LE RÉSULTAT DES ÉLECTIONS PROFESSIONNELLES 2018 DANS LA FONCTION PUBLIQUE NE MODIFIE PAR LE RAPPORT DE FORCE SYNDICAL
Les élections professionnelles dans la fonction publique de fin 2018[1] révèlent un paysage syndical relativement stable.
-
La CGT conserve sa première place dans la fonction publique dans son ensemble (État, territoriale et hospitalière) avec 21,8%.
-
La CFDT arrive en seconde position (19%)[2].
-
FO est en est assez proche à 18,1%. Elle conserve la première place dans la fonction publique d’État (FPE), et gagne la seconde place dans la Fonction publique Hospitalière (FPH),
-
L’UNSA reste en 4e position avec 11,2%.
Neuf syndicats sont représentatifs au niveau national[3] : CGT, CFDT, FO, Unsa, FSU, Solidaires, FA-FP, CFE-CGC et CFTC.
CES ÉLECTIONS INTERVIENNENT ALORS QUE LE GOUVERNEMENT ENGAGE DES REFORMES TOUCHANT LES RH DANS LA FONCTION PUBLIQUE D’ÉTAT.
La répartition des forces syndicales apparait donc assez importante pour le résultat des négociations avec le gouvernement et la contestation clairement exprimée lors de cette campagne électorale contre les projets (recrutement de contractuels, incitation au départ de la FP, nomination de cadres privés aux fonctions supérieures…).
Le rapport de force selon les fonctions publiques, et à l’intérieur de celle-ci selon les établissements et les catégories, diffère ce qui rend le paysage très complexe. Par exemple, la FSU est majoritaire dans l’Éducation et Solidaires aux Finances.
Pour en rester au niveau national, il apparait que le bloc « anticapitaliste » apparait fort puisque la CGT, la FSU et Solidaires réunissent près de 37% des suffrages.
Avec le soutien de FO engagé contre les projets de réforme annoncés, ils totalisent près de 55% des suffrages.
FO Fonction publique réunit des syndicats dont les orientations, selon les cas, sont parfois assez éloignées avec d’un coté des syndicats « révolutionnaires » (proche de la nébuleuse trotskyste) et, de l’autre, des « réformistes » (syndicats historiquement modérés dans la FP). Mais la position globale, dans le contexte actuel, pour l’ensemble de la Fonction publique, va clairement être opposée aux réformes annoncées.
Le changement récent du secrétaire général de Force Ouvrière, suite à une manipulation astucieuse, ne change pas fondamentalement la situation, car elle ne résout pas les contradictions internes à cette centrale.
Tandis que les syndicats « réformistes » (CFDT, UNSA, CFE-CGC, Fédération autonome et CFTC) en réunissent 40%.
LES NÉGOCIATIONS S’ANNONCENT TENDUES ET LA MOBILISATION CONTRE LES REFORMES PROBABLE EN 2019.
[1] Ces élections, à un seul tour, concernaient plus de 5,1 millions d’agents publics. La participation, est passé juste sous la barre symbolique des 50%, soit une chute de trois points par rapport au scrutin de 2014 (29 novembre au 6 décembre 2018). Elles concernent seulement les fonctionnaires en poste.
[2] La communication organisée par la CFDT sur sa place de « première organisation syndicale public+privé » est numériquement juste. Mais la CFDT recule dans la fonction publique (-0,3 point), la CGT reste majoritaire et elle est talonnée par FO ; tandis que l’UNSA continue à progresser (+0,8 points) .
[3] Tableau des résultats en % de suffrages exprimés des élections professionnelles 2018 des fonctions publiques
Organisation | % | Evolution / 2014 |
CGT | 21,8% | -1,3 |
CFDT | 19% | -0,3 |
FO | 18,1% | -0,5 |
Unsa | 11,2% | +0,8 |
FSU | 8,7% | +0,8 |
Solidaires | 6,3% | -0,5 |
FA-FP | 3,5% | +0,6 |
CFE-CGC | 3,4% | +0,5 |
CFTC | 2,9% | -0,4 |
Pas de commentaire sur “Le rapport entre forces syndicales ne facilitera pas les évolutions RH de la fonction publique.”