Les initiatives engagées pour lutter contre le décrochage scolaire de jeunes semblent devoir être précédé d’un effort substantiel sur les apprentissages élémentaires : « lire, écrire compter surfer ».
Une modification des enseignements, des exigences imposées et des contrôles réguliers de niveau entrainant des mesures (accompagnement scolaire, rattrapage, redoublement, classes de niveau, etc.) apparaissent un préalable à toute politique en faveur de l’insertion sociale et professionnelle de tous les jeunes.
Des dispositions prises en amont des ruptures scolaires s’imposent en prenant en compte ce qui est connu de la situation actuelle, en particulier du manque de maitrise de la lecture qui affecte plus d’un jeune sur 5.
LES DIFFICULTÉS DE LECTURE IMPACTENT LA CAPACITÉ DE JEUNES A ACCÉDER ET A OCCUPER UN PREMIER EMPLOI.
Des mesures ont été réalisées lors de la Journée défense et citoyenneté (JDC 2022).
Ont été associée la DEPP (ministère de l’Éducation nationale) et la DSNJ – ministère des Armées.
En 2022, l’étude porte donc sur une population de plus de 750 000 jeunes âgés de 16 à 25 ans, de nationalité française, qui ont participé au test d’évaluation de la lecture.
L’estimation du niveau de lecture des jeunes, donne une bonne idée récente de la situation[1].
Cette étude aborde mes « traitements complexes », l’« automaticité de la lecture » et la « connaissance du vocabulaire ».
Elle dénombre 78,9% de lecteurs efficaces, mais également plus de 21% ayant des difficultés :
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10,0% de lecteurs médiocres ; : ce sont des jeunes « dont les composants fondamentaux de la lecture sont déficitaires ou partiellement déficitaires, mais qui parviennent à compenser leurs difficultés pour accéder à un certain niveau de compréhension ».
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6,3% de jeunes ayant de très faibles capacités de lecture ; Ils ont « un niveau lexical oral correct, mais ne parviennent pas à comprendre les textes écrits ».
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4,9% ayant des difficultés sévères. Ces jeunes peuvent « être considérés en situation d’illettrisme ».
En 2022, 11,2% des jeunes ont des de très faibles capacités de lecture ou même des difficultés sévères de lecture.
A ceux-ci s’ajoutent 10,0% des jeunes qui sont considérés comme des lecteurs médiocres.
Cette proportion, de plus de 21% des jeunes, soit un jeune sur 5, apparait sans aucun doute trop élevée.
La responsabilité de la formation initiale en enseignement primaire et secondaire semble devoir être mise en cause.
Les enquêtes de fin de primaire et celle de fin de collège corrobore bien ces données.
Ces chiffres ne concernent que des jeunes français, compte tenu du caractère militaire de la Journée défense et citoyenneté (JDC).
Le problème n’est pas tant celui du noyau des 5% de jeunes ayant des difficultés sévères (pour des raisons variées), c’est celui des autres 16,3%.
LES PERFORMANCES EN LECTURE PROGRESSENT AVEC LE NIVEAU D’ÉTUDES.
Les pourcentages de jeunes en difficulté de lecture varient selon le niveau de scolarité atteint, par rapport à la moyenne de 11,2% (les « lecteurs médiocres » ne sont pas pris en compte).
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Collège : 48,7% ;
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CAP-BEP : 32,9% ;
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Bac professionnel : 18,7% ;
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Bac général et technologique. Enseignement supérieur : 4,3% ;
Ces chiffres sont révélateurs des difficultés par de nombreux jeunes NEET : près d’un sur deux en difficulté de lecture et près d’un tiers des CAP-BEP !
Le bac professionnel, en attente d’une réforme, pose problème avec près de 20% de jeunes ayant des difficultés de lecture.
LES PERFORMANCES EN LECTURE SONT GLOBALEMENT PLUS ÉLEVÉES CHEZ LES FILLES QUE CHEZ LES GARÇONS.
Les garçons rencontrent plus de difficultés de lecture (12,9%) que les filles (9,1%). L’écart fille/garçon est important à 3,8 points.
Il est plus important pour les niveaux collège (5,1 points) que pour les bac généraux et technologiques ou l’écart est peu significatif (0,4 point)[2].
[1] DEPP – Note d’Information n° 23.22, juin 2023 – https://www.education.gouv.fr/journee-defense-et-citoyennete-2022-plus-d-un-jeune-francais-sur-dix-en-difficulte-de-lecture-378302
Source : DEPP, DSNJ – ministère des Armées. Champ : France métropolitaine + DROM.
[2] Pourcentage de jeunes en difficulté de lecture selon le sexe.
Niveau des jeunes | Garçons | Filles | Ecart en points |
Collège | 50,60% | 45,50% | 5,1 |
CAP-BEP | 33,40% | 31,80% | 1,6 |
Bac professionnel | 19,20% | 18,10% | 1,1 |
Bac général et techno. ens. sup. | 4,50% | 4,10% | 0,4 |
Ensemble | 12,90% | 9,10% | 3,8 |
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