L’illettrisme demeure une réalité pour une part trop importante des actifs.
1. Sa prévention passe chez les jeunes par un choix des priorités qui devrait se traduire par l’amélioration des méthodes pédagogiques à l’école et au collège, et par un contrôle réellement efficace et indépendant des niveaux de chacun[1].
2. La réparation passe par le repérage du niveau des difficultés rencontrés par les adultes pour travailler, ou accéder à l’emploi, et la mise en œuvre des formations adaptés et du tutorat des personnes concernées.
Les moyens mis en œuvre n’ont pas suffi à améliorer la situation de manière suffisante.
L’ILLETTRISME TOUCHERAIT 7% DES ACTIFS
Le nombre de personnes en situation d’illettrisme resterait très élevé puisqu’il toucherait 7% de la population, âgée de 18 à 65 ans, potentiellement active.
En France, 2,5 millions de personnes seraient sortis du système éducatif sans en maîtriser les bases, selon l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme.
Un illettré est une personne en échec scolaire.
Un analphabète n’a jamais à l’école.
Plus d’une personne en situation d’illettrisme sur deux serait en emploi, soit 1,3 million de personnes.
L’illettrisme n’est pas forcément synonyme d’absence de compétences dans le métier, mais les personnes concernées doivent contourner les difficultés qu’elles rencontrent[2].
LA QUESTION SE POSE DES LA SORTIE DE LA SCOLARITE
La responsabilité de l’Éducation nationale apparait clairement.
L’amélioration promise n’est pas significative, faute d’un effort efficace.
Actuellement, 9,5% des jeunes seraient en difficulté de lecture en France, selon les évaluations effectuées à l’occasion de la Journée de défense et de citoyenneté (JDC).
Ce test ne relève pas du ministère de l’Éducation nationale apparait indépendant.
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Une moitié de ces jeunes rencontreraient des problèmes sévères, avec un déficit important de vocabulaire (4,6%) [3].
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L’autre moitié, avec un niveau lexical oral correct, ne parviendraient pas à bien comprendre les textes écrits.
Les difficultés de lecture diminuent à mesure que le niveau d’études s’élève.
43,5% n’ont pas dépassé le collège, près d’un tiers ont un niveau CAP ou BEP, les autres au-delà.
Les garçons sont plus souvent considérés comme étant en difficulté avec la lecture que les filles.
LA LUTTE CONTRE L’ILLETTRISME DES ACTIFS SE POURSUIT.
Une réunion a été organisée, par différentes structures, pour lutter contre l’illettrisme des travailleurs[4]. L’ANCLI[5], l’ANDRH[6], l’Afdas[7], Certif Pro[8], l’Unédic, etc. ont signé un « plaidoyer sur l’illettrisme au travail ».
Cet objectif est consensuel, puisqu’il convient de rappeler que :
« L’accompagnement et le développement de l’autonomie des salariés et demandeurs d’emploi en situation d’illettrisme est indispensable à leur insertion professionnelle durable ».
Une personne en situation d’illettrisme sur deux serait en emploi, soit 1,3 million de personnes.
L’objectif partagé par tous les acteurs est de faire reculer l’illettrisme en entreprise en actionnant trois leviers : « amplifier la prise de conscience, outiller les entreprises pour mettre en œuvre des stratégies de lutte contre l’illettrisme, accompagner le déploiement de formations aux savoirs de base pour favoriser l’autonomie des salariés concernés ».
Le texte réaffirme les principes suivants :
« Investir dans la formation des salariés pour la maîtrise de la lecture, de l’écriture, du calcul, du numérique, c’est non seulement améliorer les performances des entreprises publiques et privées, mais c’est aussi offrir à chacun des emplois de qualité en améliorant le bien-être au travail, redonner à chacun le pouvoir de choisir son avenir professionnel et son autonomie sociale. »
Un outil d’évaluation pour la gestion des situations d’illettrisme en milieu professionnel, dénommé EVAGILL, est mis à disposition de tous les acteurs, gratuitement par l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme[9].
L’ILLECTRONISME EST PLUS LARGE ENCORE.
La transformation numérique progressive des entreprises accroit davantage encore l’impact sur ces salariés.
Selon l’Insee, 17% de la population française souffrirait d’illectronisme (illettrisme numérique), soit environ 12 millions de personnes[10].
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Une personne sur quatre aurait des difficultés pour s’informer.
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Une sur cinq serait dans l’incapacité de communiquer via internet.
Mais la proportion de communiquer via les sites officiels s’élève sans doute à plus, pour une bonne partie des sites « .gouv ».
Le bon fonctionnement de certains sites publics met en exergue la mauvaise qualité des autres.
[1] Les niveaux des jeunes, identifiés récemment par l’Éducation nationale, à la sortie du primaire et du collège traduisent bien la réalité de la non-atteinte des objectifs à atteindre.
[2] « Les salariés en situation d’illettrisme qui ne maîtrisent pas les compétences de base s’inscrivent bien souvent dans des stratégies de contournement. Elles aboutissent à masquer leurs difficultés auprès de leurs collègues et de leurs responsables. »
[3] « Le plus souvent, ils n’ont pas installé les mécanismes de base de traitement du langage écrit et peuvent être considérés en situation d’illettrisme. »
[4] « Le 15 septembre 2022 se sont clôturées les 9ème Journées nationales d’action contre l’illettrisme en entreprise organisées par l’Agence Nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI).
[5] Agence Nationale de lutte contre l’illettrisme
[6] Association Nationale des DRH.
[7] Opérateur de compétences des secteurs de la culture
[8] La tête du réseau des associations paritaires Transitions Pro
[9] L’outil s’adresse aux acteurs de l’entreprise et des organisations publiques : responsables, DRH, responsables formation, managers, encadrants de proximité, agent de maîtrise, etc. www.evagill.fr
[10] Chiffres de 2019.
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