La question de l’orientation scolaire, universitaire puis professionnelle reste, plus que jamais, d’actualité dans un contexte d’augmentation de la poursuite des études, de la croissance continue de l’offre en formation et dans des conditions d’insertion professionnelle dans des parcours des jeunes vers le premier emploi assez mal connu.
La production d’information sur l’orientation des jeunes privilégie une meilleure connaissance des cursus des études proposées permettant de caractériser davantage les contenus et de présenter les difficultés des cursus proposés.
UNE NOUVELLE PRODUCTION D’INFORMATIONS SUR L’ORIENTATION PREND LA FORME DE « MOOC »
La nouvelle production d’informations sur l’orientation prend la forme de « Mooc » d’orientation, c’est-à-dire de « Formation en ligne ouverte à tous (FLOT) »[1]. Ces FLOT viennent s’ajouter à tous les outils déjà existants : livres, salons, journaux, sites internet dédiés de source publique ou commerciales consacrées à l’orientation. Gratuits, ils sont conçus pour aider les lycéens à choisir au mieux leur formation universitaire avant de remplir les dossiers APB.
Ils sont, pour la plupart, hébergés sur la plate-forme FUN (France université numérique)[2], lancée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à fin 2013.
Les nouvelles éditions seront disponibles dans les semaines qui viennent et portent sur des formations diverses :
- Introduction à la psychologie à l’Université (Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées),
- Introduction aux STAPS (Université de Perpignan),
- Le droit, est-ce pour moi ? (Université Panthéon-Assas, Paris II),
- Devenir ingénieur, c’est possible ! (La conférence des ITII),
- Entrer à l’IUT : les codes pour booster ton dossier (IUT Paris Descartes)[3],
- De l’atome à l’humain : à la racine des mots scientifiques : « une préparation indispensable pour aborder sereinement ses études de santé et de sciences » (Université de Lorraine), etc.
Ces FLOT sont produits par des établissements d’enseignement ou des regroupements d’établissements. Leur point commun est de porter sur des formations demandées par un nombre « trop » important d’étudiants par rapport aux capacités d’accueil de ces filières.
Il s’agit donc bien de donner des informations « pour éviter les déceptions et les mauvaises orientations », permettant de limiter le nombre des demandes dans APB en droit, en STAPS, en psychologie, en IUT…, c’est ce qu’il est convenu d’appeler de l’« orientation active ».
CES MOOC D’ORIENTATION CONNAISSENT DES DIFFICULTÉS ET DES LIMITES
Ces Mooc d’orientation ont pour objectif d’aider les lycéens à rejoindre une filière qui leur correspond, en écartant ceux qui ne sont pas prêts à suivre telle ou telle filière… L’intérêt des lycéens futurs étudiants semble ainsi se confondre avec celui des Universités ou des formations.
La difficulté qui apparait porte sur la consultation de ces outils et la consommation complète des « cours » d’orientation[4]. Ce flux nécessite une communication auprès des lycéens et un appui de relais institutionnels[5] pour informer un nombre significatif de lycéens, consultant ces informations sur leurs outils numériques : micro, smartphones ou tablettes ces outils. Les fréquentations de ces outils dont certains ont déjà deux ans de recul s’avèrent décevantes et ne concernent que peu de lycéens.
La limite de ces outils est le caractère parcellaire des informations données au lycéens sur l’orientation.
Des outils nationaux, reprenant les acquis des initiatives de ces quelques universités ou disciplines…, semblent aujourd’hui indispensables. Ils doivent intégrer :
- des informations réalistes sur les critères de réussite des bacheliers (taux de réussite dans les cursus par profil de bachelier série du bac et mention du bac)[6] et
- les débouchés professionnels réels de chacun des cursus pour éviter les déceptions que connaissent des centaines de milliers de diplômés chaque année[7].
[1] Une formation en ligne ouverte à tous (FLOT), elle est aussi appelée « cours en ligne ouvert et massif (CLOM) », ou MOOC (Massive Open Online Course en anglais).Il s’agit d’un type ouvert de formation à distance capable d’accueillir un grand nombre de participants, gratuit ou non.
[2] « FUN : L’excellence de l’enseignement supérieur pour des cours en ligne, gratuits et ouverts à tous » – https://www.fun-mooc.fr/
[3] Présentation d’un Mooc : « Pour entrer en IUT, il n’y a pas de prépa, mais il y a désormais un cours. Le mooc « Entrer à l’IUT : les codes pour booster ton dossier » est ouvert aux inscriptions depuis le 19 novembre sur la plateforme France Université numérique. Alors que le succès des IUT ne se dément pas, avec des dizaines de milliers de candidats par établissement, leurs enseignants restaient conscients de ne pas recruter tous les élèves qui le méritaient : trop d’entre eux, sincèrement motivés, se trouvaient éliminés d’office faute d’avoir pris la mesure de la concurrence,… et d’avoir rempli avec soin leur dossier. Le mooc « entrer à l’IUT » s’adresse précisément à ceux qui n’ont pas à la maison l’aide et les conseils dont bénéficient les autres : gratuit, accessible, dynamique, il vous propose en 4 semaines (30 minutes environ par semaine) de comprendre le système des IUT, les attentes des recruteurs, les erreurs à ne pas commettre…. pour que chacun joue vraiment sa chance, à armes égales. Début du cours le 20 janvier 2016. Pour faciliter l’accès au mooc, et répondre aux questions des lycéens, un site dédié a été ouvert www.entrealiut.fr ainsi qu’une page Facebook. »
[4] En moyenne, le taux d’achèvement de la consultation des MOOC par les lycéens serait seulement de 10 %…
[5] Rectorats, établissements secondaires, centres d’orientation, etc.
[6] Ces informations sont précisément connues.
[7] Une part de ces informations sur les parcours d’insertion professionnelles des diplômés du supérieur ne sont pas même connues…
Pas de commentaire sur “De nouveaux outils d’orientation universitaires à destination des lycéens se développent.”