Les Missions Locales se trouvent au cœur de l’exécution du « plan jeunes », #1jeune1solution[1], qui vise à lutter contre les conséquences de la crise sanitaire sur la vie économique et sociale. Leur rôle central a été reconnu, par le ministère du Travail, pour coordonner les différentes mesures du plan jeunes, avec ses partenaires.
« Les Missions Locales mobiliseront leur capacité d’accompagnement des parcours d’insertion des jeunes pour répondre au plus près de leurs questions et de leurs projets. »
L’UNML demande une « place claire dans le pilotage du dispositif », ce qui n’est pas encore le cas.
« Il est essentiel que le réseau soit associé à des espaces de réflexion, de pilotage et d’évaluation pour que ce plan porte tous ses fruits. »
LES MISSIONS LOCALES SE PRÉPARENT A UNE AUGMENTATION DES ENTRÉES DE JEUNES EN ACCOMPAGNEMENT.
80 000 entrées supplémentaires en Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA)[2] sont prévues pour 2021.
Pour la période depuis le confinement, les entrées en PACEA n’ont diminué que de 16% (112 000 au lieu de 134 000).
Le réseau des Missions Locales se prépare à une augmentation des entrées des jeunes en Garantie Jeunes[3] en 2021, avec un objectif de 150 000 entrées (au lieu des 100 000 initialement prévues).
En 2020, les entrées en Garantie Jeunes ont chuté du fait de la période de fermeture et de reprise réduite. Depuis le début du confinement jusqu’au 1er septembre, il y a eu 24 000 entrées initiales en Garantie jeunes contre 43 000 pour la même période en 2019, soit une diminution de -43%[4].
Il semble peu probable que l’objectif des 100 000 entrées soit atteint en 2020, compte tenu d’un avancement à 47 500 au 1er septembre, même en tenant compte de l’effort programmé à la rentrée.
LES MISSIONS LOCALES DEVRAIENT POUVOIR MOBILISER UNE PLUS LARGE PALETTE DE SOLUTIONS A PROPOSER AUX JEUNES.
Elles devraient pouvoir proposer à ces jeunes : des contrats en alternance (apprentissage ou professionnalisation), des formations, des emplois aidés (PEC non marchand ou CIE marchand) et des missions de service civique.
La question reste de savoir si ces solutions seront toutes effectivement au rendez-vous en 2021, ce qui ne va pas de soi.
Les aides à l’embauche de jeunes (4 000 € sur un an) auront-elles un effet autre que d’aubaine, pour des recrutements déjà programmés ?
Par exemple, on sait que les CFA et des branches professionnelles ont mené campagne cet été pour maintenir les recrutements au niveau de ceux de l’an passé, en faisant valoir le système d’« aide exceptionnelle » qui a été mis en place. Reste à en connaitre le résultat dans le contexte actuel où les métiers traditionnellement porteurs sont touchés par des réductions d’activité (Industrie, Construction, Hôtellerie-restauration, etc.)
POLE EMPLOI DOIT ÉGALEMENT DOUBLER SA PRESTATION D’ACCOMPAGNEMENT INTENSIF DE JEUNES (AIJ)
Parallèlement, Pôle emploi doit doubler, en 2021, son accueil de jeunes en Accompagnement Intensif de Jeunes (AIJ) et passer de 70 000 à 140 000 jeunes.
Au titre de l’AIJ en 2021, le Plan de relance prévoit un recrutement de 650 ETP supplémentaires à Pôle emploi, avec une enveloppe supplémentaire de 69 millions d’euros.
LES MISSIONS LOCALES DOIVENT PARALLÈLEMENT METTRE EN ŒUVRE L’OBLIGATION DE FORMATION DES 16/18 ANS
Par ailleurs, en dehors du « plan jeunes » et du contexte de crise, les Missions locales devaient mettre en œuvre l’obligation de formation des jeunes de 16 à 18 ans depuis début septembre 2020.
L’incertitude quant aux moyens affectés aux Missions locales demeurent. La coordination des acteurs reste à concrétiser. Le contexte de perte de contact avec des jeunes, découlant de la période de fermeture des établissements, complique encore la tâche de repérage. Cela va se faire très progressivement.
Le président de l’UNML réclame au ministère de l’Éducation nationale les listes pour pouvoir débuter cette action :
« Il faut que nous ayons, au plus vite, les listes des décrocheurs de la rentrée ».
« Le Covid a eu des conséquences sur la mise en place de l’obligation de formation. Les dernières listes de décrocheurs de l’Éducation nationale datent de la mi-mars. Nous attendons la suite et le plus tôt sera le mieux » – Jean-Patrick Gille à AEF info.
[1] UNML – « L’accompagnement des parcours d’insertion des jeunes par les Missions Locales, clé de la réussite du plan jeunes #1jeune1solution » – Représentation du réseau | 09 septembre 2020 – https://www.unml.info/actualites/representation-du-reseau/20202/laccompagnement-des-parcours-dinsertion-des-jeunes-par-les-missions-locales-cle-de-la-reussite-du-plan-jeunes-1jeune1solution.html
[2] Créé par l’article 46 de la loi du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels qui rénove le droit à l’accompagnement des jeunes, le PACEA est le cadre contractuel unique de l’accompagnement des jeunes par les Missions locales.
[3] La Garantie jeunes constitue une modalité spécifique du parcours contractualisé vers l’emploi et l’autonomie, avec ses règles propres.
[4] Données DARES.
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