Pour réduire le déficit et la dette, la Première ministre a évoqué quatre points : le renforcement du « potentiel de croissance », les réformes structurelles qui permettent d’augmenter le taux d’emploi et de stimuler l’activité, la lutte contre les fraudes fiscales et sociales, et la maîtrise des dépenses publiques.
Dès à présent, le ministre de l’Économie a gelé 1% supplémentaire des crédits du budget 2023 (1,8 milliard d’euros) qui seront partiellement annulés
Il a demandé aux ministères de réaliser 5% d’économies, hors salaires, en 2024[1].
LA RÉALISATION D’AU MOINS 10 MILLIARDS D’EUROS D’ÉCONOMIES
Pour permettre un redressement des comptes publics d’ici 2027, le ministre de l’Économie vise la réalisation « au moins 10 milliards d’euros d’économies »[2].
« Nous avons identifié, notamment avec notre première revue de dépenses publiques, au moins 10 milliards d’euros d’économies ».
Le premier objectif est de ramener le déficit public, sous les 3% (objectif européen)[3]. Fin 2022, il était de 4,7%.
Le second serait de ramener la dette à 108,3% du PIB en 2027 (contre 111,6% fin 2022).
Le ministre pense réaliser ces économies sur quatre axes :
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La santé[4],
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Les aides au logement[5] et à l’emploi et
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La fin progressive des avantages fiscaux pour les énergies fossiles.
Des économies financières devraient être apportés par les réformes de l’assurance-chômage et celle des retraites qui vont entrer en application.
Reste donc à connaitre les conditions de l’assurance-chômage à partir de 2024, suite à l’adoption de la loi sur le plein emploi.
UNE RÉDUCTION DU SOUTIEN A L’EMPLOI EN 2024.
Le ministre a évoqué des réductions sur l’apprentissage et le compte personnel de formation (CPF).
« Les entreprises n’ont jamais eu autant de mal à recruter. Pourtant, nous continuons à soutenir massivement l’emploi. Quand le taux de chômage diminue, le coût des aides à l’emploi doit diminuer. »
Le gouvernement continue à espérer une croissance économique menant au « plein emploi ». Elle ne répond pas aux indicateurs et prévisions actuels de la Banque de France ou de l’Insee.
LA CROISSANCE FRANÇAISE SERAIT MODESTE EN 2023.
La croissance ne dépasserait pas 0,6% sur l’année, après 2,5% en 2022, selon les prévisions établies par l’Insee (15 juin 2023).
Plus précisément, après 0,2% au premier trimestre, la croissance devrait être de 0,1% aux deuxième et troisième trimestres, et de 0,2% au quatrième trimestre 2023[6].
En conséquence, l’Insee estime que l’économie française ne créerait en 2023 que 175 000 emplois, « loin des 445 000 emplois nouveaux de 2022 ».
LE RYTHME DE CRÉATION DES EMPLOIS SALARIES DIMINUERAIT PROGRESSIVEMENT[7]
Selon l’Insee, au 1er trimestre 2023, l’emploi salarié a augmenté de +0,3% (+92 400 emplois entre fin décembre 2022 et fin mars 2023), après +0,2% au quatrième trimestre 2022 (+55 400 emplois) et +0,3% au troisième trimestre 2022 (+88 700 emplois).
À fin mars 2023, l’emploi salarié augmente ainsi de +1,3% sur un an.
Toutefois, le rythme de création des emplois salariés s’est progressivement atténué : +0,9% en moyenne chaque trimestre en 2021, puis +0,3% en moyenne pour chaque trimestre en 2022…
Au premier trimestre 2023, le taux de chômage au sens du BIT s’est stabilisé par rapport au trimestre précédent, à 7,1% de la population active.
La baisse sur un an résulte d’une dynamique de l’emploi plus vive que celle de la population active : 514 000 emplois nets ont été créés sur un an, pour 441 000 actifs supplémentaires.
Au premier trimestre 2023, le PIB français a légèrement augmenté (+0,2%, après une stabilité au quatrième trimestre 2022).
[1] A priori, cette réduction devrait contribuer à financer la transition énergétique.
[2] Assises des finances publiques du 19 juin 2023.
[3] L’objectif est de ramener la dépense publique de 57,5% du PIB en 2022 à 53,5%.
[4] Ces économies devraient être trouvées sur la santé, en luttant contre l’explosion des arrêts maladie et les dérives des dépenses en médicaments.
[5] Aides au logement : la suppression du dispositif Pinel et la refonte du Prêt à taux zéro (PTZ) représentent une économie de deux milliards d’euros à terme.
[6] La France échapperait, mais de peu, à la récession qui frappe officiellement la zone euro, où le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,1% au quatrième trimestre 2022 et au premier trimestre 2023, aux dires des indicateurs publiés par Eurostat le 8 juin.
[7] « L’inflation reflue, la croissance hésite. » Note de conjoncture Insee du 15/06/2023.
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