LES DÉMISSIONS DE SALARIES RESTENT PROPORTIONNELLEMENT PEU NOMBREUSES.

Les démissions répondent à des motivations très diverses de la part des salariés :

• Des obligations personnelles (déménagement familial, etc.),

• Des projets personnel (opportunité d’un nouvel emploi, souhait d’un changement d’activité ou d’une reconversion, etc.) ou,

• D’une insatisfaction quant à l’emploi exercé ou d’une absence de promotion, etc.

La démission traduit généralement une absence d’accord entre employeur et salarié, faute de la signature d’une rupture conventionnelle.

Les démissions traduisent la mobilité normale dans le cadre du marché du travail et ne doivent pas être considérées comme problématiques ou négatives, comme c’est parfois le cas.

Par exemple, les démissions d’enseignant font l’objet d’échos fréquents.

Or, elles sont peu nombreuses (de l’ordre de 0,2% par an), même si leur nombre a eu tendance à légèrement augmenter.

Le ministère de l’Éducation a comptabilisé 1 554 démissions de professeurs titulaires en 2019-2020 et 1 648 en 2020-2021, sur près de 800 000 enseignants.

Suite à la période de la crise sanitaire et de gel du marché du travail en 2020, une période dynamique a succédé en 2021 et 2022, pour arriver à une stabilisation de la situation au second semestre 2022 et début 2023.

DES DÉMISSIONNAIRES S’INSCRIVENT A PÔLE EMPLOI.

Parmi les nouvelles inscriptions en janvier 2023, Pôle emploi comptait 26 700 démissionnaires.

Ce chiffre est proche du niveau de flux mensuel constaté en 2022 (24 500).

Ces inscrits représentent moins de 5% des nouveaux inscrits à Pôle emploi.

A titre de comparaison, les entrées, suite à une rupture conventionnelle, représentent près de 8% des inscriptions.

Ces chiffres sont des indicateurs.

Une part des démissionnaires ne s’inscrivent pas à Pôle emploi dans la mesure où ils ont un projet professionnel nouveau ou un emploi à très court terme.

LE NOMBRE DES DÉMISSIONS A AUGMENTE EN 2022.

Après une période stable 2019/2021, autour de 235 000 démissions annuelles, le nombre d’inscription à Pôle emploi, suite à une démission, a augmenté de +23% en 2022, pour atteindre 291 000[1].

Cette hausse est notable, mais cela ne traduit pas une « explosion des démission », comme on a pu lire ou l’entendre.

Le parallèle qui a parfois été fait avec le nombre des démissions aux Etats-Unis est inexact, d’autant que le droit du travail est profondément différent entre nos deux pays.

LA DÉMISSION N’OUVRE GÉNÉRALEMENT PAS DROIT A UNE INDEMNISATION CHÔMAGE

Le salarié démissionnaire n’a pas droit à une indemnité chômage au titre de la rupture.

En démissionnant, le salarié se prive de toutes les indemnités légales ou conventionnelles prévues en cas de licenciement[2].

Dans certaines situations, il est possible d’être indemnisé par Pôle emploi suite à une démission.

Plusieurs cas de démissions, considérées comme « légitimes » par la réglementation, peuvent donner droit à indemnisation par Pôle emploi.

C’est le cas par exemple d’une démission suite à un mariage ou Pacs, accompagné d’un changement de lieu de résidence, d’une démission pour suivre son conjoint qui change de lieu de résidence pour exercer un nouvel emploi salarié (ou non), etc. [3]

Il en est de même pour certaines démissions entrant dans le cadre d’un projet de reconversion professionnelle (voir le détail[4]).

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RÉPARTITION DES ORIGINES DES INSCRIPTIONS A PÔLE EMPLOI

La répartition de l’origine des inscriptions était la suivante en janvier 2023 :

• Arrivées sur le marché du travail ou reprises d’activité : 24,3%

• Fins de contrat ou de mission : 24,0%

• Démissions et ruptures conventionnelles : 12,7%

• Licenciements économiques et autres : 8,3%

• Autres motifs, dont « réinscription rapide » : 30,8%

[1] Nombre d’inscription annuelle à Pôle emploi, suite à une démission.

Pôle emploi – Dares

[2] www.urssaf.fr › les-indemnites-suite-a-une-demis

[3] https://www.pole-emploi.fr/candidat/mes-droits-aux-aides-et-allocati/a-chaque-situation-son-allocatio/quelle-est-ma-situation-professi/je-perds-ou-je-quitte-un-emploi/je-veux-demissionner-pour-un-mot.html

[4] https://www.pole-emploi.fr/candidat/mes-droits-aux-aides-et-allocati/a-chaque-situation-son-allocatio/quelle-est-ma-situation-professi/je-perds-ou-je-quitte-un-emploi/je-veux-demissionner-et-jai-un-p.html