Début 2020, donc avant la crise sanitaire, 20% des étudiants[1] occupaient un emploi tout en poursuivant leurs études, selon un recensement de l’Insee[2].

Début 2020, l’Insee dénombrait 2 770 000 étudiants habitant en France hors Mayotte.

Ce calcul de l’Insee ne tient pas compte des emplois saisonniers occupés par des étudiants[3].

« Les jobs d’été ne sont pas comptabilisés, à l’inverse d’une partie des emplois saisonniers d’hiver, moins nombreux. » – Insee.

OBSERVATIONS

D’autres approches sur le travail des étudiants ont été développées, en particulier par l’Observatoire de la Vie Etudiante (OVE). Leurs résultats n’apparaissent pas toujours en phase avec ceux de cette étude de l’Insee. Ce billet n’aborde pas un comparatif qui nécessite un développement plus important.

La prise en compte du nombre d’heures de travail hebdomadaire est évidemment importante.

Ainsi le seuil de 8 heures hebdo est souvent considéré comme une frontière entre la notion de « job étudiant » et celle d’emploi à temps partiel.

Mon opinion est que quand un jeune travaille à mi-temps, parallèlement à son cursus universitaire, il semble plus pertinent de parler d’un emploi que d’un « job étudiant ».

PLUSIEURS CAS APPARAISSENT DANS CETTE ÉTUDE.

• D’une part, 406 000 emplois étaient liés aux formations suivies par les étudiants dans le cadre de leur cursus : contrats d’apprentissage, stages, et externats ou internats d’une profession médicale (14,7% des étudiants).

Ce chiffre a nettement augmenté de 2020 à 2023 compte tenu de la croissance massive du nombre des contrats d’apprentissage post bac sur cette période.

• D’autre part, 146 000 jeunes occupaient un emploi à temps partiel en parallèle de leurs études.

Cette seconde situation concernait 5,3% de l’ensemble des étudiants qui considéraient leur activité d’étudiants comme leur situation principale.

Cet effectif apparait globalement peu élevé.

Cette analyse laisse de côté les travailleurs, salariés ou indépendants, qui poursuivaient des études de formation initiales, parallèlement à leur emploi (activité principale) !

LA NATURE DES EMPLOIS

Les emplois des étudiants sont peu qualifiés : 64% sont employés et 11% ouvriers.

Les métiers exercés par les étudiants sont très rarement en adéquation avec les études menées et le niveau de formation acquis…

Ces étudiants sont le plus souvent :

 1. Caissiers ou vendeurs (près de 25%),

2.  Employés pour le service ou la cuisine dans l’hôtellerie-restauration (17%) ou

3. Professionnels de l’action culturelle, sportive et surveillants (8,4%)[4].

Beaucoup de contrats des étudiants sont des CDD ou des CTT.

« Les jobs étudiants sont plus précaires que l’ensemble des emplois : seulement la moitié sont en contrat à durée indéterminée CDI, contre les trois quarts des emplois de l’ensemble des actifs. » Insee.

LES MOTIVATIONS DES ÉTUDIANTS SONT DIVERSES

Certains emplois sont nécessaires pour assurer au jeune un niveau de vie minimal, permettant de poursuivre des études à côté d’autres ressources : aide familiale, bourses d’études, etc.

Dans d’autres cas, il s’agit de répondre à divers projets d’activité (sport, vacances, etc.).

« Ces « jobs » étudiants peuvent permettre de financer leurs études ou d’augmenter leur autonomie vis-à-vis de leur famille. Toutefois, ils peuvent représenter une contrainte forte et complexifier la réussite scolaire. » – Insee.

Différents éléments interviennent comme le fait de ne plus vivre chez ses parents, le fait d’étudier dans une métropole (prix élevé du logement et opportunités d’emploi), etc.[5]

Le recours à un emploi à temps partiel, non lié aux études, apparait plus fréquemment parmi les titulaires d’un diplôme à bac+3 et +4, puisqu’il atteint les 7,5%[6].

[1] Étudiants résidant en France.

[2] Insee Focus N^o 322 20/03/2024 – Les jobs étudiants début 2020 – – https://www.insee.fr/fr/statistiques/7927621#tableau-figure1

Source : Insee, recensement de la population 2020, exploitation complémentaire.

Début 2020, parmi les 2 770 000 étudiants habitant en France hors Mayotte, 26% occupent un emploi tout en faisant leurs études (soit 714 000), selon l’enquête de l’Insee.

[3] « Les jobs étudiants sont ici étudiés à partir du recensement de la population (RP) afin de savoir qui sont les étudiants qui cumulent études et emploi en cours d’année scolaire, à un niveau infrarégional. Le RP ne permet de prendre que partiellement en compte les activités occasionnelles, et les jobs d’été sont par nature hors champ, la collecte étant réalisée en début d’année. Ainsi, les chiffres diffèrent de ceux d’autres sources de la statistique publique sur le sujet. » Insee.

[4] Type des emplois occupés par des étudiants

Insee

[5] « Les étudiants habitant en Île-de-France ou dans certains départements possédant de grandes universités occupent beaucoup plus fréquemment ce type d’emploi que ceux des départements d’outre-mer, de Corse ou ruraux. »

[6] Part des étudiants ayant un job, par niveau de diplôme en %

Insee

« Parmi les étudiants ayant au plus le baccalauréat ou un bac+2, certains suivent des études courtes (BTS, DUT, licence professionnelle), avec potentiellement moins de difficultés de financement ; d’autres peuvent entamer des études longues exigeantes, peu compatibles avec un emploi en cours d’année scolaire (classes préparatoires, médecine, etc.). Les étudiants ayant obtenu un bac+5 ont rarement un job étudiant, la moitié d’entre eux occupant déjà un emploi lié à leurs études. »