise. Mobilité croissante avec le niveau de diplôme
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Les mobilités internes et externes ne répondent pas aux mêmes motivations: « Les changements en interne, et surtout les changements de poste, s’effectuent dans une optique de progression. Les mobilités externes constituent plus souvent une réaction défensive face à une situation jugée difficile ».
LES INTENTIONS DES CADRES DE RECOURIR À LA MOBILITÉ SONT STABLES
La volonté de mobilité des cadres semble confirmée par cette enquête, puisque « 64% des cadres envisagent une mobilité dans les 3 ans à venir ».
Les projets de ces cadres, qui aspirent au changement, sont divers :
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41% souhaitent évoluer au sein de leur entreprise,
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39% veulent changer d’entreprise et
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12% pensent à créer leur propre entreprise.
Ces réponses de déclaration d’intention n’ont pas évolué depuis 2014.
D’autres souhaits sont évoqués par les cadres pour les années à venir comme la réalisation d’un bilan professionnel, la prise d’un congé de longue durée, l’accès à une formation de plus de 6 mois, un changement de métier, etc.
LES MOTIVATIONS DIFFÈRENT SELON QUE LA MOBILITÉ SOUHAITÉE EST EN INTERNE OU EN EXTERNE.
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Les intentions de mobilité externe sont motivées par des raisons défensives, « absence de perspectives d’évolution dans l’entreprise» et « conditions de travail trop éprouvantes ».
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La motivation d’un changement de poste en interne porte sur « le développement de nouvelles compétences et l’augmentation du salaire (58 %)» et « la découverte d’un nouveau métier » (40 %). Les motivations sont plus offensives que pour la mobilité externe.
La relation entre les intentions de mobilité et celles qui déclenchent les mobilités effectives apparaissent tout à fait en phase.
LA MOBILITÉ, RÉUSSIE OU SOUHAITÉE, PEUT AVOIR COMME CAUSE LA CRAINTE DU CHÔMAGE
Certains cadres craignent davantage la perte de leur emploi. C’est le cas de cadres souhaitant évoluer en interne, mais qui n’ont pas réussi à changer de poste.
« 31 % d’entre eux expriment de telles craintes, contre 21 % des non-mobiles, 23 % de ceux ayant changé de poste et 24% des cadres mobiles en externe. »
« Cette crainte pourrait s’expliquer par le fait que ces changements sont plus fréquemment le résultat d’une réorganisation ou d’une restructuration dans l’entreprise : 53%, contre 34 % de ceux qui ont changé de poste »
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L’évolution du statut cadre en cours de redéfinition, la nécessité croissante de recours à la formation professionnelle (numérique, IA, etc.), la diminution ou la croissance des effectifs cadres selon les secteurs, la dégressivité de l’indemnisation chômage pour les cadres, etc. sont des éléments qui pourraient faire évoluer la mobilité actuelle.
[1] Panorama 2019 des mobilités professionnelles des cadres. Mobilités et intentions de mobilité se maintiennent à un niveau élevé – APEC – Juin 2019. http://www.datapressepremium.com/rmdiff/2009430/Apec_Mobilite_des_cadres2019.pdf
[2] « 9 % des cadres ont connu un changement d’entreprise en 2018, soit 1 point de plus qu’en 2017, mais 4 points de plus qu’en 2015. »
[3] « 21 % ont connu une mobilité en interne en 2018, contre 22 % l’année précédente. »
[4] Depuis 2009, l’Apec effectue un suivi de la mobilité des cadres du secteur privé. Elle interroge 4 000 salariés occupant un poste au statut de cadre dans le secteur privé, et issus de fichiers externes à l’Apec. La méthode semble assurer des résultats représentatifs de la population des cadres en France. Il faut noter que « Les jeunes diplômés recherchant leur premier emploi et les cadres sans emploi n’ont pas été pris en compte. »
[5] Les « moins de 30 ans » sont 54% à avoir connu une mobilité contre seulement 18% chez les plus de 50 ans. Cela concerne surtout les mobilités externes : 22% des moins 30 ans ont changé d’entreprise en 2018 contre 11% pour les 30-39 ans. »
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