Le développement de l’apprentissage sans le supérieur a été encouragé par l’aide financière apportée par l’État aux employeurs pour un recours à l’apprentissage à des niveaux de diplômes précédemment exclus des aides.
La manœuvre touche plus particulièrement certains secteurs économiques.
En particulier ceux qui connaissent une croissance des effectifs et recherchent de nouvelles qualifications.
C’est le cas de l’informatique, du traitement de l’information et de la transmission des données.
INFORMATIQUE, TRAITEMENT DE L’INFORMATION ET TRANSMISSION DES DONNÉES.
Les entreprises du secteur recrutent évidemment des candidats sortants des formations initiales (BTS, DUT, Licences pro, Master2, ingénieurs).
D’ailleurs, la pratique des stages professionnels en entreprise durant ces formations est institutionnalisée.
Elles craignent néanmoins de manquer de candidats sortants des formations initiales classiques. Elles mobilisent parallèlement des contrats en alternance.
Les contrats d’apprentissage se trouvent constituer un véritable canal de recrutement pour les entreprises du numérique.
Les apprentis représenteraient entre 5% et 15% de leurs embauches annuelles, voire jusqu’à 25% pour certains acteurs[1].
Par exemple, en 2022, la société Capgemini aurait embauché, en France, mille alternants sur plus de neuf mille personnes.
Sopra Steria aurait recruté six cents alternants sur trois mille neuf cents personnes.
Les diplômes visés sont principalement de l’enseignement supérieur, du BTS au Master2. Les parcours sont de deux à trois ans.
Le montage en puissance a été encouragé par le ministère du Travail par le versement d’une prime annuelle de 8 000 € en première année d’apprentissage. Cette prime a été ramenée à 6 000 € en 2023, mais reste encore significative.
Le cout des apprentis pour l’employeur est assez variable en fonction du CFA auxquels il fait appel (CFA publics, CFA privés, CFA d’entreprises).
Des CFA ont également constitué des viviers atypiques de jeunes aux bénéfices de sociétés de conseil et de services numériques.
Au-delà de leur bonne intention, la pertinence et le rendement de ces initiatives, reste difficile à estimer (sélection initiale, taux d’abandons et taux de réussite des jeunes dans ces formations).
A la fin de leur cursus d’apprentissage, ils ont généralement soumis au même processus d’embauche que les autres recrutés, entretiens RH et opérationnels, test pratique pour les profils techniques, etc.
Les entreprises estiment pouvoir retenir la majorité des jeunes ayant validé leurs cursus chez eux à la fin de leur apprentissage (de 50 à 70%).
LE TAUX D’EMPLOI DES APPRENTIS 6 MOIS APRÈS LA SORTIE D’ÉTUDES DÉPEND DES SECTEURS.
En janvier 2022, 6 mois après leur sortie d’études en 2021, 65% des apprentis de niveau CAP à BTS étaient en emploi salarié dans le secteur privé[2], pour les 61% d’entre eux qui ne poursuivent pas d’études.
Pour le secteur du « traitement de l’information, transmission des données (326) », il est de 51% pour les diplômes jusqu’au bac+2 (54% pour le BTS)[3].
ENTRÉES ET NOMBRE DE BÉNÉFICIAIRES EN CONTRATS D’APPRENTISSAGE.
À fin novembre 2022, 809 100 contrats d’apprentissage avaient débuté depuis le début de l’année, soit une augmentation de 13,4% sur un an[4].
Fin novembre 2022, on comptait 979 700 apprentis en poste, soit un effectif en hausse de 14% sur un an[5].
[1] La société d’ingénierie et de conseil en technologie Alten recruterait cent alternants sur quatre cents personnes par an pour ses fonctions support.
[2] Insertion des jeunes après la voie professionnelle – InserJeunes 17 janvier 2023
« Inserjeunes est un système d’information obtenu par rapprochement de bases de données administratives « scolarité » (remontées administratives des inscriptions des élèves et des apprentis) et de bases de données « emploi » (fondées sur les déclarations sociales nominatives). Il permet de se rapprocher de l’exhaustivité et de construire des indicateurs d’insertion à des niveaux très fins. Ces indicateurs sont disponibles à différents moments après la sortie d’études (6 mois, 12 mois, 18 mois et 24 mois). »
[3] Insertion professionnelle des apprentis de niveau CAP à BTS – 6 mois après leur sortie d’études en 2021, 65 % sont en emploi salarié dans le privé en janvier 2022 – https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/insertion-professionnelle-des-apprentis-de-niveau-cap-bts-6-mois-apres-leur-sortie-detudes-en-2021
[4] « Sur l’ensemble de l’année 2021, 738 100 contrats avaient commencé, soit une hausse de 38,8 % par rapport à 2020. Entre 2019 et 2020, le nombre de nouveaux contrats avait augmenté de 44,8%. » POEM – Contrats d’apprentissage – 31 janvier 2023
[5] Fin 2021, on comptait 862 300 personnes en contrat d’apprentissage, après 662 900 fin 2020 et 487 100 fin 2019. POEM – Contrats d’apprentissage – 31 janvier 2023.
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