L’accès des jeunes à un accompagnement vers l’emploi et la répartition des rôles entre les acteurs de l’emploi devraient être profondément modifiés avec France Travail.
LES MISSIONS LOCALES DEVRAIENT LAISSER LA PLACE A FRANCE TRAVAIL JEUNES
Le rapport de préfiguration de France Travail n’a pas encore été présenté par le Haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises[1].
Mais le ministère du Travail vient de préciser le rôle et la place des Missions locales dans le projet actuel.
Les Missions locales devraient prendre l’appellation « France Travail jeunes ». Elles deviendraient des « opérateurs associés » de « France Travail ».
Elles auraient pour mission de « mettre en œuvre les parcours d’accompagnement des jeunes qui auront besoin d’un accompagnement global/socio-professionnel ».
Elles ne seraient pas seules en charge de l’accompagnement vers l’insertion professionnelle de jeunes de moins de 26 ans.
Pôle emploi continuerait à prendre en charge des jeunes de moins de 26 ans en particulier pour assurer la prestation Contrat d’engagement jeune (CEJ).
Les représentants des Missions locales (dont les Associations régionales des missions locales (ARML) et l’UNML) devraient être associés « pour chaque échelon et de façon systématique pour tout ce qui touchera à la question de l’accompagnement des jeunes »[2].
Des feuilles de routes territoriales seraient validées par le Comité France Travail local constitué dans chaque bassin de vie, et coprésidé par l’État et les collectivités locales.
L’important sur la place des Missions locales sera dans le détail de ces procédures de mises en œuvre et la place réservée aux représentants des collectivités locales. Il devrait varier selon les rapports de force locaux.
UNE NOUVELLE PROCÉDURE D’ORIENTATION DES PERSONNES EST ENVISAGÉE PAR LE MINISTÈRE
Le principe général évoqué de France Travail est clair : les règles d’orientation, le diagnostic des personnes, le socle de services ainsi que les partenariats avec les autres acteurs qui seront partagés et donc appliqués par tous les opérateurs et partenaires de France Travail.
« Les collaborations entre acteurs seront encouragées dans le cadre des feuilles de route partagées », dans des « lieux d’accueil partagés » avec une « formation conjointe avec l’académie France Travail ».
DANS LE CAS DES JEUNES DE MOINS DE 26 ANS.
L’entrée en parcours d’un jeune en Mission locale ne pourrait se faire qu’après enregistrement sur « le portail unique France Travail », et validation par un algorithme d’orientation, « compte tenu des caractéristiques renseignées par le jeune et/ou le conseiller »[3].
Le jeune se verrait proposer un rendez-vous auprès « de l’opérateur France Travail » selon le résultat de l’analyse.
Cependant, si le jeune se présente en mission locale avec une situation d’urgence le justifiant, sa prise en charge pourrait également débuter immédiatement.
Tout cela reste bien entendu à préciser dans le détail.
[1] Le Haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, Thibaut Guilluy.
[2] Les missions locales « co-élaboreront aux côtés de l‘opérateur France Travail la proposition de feuille de route (pluri-) annuelle pour le public jeune sur chaque territoire, contenant les résultats/évolutions de l’année n-1, le diagnostic de la situation, les objectifs communs en matière de repérage, d’accompagnement et de retour à l’emploi et décrivant les partenariats à mobiliser et les moyens à y associer ».
[3] Cette inscription numérique « sera suivie d’un premier entretien d’accompagnement, réalisé soit par une mission locale (France Travail jeunes) soit par l’opérateur France Travail selon le résultat de l’algorithme d’orientation, qui pourra être l’occasion d’une confirmation et le cas échéant d’une réorientation ». Cette étape visera en tout cas à « évaluer les différents besoins du jeune, de définir ainsi les objectifs du contrat d’engagement et les actions qui y sont associées ».
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