Le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a publié[1] sa cinquième enquête nationale sur l’insertion professionnelle des diplômés de l’université deux ans et demi (30 mois) après l’obtention du diplôme.
L’insertion professionnelle des Masters reste stable.
LA 5ème ENQUÊTE NATIONALE SUR L’INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES DIPLÔMÉS
Le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a publié[2] sa cinquième enquête nationale sur l’insertion professionnelle des diplômés de l’université 30 mois après l’obtention du diplôme.
Cette enquête a donné lieu chaque année à de nombreuses critiques méthodologiques et politiques. Cet article ne revient pas sur ces réserves qui sont fondées pour une bonne part.
Néanmoins, il est nécessaire de citer quelques-unes de ces critiques : la faible part des diplômés de masters étudiés (de l’ordre de 25% seulement), de même pour les licences professionnelles et les DUT (enquête sur 10% des diplômés seulement), l’absence d’enquête concernant les diplômés de Licence et de Master1 (dont les effectifs de sortants sont importants), la disparité du traitement et des taux de réponse selon les universités, l’absence de questions sur la qualité des emplois obtenus et sur la satisfaction des diplômés par rapport à l’emploi qu’ils occupent, le rapport entre diplôme et emploi occupé, la non prise en compte des cursus comprenant des formations universitaires dans divers établissements, l’ignorance des parcours professionnels sur les 30 mois (que traversent les diplômés en première année ?), des résultats en taux d’emploi à faible signification (concluant que « tout le monde finit car avoir un emploi »), l’absence d’indépendance par rapport aux établissements universitaires car il s’agit d’une démarche interne au système universitaire à la fois juge et partie, etc.
Il faut reconnaitre l’utilité de l’existence de cette enquête dont la création a suivi l’introduction de la mission d’insertion professionnelle des universités (Loi LRU) et considérer ses résultats et l’évolution de ses résultats comme un indicateur parmi d’autres. Citons l’enquête « Génération » du CEREQ intéressante mais concernant des données des années déjà anciennes, l’enquête menée par l’APEC sur un échantillon concernant plutôt les grandes écoles et les postes de futurs cadres, l’ex-enquête de l’AFIJ concernant la situation professionnelle des diplômés un an après le diplôme qui n’a pas été reprise depuis la disparition de cette association nationale d’insertion professionnelle. Il faut également citer les travaux réalisés par les Observatoires de l’enseignement des universités qui travaillent, entre autres, sur l’insertion professionnelle des diplômés, au sein de leur université. Ils produisent des données très séreuses, au delà de l’enquête du Ministère, mais elles sont difficilement consolidables au niveau national.
Les chiffres de l’enquête du Ministère doivent être considérés comme un élément d’information parmi d’autres et leur interprétation rester relative.
D’autres études nationales seraient nécessaires mais il s’agit là d’un vaste chantier indispensable à la fois à l’orientation des jeunes et à l’évolution des formations de l’enseignement supérieur.
Cette enquête concerne l’insertion professionnelle des diplômés de l’université (Master, DUT, LP), c’est dire les titulaires de diplômes « professionnels ». Elle ne traite pas les sortants diplômés de licences généralistes ou d’un master1.
Cet article commente uniquement les résultats concernant les diplômes de master2.
Le cas des DUT avec 88% de poursuite d’études mérite une autre approche et 10% d’entrée sur le marché du travail relève d’une autre problématique ainsi que celui des licences professionnelles dont la grande diversité des diplômes rend les chiffres moyens sans grande signification.
LE DEVENIR DES MASTERS 2011
La population enquêtée est composée de diplômés de Master2[3] de nationalité française, issus de la formation initiale, n’ayant pas poursuivi ou repris d’études dans les deux années suivant l’obtention de leur diplôme en 2011, sur la France métropolitaine et les DOM.
Les diplômés, remplissant ces conditions, représentent 38% des master2.
En effet, 40% des diplômés de masters2 en 2011 ont poursuivi des études : poursuite d’un autre cursus, thèse, etc. Un des facteurs de ces poursuites d’études est sans doute lié au marché du travail difficile ou jugé difficile par les diplômés. Mais, il existe d’autres motivations. Sur la population enquêtée, 11 488 diplômés ont répondu soit 66% de la cible.
Le taux d’insertion[4] est de 91% et la part des emplois cadres de 64%.
En considérant la part des emplois de « niveau cadre » ou profession intermédiaire[5], on atteint les 87%.
La répartition des emplois occupés par les diplômés de Master par type d’employeur selon la discipline reste assez stable comme le montre le tableau ci-dessous.
Employeurs |
% |
Fonction publique |
21% |
Entreprise publique |
4% |
Entreprise privée |
62% |
Association |
9% |
Professions libérale ou indépendant |
2% |
Autres |
2% |
Total |
100% |
La nécessaire mobilité pour accéder à un emploi se confirme puisque dans 45 % des cas, l’emploi occupé par un diplômé de Master se situe en dehors de la région de son université et à l’étranger dans 7 % des cas.
Les emplois stables (CDI et CDD/CTT de plus de 6 mois) représentent 79% des emplois trouvés. Les CDI représentent 64% des emplois et le statut de fonctionnaire titulaire 7%.
Les CDD, emplois de vacataires, contrats aidés, emplois intermittents, etc. concernant 26% des jeunes diplômés 30 mois après le diplôme.
Le salaire mensuel net médian de ces jeunes est de 1 910 €.
Ces chiffres de salaire sont délicats à interpréter dans la mesure où l’on mêle le salaire de jeunes ayant deux ans d’expérience à ceux de jeunes qui viennent de trouver un premier emploi stable.
La validité des montants de salaires évoqués est donc relatives. Elle n’est pas celle du salaire en premier emploi.
On relève deux niveaux de rémunération selon les groupes de disciplines. Un fort décalage apparaît entre les salaires mensuels nets médians :
- 1 700 € pour les masters en Lettres-Langues-Arts et Sciences humaines et sociales,
- 2 000 € pour les masters en Droit-Economie-Gestion et Sciences-Technologie-Santé.
Pour les titulaires d’un master enseignement, le salaire mensuel net est de 1 700 €.
Ces chiffres généraux indiquent une tendance réelle mais ces chiffres dépendent davantage de chaque master et de chaque établissement. Ils doivent être pris comme de simples moyennes.
L’enquête 2013 sur les conditions d’insertion professionnelle des Master2 confirme des résultats connus. Un nouveau mode d’estimation de l’insertion professionnelle concernant l’ensemble des jeunes diplômés de l’université (Licence et Master1 compris) est désormais nécessaire.
[1] Enquête publiée le 07/01/2015 – résultats en ligne par établissement.
[2] Enquête publiée le 07/01/2015 – résultats en ligne par établissement.
[3] La promotion 2011 de Master inclut pour la première fois des Masters dit d’enseignement préparant aux concours de l’enseignement.
[4] Le taux d’insertion est défini comme étant la part des diplômés occupant un emploi, quel qu’il soit, sur l’ensemble des diplômés présents sur le marché du travail (en emploi ou au chômage) au 1er décembre 2013.
[5]L’identification des « professions intermédiaires » reste floue puisque l’on regroupe sous ce terme : les enseignants, les infirmières, les assistantes sociales, les administratifs, les commerciaux d’entreprises, les techniciens, les contremaîtres, les agents de maîtrise…
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