Lors de sa réunion du 30 juin 2022, le Conseil d’administration de l’Unédic a décidé de revaloriser les allocations chômage de 2,9%.
Ce chiffre est à comparer à celui de l’inflation qui était à fin juin de +5,8% sur un an, soit près de 3 points d’écart.
La revalorisation de l’indemnisation chômage a été en moyenne de +0,5% sur les cinq dernières années.
La revalorisation concerne 95% des demandeurs d’emploi indemnisés par l’Assurance chômage au 1er juillet 2022, soit environ 2,1 millions de personnes ; 5% en sont exclus, car ils ont une couverture depuis moins de six mois[1].
LE NIVEAU DE CETTE REVALORISATION A ÉTÉ VOTÉE A LA MAJORITÉ DES SUFFRAGES EXPRIMES.
Pour la revalorisation des allocations, les organisations syndicales ont souligné la nécessité d’un taux plus important, allant jusqu’à 8% pour la CGT.
Les organisations patronales ont souhaité limiter l’augmentation de 2,9%.
La CFDT et la CFTC ont voté pour le taux de 2,9%, proposé par le Medef, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et de l’Union des entreprises de proximité (U2P), afin de parvenir à une décision. La CFE-CGC, la CGT et FO se sont abstenues, pour éviter que le ministère du Travail reprenne la main sur la décision, suite à un échec de cette négociation.
Cette revalorisation est nettement inférieure à celle de +4% des minima sociaux, annoncée par le gouvernement dans la version actuelle du projet de loi pour la protection du pouvoir d’achat.
Les organisations syndicales espèrent obtenir une nouvelle hausse des allocations sans attendre le délai d’un an.
L’AUGMENTATION DEVRAIT CORRESPONDRE UNE DÉPENSE DE 800 MILLIONS D’EUROS SUR UN AN.
Le Bureau de l’Unédic de la mi-juin avait adopté des prévisions financières de l’Assurance chômage pour 2022-2024 modérément optimistes, et soumises à des conditions.
« Fin 2022, le solde s’établirait à +2,5 Md€, une amélioration imputable à la fin des mesures d’urgence, à l’amélioration conjoncturelle et à l’entrée en vigueur des évolutions réglementaires. Ces effets se poursuivront en 2023 et 2024 (respectivement +3,1 Md€ et +4,2 Md€). »
Fin 2024, selon cette prévision, la dette pourrait être réduite de l’ordre de 10 milliards, en passant à 53,7 milliards d’euros[2], contre 63,6 Md€ fin 2021.
Mais rien n’est acquis.
« La stabilisation des dépenses sur laquelle se fondent les prévisions d’excédents dépendra fortement de la manière dont le marché du travail sera affecté par la conjoncture économique. » – Unédic.
La hausse du montant des indemnités, tout comme la hausse des taux d’emprunts, conduisent à relativiser ces prévisions[3].
Tôt ou tard, le gouvernement pourrait se trouver dans l’obligation de prendre à sa charge la part de la dette liée aux dépenses relatives au chômage partiel (dépense exceptionnelle), de l’ordre de 19 milliards.
[1] La revalorisation de l’allocation minimale et de la partie fixe s’applique à l’ensemble des allocataires concernés par ces paramètres dès le premier jour de leur revalorisation. L’augmentation des salaires journaliers de référence concerne, quant à elle, les allocataires indemnisés depuis plus de 6 mois, soit environ 1,9 million de personnes.
Pour environ 200 000 allocataires, seule la revalorisation de la partie fixe s’applique.
[2] 35 Md€ plus 18,7 Md€ portés au titre des mesures d’urgence de la crise sanitaire.
[3] « Les dernières prévisions financières nous permettent aujourd’hui d’envisager le retour à une dynamique d’avant crise, voire à l’excédent pour amorcer notre désendettement dès 2022. Mais nous devons rester vigilants, face à une situation sanitaire encore fragile et à une reprise économique inégale selon les secteurs et les populations. Quoiqu’il arrive, nous resterons mobilisés pour à la fois sécuriser le régime financièrement et garantir le caractère solidaire et social de l’Assurance chômage. » – Le directeur général adjoint de l’Unédic.
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