La prolongation du droit à l’assurance chômage aura concerné en 2020 et en 2021 environ 1,2 millions de demandeurs d’emploi, pour des durées variables selon les cas (date de fin de droit, reprises d’activités, etc.).
Cette mesure a participé à amortir l’effet social de la crise (comme le chômage partiel), dans la mesure où les chômeurs étaient confrontés à une forte diminution des embauches dans certains secteurs.
Mais elle devrait, a priori, prendre fin en juillet 2021 pour 650 000 demandeurs d’emplois, dont une part auront la possibilité de reprendre un travail et les autres seront amenés à passer aux systèmes d’aides sociales (ASS, RSA…).
LA PROLONGATION DES DROITS A EU LIEU EN DEUX TEMPS.
Lors du premier confinement, entre le 1er mars et le 31 mars 2020, 360 000 demandeurs d’emplois ont bénéficié de la prolongation de leur allocation[1]. Les allocations versées se sont élevées à 680 millions d’euros.
Pour la seconde période de confinement entre le 30 octobre 2020 et le 30 juin 2021, la mesure a été renouvelée.
L’Unédic estime le nombre d’allocataires bénéficiant de la mesure exceptionnelle de prolongation de droit, ainsi que les dépenses d’allocations correspondantes[2].
À fin mars 2021, l’indemnisation a été prolongée pour 530 000 allocataires, ce qui représente 1,2 Md€ d’allocations versées depuis le début du 2ème confinement.
L’Unédic estime qu’à fin mai 2021, 730 000 allocataires auront bénéficié de la mesure de prolongation des droits, réintroduites fin octobre 2020[3]. 612 000 devrait encore être inscrits fin mai.
Ce chiffre traduit l’arrivée de l’ordre de 100 000 nouveaux allocataires en fin de droit chaque mois, dans le dispositif.
Un tiers des bénéficiaires auront pu recharger leurs droits à la fin de la mesure.
LE COUT DES PROLONGATIONS EST IMPORTANT POUR L’UNEDIC.
La dépense augmente chaque mois par accumulation du nombre des nouveaux bénéficiaires[4].
Mois |
Dépense en Millions d’euros |
Nov-20 |
65 |
Déc-20 |
169 |
Janv-21 |
240 |
Févr-21 |
332 |
Mars-21 |
414 |
Total |
1 220 |
Les dépenses supplémentaires correspondantes devrait doubler d’ici fin mai pour atteindre environ 2,4 milliards d’euros.
LA SITUATION AU 30 JUIN, DATE DE FIN DE PROLONGATION, RESTE A CONFIRMER.
Selon, l’Unédic :
« À fin juin, le montant des dépenses avoisinerait 3 Mds€, pour 830 000 bénéficiaires depuis octobre, dont 651 000 toujours dans le dispositif à fin juin 2021.
Si, comme lors du premier confinement, environ 1/3 des bénéficiaires du dispositif peuvent bénéficier d’un rechargement, et que le dispositif prend fin à la fin juin, on peut s’attendre à environ 225 000 rechargements en juillet 2021.
Hormis pour les personnes qui auraient retravaillé courant juillet, ces ouvertures de droit se feront sous la règlementation qui précède la réforme (réforme entrant en vigueur au 1er juillet prochain) »[5]. Unédic.
[1] Allocation de retour à l’emploi ou allocation de solidarité spécifique, hors intermittents du spectacle.
[2] Prolongement de l’indemnisation des allocataires en fin de droit – Réunion du 20 mai 2021 – Direction des études et analyses – Bureau de l’Unédic – https://www.unedic.org/publications/prolongation-des-droits-quels-effets-sur-le-regime-dassurance-chomage
[3] Le point d’étape réalisé entre le 30 octobre 2020 et le 28 février 2021, indiquait que l’indemnisation a ensuite été prolongée pour 530 000 allocataires, et que 471 000 étaient toujours inscrits fin mars 2021.
[4] « Notons que ce montant ne représente pas totalement un surcoût pour l’assurance chômage à court terme, puisque certains bénéficiaires (environ un tiers selon nos estimations) auraient pu recharger leur droit à l’Assurance chômage et auraient aussi été indemnisés au cours de certains de ces mois. »
[5] « En termes financiers on estime qu’environ 1/3 de ces allocations auront été versées à des allocataires qui auraient rechargé leur droit en l’absence de prolongation, soit environ 800 M€ fin mai 2021 et 1 Md€ fin juin. »
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