UN TOTAL DÉSORDRE POLITIQUE RÈGNE QUANT A L’AVENIR DE L’ASSURANCE-CHÔMAGE ET DES AIDES SOCIALES.
Les partenaires sociaux sont en train de négocier un nouvel accord pour la fin mars 2024.
Le précédent accord adopté a été suspendu par le gouvernement à l’automne 2023 (sans entrer ici dans le détail de la dispersion des sujets qui a été imposé sottement ou cyniquement par le gouvernement).
Sans avoir la correction d’attendre le résultat de la négociation entre organisations patronales et syndicales, le Premier ministre évoque une réduction de l’assurance chômage et plus généralement la mise à bas des régimes sociaux.
Le ministre de l’Économie semble décider, à l’occasion d’un entretien, d’une issue en fonction du mauvais état des finances publiques et cible le social et la solidarité.
La ministre en charge du travail, qui a toute la compétence voulue, se tait avec un trop grand flegme !!!
L’enjeu devant lequel on se trouve est pourtant majeur.
La politique, menée depuis 2017 sous la présidence d’Emmanuel Macron, porte la responsabilité de la situation actuelle et le spectre de l’abandon de l’objectif du plein emploi parait s’imposer .
SELON LE MINISTRE DE L’ÉCONOMIE, L’ÉTAT DEVRAIT REPRENDRE LA MAIN SUR L’ASSURANCE CHÔMAGE DE MANIÈRE DÉFINITIVE.
Le ministre de l’Économie vient d’affirmer que « l’État doit reprendre la main sur l’assurance chômage de manière définitive[1] ».
Il souhaite la réduction de l’assurance-chômage.
Son plan est explicite, le seul objectif le rétablissement des finances publiques.
Il impose « juste » la réduction des politiques sociales adoptées en 2023.
Les finances ont été détérioré par la politique inconséquente mené par Bruno Le Maire et illustré par le célèbre slogan du « quoi qu’il en coûte ».
« Nous faisons un seul choix : le rétablissement des finances publiques. Il doit nous amener sous les 3% de déficit public en 2027 et à un budget à l’équilibre en 2032. »[2] – Le ministre.
La vision du ministre est claire, mais elle ne répond pas à la réalité actuelle du marché du travail.
« Nous réduisons les aides à l’emploi à un moment où le taux de chômage est faible et où les pénuries d’emplois restent importantes, ne disons pas que cela pourrait impacter la croissance. »
« … il est indispensable de poursuivre les réformes de structure. Une réforme de l’assurance-chômage est nécessaire pour atteindre le plein-emploi, … » – Le ministre.
LE MINISTRE DE L’ÉCONOMIE PRÉSENTE UN CALENDRIER DES ÉCONOMIES.
Le ministre de l’Économie estime ne pas pouvoir rétablir l’équilibre des finances publiques sans diminuer les dépenses sociales.
Première étape, le ministre a décrété en février 2024 un plan de 10 milliards d’euros d’économies en 2024[3].
Deuxième étape : un projet de loi de finances rectificative à l’été (adopté avec un 4.3) car le déficit en 2023 semble devoir dépasser les 4,9%.
Troisième étape, le projet de loi de finances de 2025 devrait comporter au moins 12 milliards d’euros d’économies supplémentaire.
L’objectif final serait le retour à l’équilibre du budget en 2032.
[1] « La responsabilité des partenaires sociaux, ce sont les salariés. La responsabilité de l’Etat, ce sont tous ceux qui sont au chômage. Pour ma part, je considère que l’Etat devrait reprendre la main sur l’assurance-chômage de manière définitive. »
Entretien au « Monde » du 6 mars 2024.
[2] « A un moment donné, il faut simplement refroidir la machine, parce que la croissance subit les conséquences du nouvel environnement géopolitique et que les recettes fiscales diminuent. Quand on gagne moins, on dépense moins. » Le ministre.
[3] « Ces 10 milliards ne sont pas un coup de rabot mais un frein d’urgence ». Le ministre.
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