PÔLE EMPLOI EST AUTORISÉ A RECRUTER SUR 2 150 POSTES.
Le Plan de relance a acté une certaine augmentation des moyens humains de Pôle emploi[1] à hauteur de 2 150 postes.
Mais le chiffre, annoncé par la ministre du Travail, de 2 800 recrutements ne figure pas dans le Plan de relance.
« Afin de faire face à l’afflux des demandeurs d’emploi dès septembre 2020, Pôle emploi doit être doté de moyens supplémentaires pour assurer l’indemnisation et l’accompagnement vers l’emploi. »
« L’augmentation du nombre de personnes en recherche d’emploi se traduit pour Pôle emploi par une augmentation de la charge d’indemnisation et d’accompagnement. »
Dès septembre 2020, Pôle emploi est appelé par le Plan à recruter 1 500 ETP, « au titre de la hausse de la demande d’emploi ».
Pôle emploi est appelé à utiliser ses fonds propres pour couvrir le besoin financier lié0.
Cette formule ne semble pas évidente et ne va pas conduire à accélérer les embauches afin de limiter le cout.
En 2021, une enveloppe supplémentaire de 250 M€ devrait être allouée à Pôle emploi, dans la cadre de la loi de Finances 2021 (PLF 2021 encore en attente).
Dans ce cadre, Pôle emploi devrait recruter 650 ETP supplémentaires au titre de l’Accompagnement Intensif des Jeunes (AIJ), avec une enveloppe de 69 millions d’euros (Plan jeunes)[2].
LES RECRUTEMENTS SERONT MAJORITAIREMENT RÉALISÉS EN CDD.
Le plan de relance précise de manière explicite que :
« Les recrutements seront majoritairement réalisés en CDD, le nombre de CDI ne pouvant être supérieur à 500. »
La Direction a annoncé, en CSEC, que 500 CDI seront recrutés en fin d’année principalement par CDIsation de salariés dont le CDD est en cours ou d’autres dont le contrat a pris fin récemment.
Il est difficile de juger de l’effet du cumul de ces mesures avec les actions encore en cours combiné avec le flux naturel des départs de l’établissement (de l’ordre de 1 700 par an).
Plusieurs organisations syndicales ont approuvé ces mesures (CFDT, SNAP et CFE-CGC)[3]. Mais elles demandent /
« la transparence du nombre et du rythme de ces recrutements, et sur leur CDIsation ». Et par ailleurs :
« la transformation de l’offre de services de Pôle emploi et de l’organisation interne du travail pour mobiliser les moyens dans les bassins d’emploi qui en ont le plus besoin[4] ».
Le SNU-FSU s’est abstenu, en regrettant que « le choix fait par le gouvernement et la direction porte principalement sur le recrutement de CDD accentuant ainsi la précarité au sein de Pôle emploi ».
La CGT a choisi de ne pas prendre part au vote et a confirmé ses positions :
« La CGT Pôle emploi ne peut accepter que les Conseiller à l’Emploi soient des travailleurs précaires amenés à accompagner d’autres travailleurs précaires sans emploi. » « La CGT ne peut accepter que la règle d’entrée à Pôle emploi soit le CDD assimilé à une période d’essai déguisée. »
« Les 2 150 Equivalent Temps Pleins en CDD de 18 mois recrutés à partir de ce mois de septembre seront insuffisants et ne correspondent pas au besoin réel des usagers et à l’augmentation de nos charges de travail. »
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Toutes les organisations syndicales[5] considèrent, certes avec des nuances, que le manque de postes à Pôle emploi est structurel et pas seulement conjoncturel.
[1] Plan de relance – Cohésion – Annexe – Page 239
[2] « Cette tendance sera ajustée à l’aune du niveau de chômage observé et des besoins constatés sur l’AIJ. »
[3] Le CSE Central du 3 septembre avait pour objet de consulter les élus sur le projet de répartition des renforts alloués à Pôle Emploi.
[4] « Des moyens en termes d’effectifs mais aussi d’aides à la formation, à l’orientation professionnelle, à l’indemnisation et de nouvelles modalités d’accompagnement vont être nécessaires. » – CFDT Pôle emploi.
[5] Suite aux élections de 2019, six organisations sont représentatives au niveau de l’entreprise : CFDT (20%), SNU-FSU (18%), CGT FO (17%), CGT (11%), SNAP (11%) et la CFE-CGC (10%).
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