Le 6 juillet, la première ministre a prononcé un discours de politique générale à l’Assemblée nationale. Elle a repris, point par point, le projet politique présenté par Emmanuel Macron, lors de la campagne présidentielle d’avril 2022, sans une vision nouvelle. Au final, beaucoup de projets demeurent encore dans le flou.
LES ENJEUX ONT ÉTÉ PRÉSENTÉS DE MANIÈRE IMBRIQUÉS.
La réforme des retraites, le pouvoir d’achat, la transition écologique, le maintien des régimes sociaux, etc. et le plein-emploi apparaissent étroitement imbriqués dans le discours[1] !
Le premier défi concerne le « pouvoir d’achat ».
Le second défi consiste à : « bâtir la société du plein-emploi[2] ».
Tout est présenté comme étroitement liés :
« Les deux clés du pouvoir d’achat durable, c’est le plein-emploi, et c’est la transition écologique (…). »
Sur le plein-emploi, son propos est simple :
« Nous devons changer notre rapport au travail[3]. Aujourd’hui le plein-emploi est à notre portée. Le travail reste un objet majeur d’émancipation… Notre pays doit et peut sortir du cercle vicieux du chômage de masse. »
La possibilité d’atteindre le plein-emploi reste incertaine, dans la mesure ou les prévisions de croissance sont faibles[4], les taux d’intérêt augmentent et aucune idée neuve n’a été présentée pour créer des emplois.
La première ministre fait juste appel à l’accompagnement des chercheurs d’emploi, or cette action a des limites :
« Le plein-emploi nous l’atteindrons aussi en accompagnant mieux les chômeurs.[5] »
Le plein-emploi suppose l’augmentation massive du nombre des emplois dans le secteur privé marchand et non marchand, faute de quoi les acteurs de l’emploi ne pourront rien !
AUCUNE NOUVELLE POLITIQUE DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION N’A ÉTÉ PRÉSENTÉ PAR LA PREMIÈRE MINISTRE.
La politique actuelle, menée par Mme Borne au ministère du Travail, devrait donc se poursuivre.
Deux réformes structurelles, encore assez floues, ont été évoquées.
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L’objectif de transformer Pôle Emploi en « France Travail » a été confirmé et la perspective de fusion des moyens actuels clairement affirmée :
« Nous ne pouvons plus continuer l’État qui accompagne les demandeurs d’emploi, les régions qui s’occupent de la formation et les départements de l’allocation du RSA. »
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Mme Borne a réaffirmé la volonté de mettre en place une contrepartie d’activités régulières à l’attribution du RSA :
« Revenons à l’esprit du RMI et du RSA : verser une allocation ne suffit pas, ce que nous proposons, c’est une mesure de justice sociale entre les droits et les devoir. »
[1] La première ministre associe protection du climat, souveraineté énergétique, pouvoir d’achat et création d’emplois.
[2] « C’est grâce au plein-emploi que nous créerons de la richesse et que nous pourrons financer notre modèle social. » – Élisabeth Borne.
[3] « Le travail c’est la clé de l’émancipation. C’est la création de richesse. La liberté d’entreprendre. Le partage des ressources complémentaires. Pour notre modèle social, une ambition plus forte, la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. Nous avons tous à y gagner. » – Élisabeth Borne.
[4] « Notre croissance économique sera plus faible que prévu, l’inflation sera plus forte et la charge de la dette augmente. Nos objectifs sont eux aussi clairs : en 2026 nous devons commencer à baisser la dette. En 2027, nous devrons faire baisser le déficit sous les 3%. » – Élisabeth Borne.
[5] « Ce que nous voulons, c’est permettre aux jeunes et bénéficiaires du RSA de retrouver un travail. » – Élisabeth Borne.
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