L’UNEDIC CONSERVE UNE DETTE DE 59 MILLIARDS D’EUROS EN 2024.
L’Unédic vient de publier ses prévisions financières d’octobre 2024, pour la période 2024-2027[1].
Sa dette devrait être demeurer à 59 milliards d’euros à fin 2024.
Cela demeure un montant beaucoup trop important pour le Régime d’assurance chômage, qui représentent 130% de ses recettes annuelles.
Ses prévisions ne tiennent pas compte des incertitudes de la situation :
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Résultats des négociations en cours sur le régime,
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Incertitudes sur la situation économique et
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Mise en œuvre concrète de l’accompagnement des BRSA[2], sans moyens…
Elles sont donc à considérer avec une assez grande prudence.
UN DÉSENDETTEMENT TROP LENT
Le régime d’assurance-chômage poursuit son désendettement, mais trop lentement, en raison d’un contexte économique dégradé et des prélèvements de l’État sur ses recettes[3].
« Le solde 2024 de l’Assurance chômage s’élèverait à 300 M€[4].
Il serait ensuite de 1,8 Md€ en 2025, 3,5 Md€ en 2026 et 9,4 Md€ en 2027[5]. » – Unédic.
La dette serait de 59 milliards d’euros en 2024, puis selon ses prévisions de 57,2 Md€ en 2025, 53,7 Md€ en 2026 et 44,3 Md€ en 2027.
LA DETTE DU RÉGIME D’ASSURANCE CHÔMAGE SERAIT ENCORE 44,3 Md€ EN 2027.
L’ensemble des partenaires sociaux[6], patronat et syndicats, jugent que :
« Les prélèvements de l’État freinent le désendettement du régime. » – Unédic.
Sans les prélèvements de l’État (13 milliards avec les intérêts), elle aurait été de 31,3 Md€.
Cette dette comprend toujours la « dette Covid », soit 18,1 Md€ que l’Etat a mis à la charge de l’Unédic : coût du tiers des coûts chômage partiel et des exonérations exceptionnelles de cotisations[7].
« Les recettes du régime seront ainsi réduites de 12,05 Md€ de 2023 à 2026, contraignant l’Unédic à recourir à l’emprunt sur les marchés financiers pour rembourser ses échéances[8]. Ce recours à l’emprunt représente un coût supplémentaire estimé à 0,9 Md€ entre 2023 et 2027. Au total, les décisions gouvernementales diminuent de près de 13 Md€ les capacités de l’Unédic à rembourser la dette de l’Assurance chômage. » – Unédic.
LES HYPOTHÈSES ÉCONOMIQUES RETENUES PAR L’UNEDIC POUR PRÉVOIR.
Les hypothèses retenues par l’Unédic, pour ses prévisions d’octobre 2024, sont les suivantes.
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Une croissance faible : 1,1% en 2024, 1,0% en 2025, 1,3% en 2026 et 1,4% en 2027.
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L’inflation assez faible de 2,2% en 2024 (après 4,9% en moyenne sur 2023), puis inférieure à 2% de 2025 à 2027.
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Des créations d’emploi en nombre limité: +38 000 en 2024, +31 000 en 2025, 131 000 en 2026 et 146 000 en 2027.
« À partir de 2026, la poursuite de la montée en charge de la réforme 2023 et une conjoncture devenue plus favorable feraient reculer le nombre de chômeurs indemnisés à 2,4 M en 2027. »
[1] Assurance chômage : un équilibre financier plus contraint – 22 octobre 2024 – https://www.unedic.org/actualites/assurance-chomage-un-equilibre-financier-plus-contraint
[2] Dans le contexte actuel marqué par de fortes incertitudes, cette prévision d’octobre prend en compte les éléments connus à date. Elle n’inclut pas les effets potentiels des négociations d’assurance chômage 2024 ; Les effets potentiels sur l’emploi du projet de loi de finances 2025 et le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2025 ; La mesure issue de la loi pour le Plein emploi du 18 décembre 2023 visant une inscription généralisée des bénéficiaires du RSA auprès de France Travail en 2025.
[3] Ces révisions « s’appuient sur les indicateurs macro-économiques (prévisions du PIB et d’inflation du Consensus des économistes) et les politiques publiques de l’emploi ».
Les recettes du régime seront ainsi réduites de 12,05 Md€ de 2023 à 2026, contraignant l’Unédic à recourir à l’emprunt sur les marchés financiers pour rembourser ses échéances dues.
[4] Pour 2024, il aurait été de 3,1 Md€ sans les prélèvements effectués par l’Etat.
[5] Solde annuel en prévision.
Recettes
en Md€ |
Dépenses
en Md€ |
Solde
en Md€ |
|
2024 | 45,3 | 44,9 | 0,3 |
2025 | 45,6 | 43,9 | 1,8 |
2026 | 46,0 | 42,5 | 3,5 |
2027 | 51,1 | 41,7 | 9,4 |
Dans l’hypothèse où il n’y aurait pas de prélèvements de l’État en 2027.
[6] Le président de l’Unédic, Jean-Eudes Tesson (Medef), a souligné l’impact des décisions de l’Etat sur les comptes du régime, citant notamment cette « dette Covid », la non-compensation partielle des exonérations ou le cas des salariés frontaliers qui représentent un surcoût d’environ 800 millions d’euros par an pour l’assurance-chômage.
[7] La non-compensation partielle des exonérations de cotisations, décidée par un arrêté gouvernemental du 27 décembre 2023.
[8] La dette a été constituée de telle sorte que les échéances de remboursement annuelles sont d’un montant moyen d’environ 4 Md€ par an. Cet amortissement est cohérent par rapport aux excédents du régime d’Assurance chômage en période de reprise économique. Il permet aussi la maîtrise du risque de liquidité en période de crise.
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