UNE POLITIQUE D’ÉCONOMIE SUR L’INDEMNISATION CHÔMAGE EST CAMOUFLÉE PAR UNE COMMUNICATION POLITIQUE GROSSIÈRE
Pour « transformer l’assurance chômage et l’accompagnement des chômeurs », la ministre du Travail a annoncé 12 mesures « pour aider chacun à retrouver un emploi durable et choisi »[1].
Après une attente depuis février 2019, un ou plusieurs décrets devraient concrétiser ces annonces durant l’été.
La formulation officielle rend bien compte des intentions des mesures annoncées.
Il s’agit d’une opération de communication politique[2] pour enrober une politique de réduction de l’indemnisation chômage.
Le slogan utilisé par le Premier ministre et la ministre du Travail a été « TRANSFORMER L’ASSURANCE CHÔMAGE POUR PLUS D’EMPLOI », il illustre le caractère structurellement fallacieux du propos. Car moins indemniser ne créera aucun emploi.
La réduction annoncée comporte un objectif de diminution du nombre de bénéficiaires et de réduction des montants versés :
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en rendant plus exigeants les critères d’accès à une indemnisation,
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en instaurant une dégressivité des indemnisations des cadres,
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en réduisant les allocations de travailleurs précaires (contrats courts ou intérim) en changeant le mode de calcul.
Par ailleurs, des entreprises ciblées dans 7 secteurs, employant plus de 10 salariés, pourront subir une augmentation de leur cotisation patronale d’assurance chômage selon un modèle qui reste à préciser. Cette mesure si elle s’avère contraignante conduira au recours à des micro-entrepreneurs plutôt qu’à des salariés en CDI, voire à des travailleurs détachés.
L’OBJECTIF ANNONCE DU PREMIER MINISTRE EST CHIFFRE, IL S’AGIT DE RÉDUIRE DE 150 000 A 250 000 LE NOMBRE DE DEMANDEURS D’EMPLOI INDEMNISÉS POUR RÉALISER UNE ÉCONOMIE DE 3,4 MILLIARDS D’EUROS D’ÉCONOMIES D’ICI FIN 2021.
« Nous visons avec cette réforme une baisse du nombre de chômeurs de 150 000 à 250 000 sur les trois ans à venir. Loin d’une approche comptable ou budgétaire, cette transformation devrait nous permettre de faire des économies, mais avant tout de transformer le marché du travail. Nous visons 3,4 milliards d’économies d’ici fin 2021. » Le Premier ministre
LE DISCOURS GOUVERNEMENTAL UTILISE DIVERS ARGUMENTS CONTESTABLES ET S’ALIMENTE D’UNE DÉNONCIATION DES CHÔMEURS.
Pour commencer, sans entrer dans le détail, voici la liste des 12 points. La liste ci-dessous comporte la date d’application des mesures soit au 1er novembre 2019, soit au 1er janvier 2020.
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Tous les salariés ayant au moins 5 ans d’ancienneté dans leur entreprise auront droit à l’assurance chômage quand ils démissionnent pour réaliser un projet professionnel. (En application au 1er novembre 2019)
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Tous les salariés seront gratuitement accompagnés pour élaborer et réaliser leur projet professionnel lorsqu’ils démissionnent. (En application au 1er janvier 2020)
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Les travailleurs indépendants auront désormais droit à l’assurance chômage, sans cotisation supplémentaire. (En application au 1er novembre 2019)
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Tous les demandeurs d’emploi ayant reçu une proposition d’emploi stable, mais qui doit préalablement mettre à niveau leurs compétences pourront bénéficier d’une formation sur-mesure correspondant à la proposition. (En application au 1er janvier 2020)
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Tous les demandeurs d’emploi qui le souhaitent auront droit, dans les 4 premières semaines qui suivent leur inscription à Pôle emploi, à deux demi-journées d’accompagnement intensif avec Pôle emploi. (En application au 1er janvier 2020)
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Les demandeurs d’emploi en situation de cumul ou d’alternance prolongés entre emploi et chômage (travailleurs précaires) bénéficieront d’un accompagnement dédié. (En application au 1er janvier 2020)
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Les demandeurs d’emploi bénéficieront de nouvelles aides concrètes pour répondre à une offre d’emploi. (En application au 1er janvier 2020)
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Pour lutter contre la précarité et l’enchaînement des CDD ou des missions d’intérim, un système de bonus-malus pour les entreprises de plus de 11 salariés sera mis en place. (En application au 1er janvier 2020)
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Les entreprises bénéficieront d’une nouvelle offre de services de Pôle emploi, leur permettant de répondre plus rapidement et plus efficacement à leurs difficultés de recrutement. (En application au 1er janvier 2020)
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Il ne sera plus possible de gagner davantage au chômage qu’en travaillant. (En application au 1er janvier 2020)
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Il faudra davantage travailler pour ouvrir des droits à l’assurance chômage. (En application au 1er novembre 2019)
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Les modalités d’indemnisation du chômage tiendront désormais compte du niveau de revenu des salariés. (En application au 1er novembre 2019)
DES BILLETS VIENDRONT COMMENTER CES DIFFÉRENTS POINTS.
[2] TRANSFORMER L’ASSURANCE CHÔMAGE ET L’ACCOMPAGNEMENT DES CHÔMEURS- 12 mesures pour aider chacun à retrouver un emploi stable- DOSSIER DE PRESSE • 18 JUIN 2019 https://bit.ly/2wYWr4d
Un commentaire to “Quelles sont les mesures annoncées pour réformer l’indemnisation chômage ?”
19 juin 2019
SILVESTRECette réforme vise à diaboliser le chômeur et ne va rien régler. Pour 1 poignée de personnes qui abusent ce sont des milliers qui vont se retrouver dans une situation pire. Les travailleurs précaires dans le viseur, mais ont-ils réfléchi que si une personne qui trouve 1 contrat de 15 jours gagne la même chose que si elle reste chez elle alors qu’avec le système actuel elle gagne un peu plus va l’encourager à accepter? Le gouvernement a pris le problème dans l’autre sens en soulignant qu’un contrat de 15 jours est rémunéré autant que celui d’un mois. Soit mais la solution serait plutôt de mieux rémunérer le contrat d’1 mois!!
S’attaquer au rechargement de droit n’est pas normal car les heures travaillés sont des heures cotisées. En résumé, les gens pauvres le seront encore plus et ce n’est pas comme cela qu’ils pourront entrer dans l’emploi car un chômeur dans la panade pensera d’abord à ses problèmes de perte de logement, financiers, dettes et ne sera pas apte à intégrer une entreprise.