Le 18 septembre, a été confirmée la réduction des moyens des Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI), annoncée au printemps suite aux conclusions d’un rapport de l’IGF. Cette baisse porte, pour 2015, sur deux points :
- Un prélèvement de 500 millions d’euros sur leurs fonds de roulement, après une ponction de 170 millions d’euros en 2014,
- la baisse des recettes de la Taxe pour Frais de Chambre (TFP) de 17% (plus de 200 millions d’euros). La perspective initiale, non encore confirmée, porterait sur une baisse de 37%[1] de la TPF de 2015 à 2017 ce qui représente le passage d’un budget de 1,2 milliard d’euros par an à un peu moins de 800 millions d’euros…
Ces décisions importantes s’inscrivent dans le cadre du programme d’économies de 50 milliards d’économies sur la période 2015-2017. Cette politique à l’égard des CCI « se traduira par un allégement de charges en faveur des entreprises » mais aussi par une diminution parallèle des services rendus par les CCI aux entreprises.
Les organismes consulaires estiment l’impact de telles mesures :
- la suppression de l’ordre de 7 000 postes dans leur réseau et
- une réduction nombre d’apprentis, pris en charge dans les établissements consulaire, d’environ 30 000 jeunes.
Le paradoxe est que les CCI vont avoir besoin de piocher dans leurs fonds de roulement, réduits, pour prendre en charge les licenciements économiques prévisibles suite à la baisse de la TFC quel que soit le niveau de celles-ci.
Au-delà des réformes nécessaires à mener dans le réseau des CCI et qui ont été engagées (au travers de fusion de CCI, de la réduction des effectifs, etc.), de telles mesures semblent relever « d’un angle strictement comptable[2] » sans prise en compte du rôle économique et social des Chambres.
Il peut sembler contradictoire de solliciter la confiance des entreprises, d’un côté, tout en réduisant leurs organisations, de l’autre.
Les Chambres de Commerce forment le quart des apprentis (100 000) et investissaient chaque année dans le domaine de l’apprentissage. La mobilisation des CCI en faveur de l’apprentissage va sans doute être profondément perturbée, au moment où le développement de l’apprentissage est affiché comme une priorité pour l’insertion professionnelle des jeunes. Sans aucune mauvaise intention de leur part, la diminution des moyens des CCI en 2015 et l’incertitude sur les moyens des années suivantes vont conduire à une logique de prudence et de repli en matière d’apprentissage.
Cette annonce semble aller dans un sens opposé aux engagements pris lors des « Assises de l’apprentissage ».
[1] 17 % en 2014 puis 27 % en 2016 pour arriver à 37 % en 2017
[2] « Considérer toute baisse de dépenses publiques sous l’angle strictement comptable n’a pas de sens. Si la priorité doit se porter sur les dépenses publiques à faible utilité, il doit en aller différemment pour celles qui génèrent des effets de levier économiques bien supérieurs aux sommes engagées. C’est précisément le cas des CCI » estime le président de la CCI de Rhône-Alpes.
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