Après une période de crise, des mesures exceptionnelles de l’État, le redémarrage des activités dans la plupart des secteurs avec des phénomènes de concurrence, on peut observer le retour à une certaine stabilité pour la plupart des PME, mais avec des incertitudes pour certaines d’entre elles : poids de l’inflation, recul de l’activité ou des marges, remboursement des prêts garantis par l’État, etc.
La récente enquête de l’organisation patronale CPME[1] apporte quelques données sur l’opinion actuelle de chefs d’entreprise de PME sur l’emploi et leur situation économique.
DES DIFFICULTÉS DE RECRUTEMENT.
Une moitié des chefs d’entreprise, qui ont répondu à cette enquête, chercheraient à recruter.
Ces derniers témoignent de « difficulté de recrutement » (à 94%) par une « absence de candidats » (74%) où par le manque de compétences (47%).
La notion de « difficultés de recrutement » reste évidemment à préciser :
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Délai de recrutement jugé trop long,
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Nécessité de renforcer l’investissement dans le recrutement à effectuer,
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Besoin de faire évoluer le contenu initial de l’offre d’emploi (salaire et horaires proposés, profils des candidats demandés, etc.)
Tout cela doit être bien expliqué :
« Dans la très grande majorité des cas, les problèmes de main-d’œuvre des entreprises renvoient plutôt à des pénuries de compétences, aux conditions de travail et de rémunération et aussi au fait que, malheureusement, beaucoup d’employeurs ne savent pas recruter » – La secrétaire générale adjointe de la CFDT
L’indicateur le plus pertinent serait de connaitre la proportion de postes non pourvus dont le recrutement a été abandonné ou non.
Les études menées par Pôle emploi attestent de la très faible proportion de postes non pourvus (hormis pour des contrats courts avec des recrutements tardifs).
LA MOBILITÉ DE CERTAINS SALARIES.
La mobilité des salariés est évoquée dans près d’un quart des réponses.
« Un dirigeant sur quatre (24%) est confronté à un turn-over important.[2] »
Le détail des secteurs ou des fonctions concernés par la mobilité n’est malheureusement pas précisée.
UN SOUTIEN AU PROJET DE RÉDUCTION DE L’INDEMNISATION CHÔMAGE.
Pour la plupart des chefs d’entreprise (84%) il est nécessaire de réduire le montant de l’assurance-chômage, en réformant le système actuel d’indemnisation des chômeurs, comme l’annonce le chef de l’Etat et le ministre du Travail.
Cette position est issue de la question posée de la CPME.
Elle est sous-tendue de la volonté de l’organisation de réduire ou faire disparaitre la cotisation patronale à l’assurance chômage payée par les entreprises.
UN PESSIMISME SUR LA SITUATION DES ENTREPRISES.
Si au 1er semestre 2022, 37% des dirigeants de TPE-PME jugent plutôt favorable l’évolution de la situation globale de leur entreprise, pour le 2nd semestre, ils ne sont plus que 27% à prévoir une amélioration.
31% des entreprises constatent un recul du chiffre d’affaires et 44% une baisse du taux de marge.
REMBOURSEMENT DES PRÊTS GARANTIS PAR L’ÉTAT (PGE)
58% des entreprises ont bénéficié de prêts garantis par l’État (PGE).
84% pensent être en mesure de les rembourser. Resterait 16% de cas plus difficiles.
Le dispositif permettant d’allonger la durée du crédit n’est connu que par une bonne moitié des chefs d’entreprise.
Et parmi ceux qui le connaissent, 47% le juge inopérant…
[1] Enquête menée entre le 16 juin et le 12 juillet 2022, par l’envoi d’un questionnaire en ligne, à des adhérents de la CPME.
[2] La première cause est le souhait des salariés de « se consacrer à autre chose qu’à leur vie professionnelle » (53%).
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