LA DÉRIVE BUDGÉTAIRE AURA DES CONSÉQUENCES SUR L’EMPLOI ET L’INDEMNISATION CHÔMAGE.
L’augmentation du déficit[1]pourrait être de 47 milliards, soit +27% de déficit.
Le déficit budgétaire de l’État pourrait s’élever à « environ 220 milliards d’euros » en 2021, contre 173,3 milliards prévus en loi de finances initiale, selon le ministre des Comptes publics.
« Nous aurons un déficit (public) supérieur à 9% » affirme le ministre de l’Économie, sans préciser de chiffre.
Cette dérive s’explique pour deux raisons :
-
D’une part, les mesures de sauvegarde économique des entreprises et des emplois ont été prolongé au premier semestre.
-
D’autre part, le recul du produit intérieur brut (PIB) serait de -0,1% au 1er trimestre en France, selon l’Insee. La croissance initialement prévue de +0,4% n’a finalement pas été atteinte.
La croissance au premier semestre ne sera pas globalement bonne. L’objectif initial de croissance de +5% sur 2020 reste à confirmer…
LA FIN DES AIDES AUX ENTREPRISES ET AU CHÔMAGE PARTIEL EST PROGRAMMÉE.
Un projet de loi de finances rectificative (PLFR) va être présenté au Conseil des ministres du 2 juin. Il prévoit une enveloppe de 15 milliards d’euros de mesures d’urgence supplémentaires, dont le financement du chômage partiel et des aides ciblées pour les entreprises en difficulté[2].
Cette enveloppe de 15 milliards d’euros va financer le chômage partiel pour 6,5 milliards, des exonérations de charges pour 4 milliards et le fonds de solidarité pour 3,5 milliards.
Environ 43 milliards d’euros devrait a priori être consacré pour 2021 à ces principaux dispositifs d’urgence, c’est du moins l’hypothèse actuelle.
Mais le ministre des Finances estime que la fin des aides est programmée :
« Ce projet de loi de finances rectificative (PLFR) amorce la transition vers un retour à la normale. Il engage la sortie progressive du « quoi qu’il en coûte » …[3] »
Il confirme que les dispositifs actuels ne peuvent pas demeurer la règle « dans des circonstances normales ».
La question qui se pose est le choix de la grille de dégressivité qui reste encore floues. Des délais de fin de mesures sont annoncés, mais révisables. Le choix des entreprises ciblées pour le maintien des aides est évidemment encore incertain.
LA REFORME DE L’ASSURANCE CHÔMAGE RESTE BIEN UN ÉLÉMENT DE RÉDUCTION DES DÉPENSES.
Avant d’envisager le remboursement de la dette, le premier objectif apparait la réduction du déficit dans les années à venir.
Le ministre de l’Économie évoque trois pistes pour réduire progressivement le déficit avec :
-
Une « croissance forte »,
-
La maîtrise de « la dépense publique sur 5 ans » et
-
La « poursuite des réformes de structure ».
Cette dernière piste comprend l’application de la réforme de l’assurance-chômage au 1er juillet 2021.
La réforme des retraites est également prévue, mais sans délai précis pour son adoption et son application.
[1] C’est « la conséquence des mesures de soutien que nous continuons à prendre pour accompagner au mieux la reprise », selon le ministre.
[2] Les mesures « doivent traduire notre transition (d’un soutien économique généralisé) vers un soutien ciblé pour les entreprises ayant connu les plus grandes difficultés ». – le ministre délégué aux Comptes publics.
[3] « Il engage la sortie progressive du « quoi qu’il en coûte », qui nous a permis de faire face à une crise économique sans précédent depuis 1929. Ce choix du président de la République était le seul choix responsable : il a protégé l’économie française, il a sauvé les emplois et il nous permet maintenant de rebondir vite et fort. Mais il ne peut pas être la règle dans des circonstances normales. » – Le ministre de l’Economie.
Pas de commentaire sur “FIN DES MESURES DE SOUTIEN”