L’observation des parcours des jeunes après le collège permet d’expliquer la répartition des succès et des échecs.
Le maintien d’une population numériquement assez stable de jeunes NEET (sans emploi ni formation) autour de 12,5% des jeunes est confirmé.
Cet examen fait apparaitre :
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D’une part, que la proportion de jeunes ayant recours au contrat d’apprentissage après la classe de 3ème reste très faible, par rapport à l’ensemble des effectifs de cet âge (moins de 5%),
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D’autre part, que le développement relatif de l’apprentissage n’a pas eu pour effet de réduire les décrochages du système scolaire d’une part des élèves, car la clé du problème se situe concrètement au niveau des lycées professionnels et certainement sur les déficiences profondes des enseignements à l’école et au collège.
Pour permettre de préciser une évolution éventuelle (2020-2021), il faudra disposer des données plus récentes concernant
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La légère croissance de l’apprentissage infra bac et
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L’impact réel de « la réforme des lycées professionnels ».
Mais dès à présent, pour les lycées professionnels, des témoignages récents sont assez décevant et la réalisation des stages appropriés au cursus, tels qu’ils ont été prévus…
Bref, cela ne marche pas, faute d’assumer une politique nouvelle définie par une loi.
Le paradoxe réside dans le fait que ce niveau de formation, qualification infrabac, a vocation à répondre à des besoins de main d’œuvre existants, d’après les affirmation des organisations professionnelles.
LE NOMBRE DES JEUNES ENTRANT APPRENTISSAGE RESTE FAIBLE, ÂPRES LE BREVET.
En effet, la voie de l’apprentissage concerne moins de 5% des jeunes (4,7%) après le collège.
L’entrée des jeunes dans l’enseignement secondaire intervient de la manière suivante selon une note du Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse (DEPP)[1].
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Plus des deux tiers des jeunes (37,7%) intègrent une classe de seconde générale et technologique.
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Le petit tiers restant s’oriente vers la filière professionnelle (lycée pro ou CFA)[2].
Dans cette filière pro, on distingue deux parcours[3] :
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La voie scolaire pour 26,7% d’entre eux en lycée professionnel (20,7% la seconde et 6% le CAP).
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L’apprentissage pour 4,07%, dont 4% visent un CAP[4] et 0,7% un diplôme plus long.
Pour en donner une autre image :
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Le CAP est abordé par la voie solaire par 6% des effectifs, tandis que 4% suivent la voie de l’apprentissage.
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La seconde professionnelle est abordée par la voie scolaire à 20,7% et par l’apprentissage à 0,7%.
Les effectifs en apprentissage sont faibles, puisqu’à l’issue de la classe de troisième du collège, 10% des jeunes se dirigent vers un CAP : 6% sous statut scolaire et 4% en apprentissage.
L’ORIENTATION APPARAIT FORTEMENT LIÉE AU NIVEAU SCOLAIRE ET A L’ORIGINE SOCIALE DES ÉLEVÉS
La note précise que l’orientation en CAP par apprentissage ou par voie scolaire est fortement liée au niveau scolaire et à l’origine sociale des élèves.
Il s’agit d’un choix de nature culturelle, « avant cette orientation en CAP, la quasi-totalité des parents d’apprentis envisageaient déjà pour leur enfant une formation en apprentissage (95%).
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Les jeunes qui font leur CAP en apprentissage sont davantage des garçons, d’origine sociale moyenne (enfants d’agriculteurs exploitants, d’artisans, de commerçants ou d’employés) et résidant dans les zones rurales.
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En revanche, les élèves en CAP sous statut scolaire sont davantage issus de familles défavorisées, enfants d’immigrés et scolarisés en éducation prioritaire. »
Le choix de la voie scolaire pour l’obtention du CAP apparait plus forte que la moyenne pour des jeunes d’origine sociale défavorisés : ouvriers, retraités ouvriers et employés, inactifs (chômeurs n’ayant jamais travaillé, personnes sans activité professionnelle) …
Les difficultés scolaires antérieures, traduites par des redoublements, incitent au choix de la voie scolaire. Ainsi, près des deux tiers des jeunes (64%) entant en apprentissage n’ont eu aucun redoublement, contre une moitié des jeunes entrant dans la voie scolaire (51,5%).
UNE NETTE DIFFÉRENCE APPARAIT, DES L’ORIGINE ET A LA SORTIE DES ÉTUDES.
Les études prouvent que :
« les apprentis en CAP ont un moindre retard scolaire et un niveau scolaire plus élevé que les élèves en CAP sous statut scolaire. »
Ceci correspond aux constats des ministères selon lequel les taux de réussite et d’insertion professionnelle sont plus élevé pour les jeunes qui ont choisis l’apprentissage du CAP au BTS[5].
[1] Note d’Information n° 24.05 – mars 2024 – https://www.education.gouv.fr/l-orientation-en-cap-par-apprentissage-ou-par-voie-scolaire-est-fortement-liee-au-niveau-scolaire-et-413796
[2] 0,9% des élèves restent scolarisés au collège ou dans des classes spécialisées.
[3] « Cette étude mobilise les données du Panel 2011, un dispositif longitudinal qui recueille les informations sur les parcours et les performances scolaires des élèves entrés en CP en 2011. »
[4] Neuf ou dix ans après leur entrée en CP en 2011, 4 % des élèves préparent un CAP en apprentissage après la classe de troisième.
[5] Autres études de la DEPP comparant l’insertion selon le type de formationssuivies.
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