LE NOMBRE DE RECRUTEMENTS DE CADRES DEVRAIT PROGRESSER EN 2021, MAIS SANS REVENIR AU NIVEAU DE 2019.

En 2020, la baisse du nombre d’embauches de cadres en CDI ou CDD de plus d’un an a été de 19%.

En 2021, selon une étude de l’APEC (Association pour l’emploi des cadres)[1], les entreprises auraient prévu d’embaucher 247 000 cadres.

Les recrutements de 2021 seraient supérieurs de +8% à ceux de 2020 (228 700), mais resteraient inférieur de -12% par rapport à ceux de 2019 (281 300).

Le niveau des intentions d’embauches des entreprises est plus faible que celui des recrutements en 2019 de l’ordre de 34 000.

Cette prévision mise sur un rebond de l’activité économique au troisième et quatrième trimestre 2021.

« La reprise de l’investissement devrait faciliter l’embauche des cadres. Il y a néanmoins d’énormes disparités territoriales et sectorielles » estime le directeur général de l’Apec.

Le chiffre symbolique des 300 000 cadres recrutés en France dans l’année qui a été évoqué un temps, demeure très lointain.

LES JEUNES DIPLÔMES ET LES CADRES EXPÉRIMENTÉS SONT PLUS PARTICULIÈREMENT TOUCHES.

D’une part, les jeunes diplômés, c’est le cas des jeunes diplômés, qui peuvent prétendre accéder à un poste cadre à l’issue de leur formation initiale (majoritairement les Bac+5 et plus).

Le recrutement cadre de ces jeunes a baissé de -26% en 2020, par rapport à 2019.

Le redémarrage serait, au mieux, de +13% en 2021, par rapport à 2020, sans rattraper la chute antérieure[2].

S’y ajoute une circonstance particulière. Ces jeunes diplômés se trouvent en 2021 :

« confrontés à un embouteillage avec trois promotions à la recherche d’un emploi en même temps. En effet, une partie de la promotion sortie en 2019 est toujours en recherche d’emploi avec celle de 2020, tandis que celle de 2021 va bientôt arriver sur le marché du travail », selon le diagnostic de l’APEC.

D’autre part, les cadres expérimentés.

En 2020, les embauches de cadres ont baissé pour les cadres ayant plus de 10 ans d’expérience (-21%) et, surtout, plus de 20 ans d’expérience (-27%).

En 2021, la perspective est juste à une stabilisation des embauches à ce niveau bas.

Un risque de licenciement économique de ces cadres confirmés existe en sortie de crise dans les branches ou entreprises, dont l’activité a baissé de manière significative.

LA RÉPARTITION RÉGIONALE DES RECRUTEMENTS CADRES RESTE ASSEZ CONCENTRÉE.

L’ensemble des régions devrait enregistrer une hausse des recrutements de cadres au cours de l’année 2021, à l’exception de l’Occitanie qui est frappé par la crise de l’aéronautique.

Deux tiers des embauches de cadres en France en 2021 devraient avoir lieu sur trois régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France et Île-de-France.

Ces prévisions semblent à même de retarder le volet de la réforme de l’assurance chômage concernant la dégressivité de l’indemnisation des cadres.

[1] L’étude repose sur une enquête annuelle confiée à BVA. Elle s’est déroulée du 2 décembre 2020 au 19 février 2021.

[2] Évolution des recrutements de cadres de 2019 à 2021