Un récent président du Medef[1] vient de remettre sur le tapis la question du plein emploi en France, dans Les Échos.

SA DÉCLARATION EST IMPORTANTE, CAR ELLE NOUS RAMÈNE A L’ESSENTIEL.

« Le plein-emploi, c’est atteindre 4% de chômage. Nous étions à 8% en mars 2021 et, avec la crise actuelle, risquons de frôler les 10% en début 2022. Il faut donc inverser la tendance et créer 3 millions d’emplois pérennes pour passer de 10% à 4%. Je suis persuadé que cette ambition est réalisable, en se donnant 10 ans pour réussir. » – Pierre Gattaz (14 mai 2021).

Cet objectif a été abandonné depuis le précédent quinquennat, compte tenu de l’échec de François Hollande sur le front du chômage.

L’objectif officiel, pour 2022, n’était plus, par prudence, que d’un taux de chômage de 7%. De fait, on devrait se situer autour de 10% en 2022, en raison de la crise de 2020-2022 (en l’absence de manipulation des chiffres).

On peut s’interroger sur le fait que ce soit un ancien responsable d’une organisation patronale qui plaide pour le plein emploi, même s’il faut reconnaitre qu’il l’a déjà fait par le passé (« un million d’emploi en cinq ans »).

La réponse est toute simple : il souhaite que des réformes économiques et fiscales permettent l’atteinte de cet objectif et il en appelle à l’intérêt général.

Dans la période de crise sociale que nous entamons, ce discours semble à retenir.

L’OBJECTIF DU PLEIN-EMPLOI[2] PEUT RASSEMBLER TOUS LES FRANÇAIS[3].

La situation dans des pays voisins est bien meilleure que la nôtre. Ils ont :

« Un niveau de chômage qui se situe à 2% (les Tchèques), 3% (les Suisses, les Polonais, les Hongrois), 4 à 5% (les Allemands, Autrichiens, Danois, Anglais, Hollandais…) ».

Le constat majeur de cette tribune est que « tout n’a pas été tenté, loin de là, pour atteindre cet objectif… »[4] et qu’il y a une autre politique économique à mener pour parvenir[5].

Il cite un plan un peu théorique qui porte sur un cap, de la croissance, de la compétitivité, des compétences et de la confiance.

Il faudra évidemment entrer dans le détail, à condition de retenir cet objectif de trois millions d’emploi supplémentaires pour 2030 !

[1] Pierre Gattaz est président du directoire de Radiall et président de Business Europe. Il a été président du Medef de 2013 à 2018.

[2] « Le plein-emploi est un formidable indicateur de santé d’une économie » – Pierre Gattaz.

[3] « Le plein-emploi est un objectif trois fois gagnant : gagnant pour nos concitoyens, pour leur pouvoir d’achat mais aussi pour leur épanouissement personnel ; gagnant pour la France qui ira beaucoup mieux socialement, économiquement et donc politiquement, et gagnant pour les entreprises qui retrouveront confiance et verront leur environnement social et fiscal s’améliorer grâce aux réformes que cet objectif entraîne. » – Pierre Gattaz.

[4] « Il n’y a pas de potion magique pour créer des emplois. Mais il y a des recettes concrètes, utilisées dans tous les pays qui ont réussi, pour recréer un climat propice à la création d’emplois. » – Pierre Gattaz.

[5] Il rappelle l’effort qui a été fait : « Notre pays a créé 1 million d’emplois entre 2014 et 2019, en 5 ans, avec seulement un tiers des réformes économiques demandées par les entreprises et réalisées par les gouvernements successifs à partir de 2016. »