La DARES[1] a mené une enquête sur les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole au mois d’aout. Elle ne prend pas en compte les TPE (commerces, artisanat, etc.) ni les particuliers employeurs.
Il apparait que la situation de l’emploi poursuit sa détérioration dans certains secteurs et/ou territoires, tandis qu’à l’opposé des entreprises tendent à retrouver le niveau d’activité antérieure.
EN AOUT, LA REPRISE DE L’ACTIVITÉ S’EST POURSUIVIE, MAIS SEMBLE S’ESSOUFFLER.
7% des salariés sont encore dans une entreprise dont l’activité est arrêtée ou a diminué de plus de moitié[2].
Cette légère amélioration est générale et elle est même marquée dans le secteur de l’hébergement et la restauration qui reste cependant, en août, le secteur le plus touché par la crise. 21% des entreprises sont à l’arrêt ou en baisse d’activité de plus de moitié en août[3].
- Une part des entreprises font face à une chute d’activité. La principale cause évoquée de réduction d’activité a pour origine la perte de débouchés dans 80% des cas[4]. S’y ajoutent des fermetures administratives (9%), un manque de personnel pouvant travailler (5%) ou les difficultés d’approvisionnement (7%). Les difficultés, liées aux impératifs sanitaires[5], augmentent à nouveau en août, et se sont intensifiées en septembre.
- D’autres entreprises (20%) n’anticipent aucune difficulté pour la reprise de leur activité[6]; leur proportion est stable.
LES RÉDUCTIONS D’EFFECTIFS EMPRUNTENT DIVERSES VOIES
La diminution du nombre des emplois (en %) n’a pas été jusqu’à présent à la hauteur de la diminution de l’activité sur 2020 en raison des amortisseurs (chômage partiel et prêts). Un recalage entre la baisse d’activité et la diminution des effectifs salariés est en train de s’amorcer progressivement dans chaque entreprise.
- Une part des entreprises ont réduit leurs effectifs :
- Par un non-renouvellement de CDD (41%),
- Par de nombreuses ruptures conventionnelles (21%),
- Par l’annulation (ou du report) d’embauches prévues,
- Par le chômage partiel, de manière temporaire[7].
Cette tendance ne devrait pas s’améliorer à court terme :
« Près de la moitié des entreprises dont les effectifs ont diminué anticipent que ces derniers ne retrouveront pas leur niveau normal, notamment dans les plus grandes d’entre elles. »
- Une seconde part des entreprises ont stabilisé leurs effectifs et pensent demeurer sur cette position, dans la majorité des cas.
- Enfin, la part des entreprises qui augmentent leurs effectifs diminuent pour s’établir à 5% en aout[8], « en particulier dans celles de grande taille et dans le secteur du commerce ».
DES MESURES DE RESTRUCTURATION ONT ÉTÉ DÉPOSÉES PAR PRES DE 3 600 ENTREPRISES
Les mesures de restructuration déposées ont concerné près de 3 600 entreprises entre le 1er mars et le 13 septembre 2020 :
- 394 Plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) ont été initié, ils concernent près de 57 000 personnes,
- 3 185 licenciements collectifs pour motifs économiques (hors PSE) ont été déposés dont 326 concernent 10 salariés ou plus.
Le nombre de licenciements économiques devrait tourner autour de 80 000 (estimation).
L’INCERTITUDE SUR LEUR AVENIR, FORMULÉE PAR DES ENTREPRISES, AUGMENTE ENCORE.
L’incertitude augmente encore[9], pour atteindre son plus haut niveau depuis le début de la crise.
Le pourcentage des salariés en fonction des prévisions de leur entreprise évolue.
- 40% dans des entreprises qui prévoient un retour à l’activité normale d’ici 3 mois (après 43 % fin juillet),
- 28% dans des entreprises qui ne voient pas de retour à la normale avant la fin de l’année (après 27% en juillet),
- 32% des entreprises qui déclarent ne pas pouvoir dater un retour « à la normale » (après 30% fin juillet).
Près du tiers des salariés sont employés par une entreprise dont les perspectives sont incertaines.
[1] DARES – Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19 – septembre 2020 – Synthèse des résultats de l’enquête flash – 23/09/20
« La sixième édition de l’enquête Acemo spéciale Covid, réalisée par la Dares avec l’appui de l’Insee, a interrogé les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé non agricole entre le 31 août et le 11 septembre 2020, sur leur situation et les conditions d’emploi de la main-d’œuvre en août. »
[2] C’était le cas de 9% en juillet, 13% en juin, 27% en mai et 45% en avril 2020.
[3] Elles étaient 35% en juillet et 57% en juin.
[4] 77% en juillet
[5] L’organisation de l’activité de manière à respecter la distanciation sociale.
[6] Elles sont 20% en août, après 21% en juillet, 17% en juin, 10% en mai et 6% en avril.
[7] Au moins 1,3 million de salariés auraient effectivement été en chômage partielle au mois d’août 2020, mais ce chiffre est encore provisoire.
[8] 6% en juillet et 8% en juin
[9] Une grande hétérogénéité entre secteurs apparait.
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