RIEN DE NEUF POUR L’EMPLOI DANS LE PLAN « FRANCE RELANCE »
Le Premier ministre vient de déclarer : « Notre priorité absolue, c’est l’emploi ». Ou bien « Nous investissons donc massivement dans la formation pour les métiers et les filières de demain. »
Dans la pratique, le compte n’y est pas à examiner le volet de cohésion sociale et territoriale de « France Relance ».
Aucune annonce nouvelle n’a été faites par le Premier ministre en ce qui concerne l’emploi le 3 septembre, par rapport à ce qui a été annoncé en juillet.
15 MILLIARDS SUR 100 POUR L’EMPLOI
La ministre du Travail chiffre le volet emploi du Plan de relance à « un investissement total supplémentaire de plus de 15 milliards d’euros » portant sur deux ans : 2021 et 2022.
Il se résume en trois points :
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Le « plan jeune » qui a été déjà été annoncé en juillet[1], chiffré à 6,7 milliards d’euros,
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Le financement de l’Activité partielle de longue durée (APLD)[2] pour 6,6 milliards d’euros, avec un volet de formation sur le temps chômé[3], possibilité théorique très peu utilisé à ce jour, selon la DARES, et un renforcement des moyens du Fonds national de l’emploi[4], axé notamment sur les secteurs d’avenir (1 milliard). Soit au total 7,6 milliards d’euros
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Un financement d’actions de formation professionnelle « de près d’un milliard d’euros pour accompagner les salariés des secteurs en difficulté ou des demandeurs d’emploi vers les secteurs porteurs »[5].
L’expression d’un « investissement massif dans les compétences » peut faire sourire à ce montant sur deux ans, par rapport aux montants déjà existant (PIC) et aux besoins.
Il en est de même quant à l’expression : « bouclier anti-chômage ».
La répartition des budgets par exercice restera à suivre : engagements réels suite au Projet de Loi de Finances (PLF) rectificatifs 2020 et PLF à adopter pour 2021 et 2022.
Les autres mesures concernant les entreprises pourront évidemment jouer sur la sauvegarde de l’emploi ou sur des créations de postes, à court ou moyen terme, mais leur effet sera indirect et difficile à apprécier.
LE PREMIER MINISTRE A FIXÉ UN OBJECTIF DE 160 000 CRÉATIONS D’EMPLOIS EN 2021.
Ce chiffre semble modeste quand on sait que les estimations de suppressions d’emploi en 2020 tournent entre 800 000 et un million d’emploi, et qu’elles pourraient être dépassées. Il y a eu plus de 600 000 disparitions de poste au premier semestre !
Le titre du journal « Le Monde » de ce jeudi résume le doute qui domine : « Avec son plan de 100 milliards, le gouvernement compte redresser l’économie d’ici à 2022. »[6]
[1] « Le premier, c’est le plan ‘jeunes’ qui avait été présenté dès juillet, compte tenu de l’urgence à agir et qui vise à donner une solution à chacun des 750 000 jeunes qui arrivent sur le marché du travail en ce moment, mais aussi à penser à ceux qui sont sans activité ou sans formation. Ce n’est bien sûr pas le premier plan ‘jeunes’ de notre histoire, mais je voudrais souligner qu’il (…) est massif : 6,7 milliards d’euros. »
[2] « Un bouclier anti-licenciements pour les entreprises qui subiront une baisse d’activité dans les prochains mois. »
[3] « En combinant un dispositif d’activité partielle de longue durée avec le financement de formations pour utiliser le temps non travaillé, afin de permettre aux salariés de monter en compétence ».
[4] FNE-Formation
[5] « Près de 400 millions d’euros seront investis dans l’adaptation à la transformation des métiers dans certains secteurs et aux projets de reconversion des salariés qui vont changer de métier. »
[6] Le Monde – 04/09/20 – https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/09/03/avec-son-plan-de-100-milliards-le-gouvernement-compte-redresser-l-economie-d-ici-a-2022_6050794_823448.html
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