LA BAISSE DU NOMBRE DE CRÉATIONS DE NOUVEAUX EMPLOIS SE CONFIRME.
La baisse du nombre de créations de nouveaux emplois[1], dans le secteur privé, s’opère parallèlement à la baisse du taux de croissance depuis début 2018, selon les chiffres du premier semestre.
Les effectifs de l’industrie s’inscrivent en négatif (-3 800 postes, -0,1%) au second trimestre.
Le ralentissement dans le domaine du Bâtiment (baisse de l’activité en construction neuve) ne se fait pas encore sentir. Mais il est très probable d’ici la fin 2018 et en 2019 compte tenu de la baisse des intentions d’ouverture de chantiers connue et de la série de mesures publiques connues ou attendues. Les mesures annoncées concernant la construction semblent conduire à une réduction de l’activité, même si ce n’est pas leur but.
Le haut niveau du nombre d’intérimaire avec 817 000 postes, atteste de la fragilité de la situation de l’emploi. La progression sur un an aura été de +54.600 (+7,2%).
LES CHIFFRES DE L’ÉVOLUTION DU CHÔMAGE ET L’EMPLOI SONT COHÉRENTS
La consolidation des chiffres sur un an sont plus favorables. Mais ce résultat ne peut occulter le ralentissement engagé et confirmé par toutes les sources.
Le faible engagement du nombre prévu des emplois aidés, 31% au premier semestre 2018 (61 500[2] sur les 200 000 inscrits au budget[3]), participe à ce résultat.
Enfin, l’inflexion du nombre des emplois publics reste inconnue (compte tenu du mode de gestion RH des fonctions publiques), mais la baisse programmée, portant sur quelques milliers de postes, pourrait se trouver dépassée en fin d’année.
Ces informations expliquent pourquoi le nombre des inscrits à Pôle emploi augmente encore légèrement sur cette même période.
Les dernières données chiffrées, dont on dispose, apparaissent cohérentes et incitent à une certaine prudence.
La diminution du budget « travail » de 2018 (baisse de plusieurs milliards) a eu un impact négatif concret, tandis que le faible effet des lois « travail » qui avait été diagnostiqué se confirme.
L’impact de ces textes « à moyen terme », annoncé par la ministre, parait illusoire. Il en sera de même pour la loi « avenir professionnel ». Ces textes n’ont pas été conçu dans une démarche pour l’emploi.
LES COUPES BUDGÉTAIRES POUR 2019 AURONT UN IMPACT SUR L’EMPLOI QUI DOIT ÊTRE ESTIME.
Compte tenu de la situation budgétaire, la perspective de la baisse des dépenses publiques dans plusieurs secteurs va s’ouvrir avec le projet de loi de finances 2019.
Il serait judicieux que chaque coupe budgétaire, proposée par le gouvernement, soit analysé en fonction de son impact direct ou indirect sur l’emploi.
D’après les pistes qui sont aujourd’hui évoquées, cela ne semble pas être le cas…
Les menaces portant sur le système de l’indemnisation chômage et la « réorganisation » de Pôle Emploi et de ses co-traitants, Missions locales et Cap emploi, portent à des interrogations sur le front de l’emploi en 2019.
[1] Création de 31 000 nouveaux postes (soit +0,2%) au deuxième trimestre 2018.
[2] Dont 52 000 « Parcours Emploi Compétences (PEC) ».
[3] 15 000 contrats aidés ont déjà été transformés en aides au poste dans l’insertion par l’activité économique (IAE) dans le cadre de la fongibilité des crédits.
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