DES DEMANDES DE RÉVISION DU TEXTE ACTUEL DU PROJET DE LOI SUR LE PLEIN EMPLOI
Plusieurs textes ont été émis pour défendre, ou redéfinir, la place des Missions locales (UNML, etc.) dans le projet France travail (projet de loi et futurs texte réglementaires en aval).
Une pétition adressée au président de la République vient s’y ajouter[1].
Au-delà de la défense des Missions locales dans leur situation actuelle, ce texte formule plusieurs revendications qui impliquent une révision du texte actuel du projet de loi sur le plein emploi sur l’opération France travail.
Plusieurs points importants émergent de cette pétition.
UNE RECONNAISSANCE DE LA DIVERSITÉ DES FONCTIONS DES MISSIONS LOCALES
Le texte défend l’idée que, pour les Missions locales, même si la question de l’emploi est fondamentale, doivent être pris en charge : la formation, le logement, la santé, la mobilité, l’inscription dans la vie citoyenne… pour « une combinaison d’éléments participe à l’approche globale ».
LA NÉCESSITÉ D’UN FINANCEMENT PERENNE DES MISSIONS LOCALES
La question d’un financement stabilisé et pluriannuel de fonctionnement des ML apparait centrale.
« Une saine gouvernance se manifeste également par un financement stabilisé et pluriannuel de notre fonctionnement. Il devient important d’inscrire dans la loi la répartition du financement par niveau de territoire, et le montant associé. Il s’agit là de garantir notre indépendance. »
LES LIMITES DU RÔLE DES PLATEFORMES NUMÉRIQUES
La crainte d’un effet négatif des plateformes numériques, encore inconnues, apparait clairement exprimée.
« Ce n’est pas une interface numérique qui doit dicter la progression des jeunes, mais bien un dialogue de deux êtres humains. »
Le risque d’une croissance du nombre des sorties de jeunes du système est évoqué.
« À la lecture de l’ensemble des éléments en notre possession, nous mesurons, en particulier, le risque d’augmentation du non recours aux droits qu’engendrerait une trop grande mobilisation des outils numériques. »
LA DÉFENSE DE L’AUTONOMIE DES MISSIONS LOCALES
La demande est de « conserver aux Missions locales leur autonomie » et de la renforcer « par une relation égalitaire avec le futur opérateur de France-Travail (Pôle emploi) »[2].
L’autonomie des Missions locales « doit être renforcée par une relation égalitaire avec le futur opérateur de France Travail et doit se concrétiser par une présence automatique de ces structures à toutes les échelles de gouvernance »[3].
« … nos structures adhéreraient à votre projet si elles avaient le sentiment que leur expertise était reconnue par une présence automatique de ses représentants à la gouvernance de France travail à l’échelle locale, régionale et nationale ; si il n’y avait pas le sentiment d’être interchangeable avec des opérateurs privés dont on sait l’arrivée sur le marché du “aller-vers”, démarche à laquelle nous tenons et pour laquelle nous manquons de moyens et non de savoir-faire ; si l’approche globale était reconnue par un renforcement des dotations socles de nos structures. »
LA CRAINTE D’UNE CONCURRENCE ENTRE MISSIONS LOCALES, POLE EMPLOI ET DES OPÉRATEURS PRIVÉS DE PLACEMENT
La crainte d’une concurrence avec Pôle emploi et/ou des opérateurs privés de placement (OPP) apparait forte[4].
« Les jeunes pourraient trouver de l’intérêt à une nouvelle organisation, et donc à France travail, si les Missions locales sont positionnées comme opérateur principal pour les moins de 26 ans ;
si la structure a les moyens de pouvoir venir à leur rencontre ; si le rapport aux outils numérique est limité ; et
si tous les jeunes ont le sentiment de pouvoir exercer leur libre arbitre tout au long de leur parcours y compris sur la question du choix de l’opérateur qui l’accompagne. »
[1] Cette pétition a été lancée par Wendy Lafaye, présidente de la Mission locale Clermont-Métropole et présidente de l’Association régionale des Missions locales Auvergne Rhône alpes et plusieurs de ses collègues. « Soutenons les Missions Locales et l’accompagnement des jeunes ! »
[2] « Cela doit se concrétiser notamment par une présence automatique de nos structures à toutes les échelles de gouvernance, au sein des comités de pilotage de France travail. »
[3] Le réseau des Missions locales compte 436 structures, 6 800 lieux d’accueil et d’accompagnement et 15 animations régionales. Les Missions locales disent accompagner plus de 1 100 000 jeunes par an.
[4] « Comment conserver l’efficacité de nos structures lorsque le spectre de la concurrence entre structures vient rompre la sérénité des interactions entre les acteurs qui agissent sur un territoire. Certains dispositifs nous contraignent à lier l’engagement des jeunes à nos ressources. Il en découle naturellement une tension quand d’autres acteurs sont investis de la même mission. L’action en concertation sur un territoire, se mue en une situation concurrentielle dans laquelle les jeunes ne trouvent rien à gagner. »
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