Un double discours apparait porté par la France dans le domaine du travail, d’une part, à l’international (anticapitaliste) et, d’autre part, en France (libéral jacobin). Mais les travaux du « G7 Social » présidé par la France, proposent des axes concrets et consensuels. Les intentions sont bonnes, mais comme dans tous les accords internationaux. Chacun prendra les choses à sa manière.
La politique de la ville a abandonné son volet emploi. L’affaiblissement des outils en faveur de l’emploi dans les territoires à fort taux de chômage est dénoncé par les élus locaux comme les associations. L’expérience conduit pourtant à plusieurs leçons en matière de mesures en faveurs de l’accès à l’emploi des habitants de ces territoires. Mais il convient d’engager un budget propre pour y parvenir.
Des programmes présentés dans le cadre de la campagne des Européennes de 2019 évoquent, directement ou indirectement, l’emploi. Ils abordent la question des travailleurs détachés et la question du recadrage des règles de la concurrence. Des convergences de fond entre les programmes apparaissent sur ces deux points. Mais la limite existante entre les compétences de l’Union européenne et celle des États membres fait toujours débat. La concrétisation de la plupart des propositions avancées à l’occasion de la campagne semble difficile à imaginer, compte tenu du passé récent.
L’objectif reste de favoriser l’évolution et la sécurisation du parcours professionnel des actifs. Le cahier des charges CEP vient d’être publié ; opérationnel le 1er janvier 2020. Le fonctionnement du CEP restera proche du précédent. Recomposition du paysage des opérateurs habilités au CEP : 4 opérateurs nationaux : Pôle emploi, Cap emploi, Apec et Missions locales. Mais les FONGECIF seront remplacés par des opérateurs régionaux sélectionnés sur appel d’offres.
En 2017-2018, l’AFPA, avec des OPCA et Pole Emploi, a mené le programme « HOPE – Hébergement, Orientation et Parcours vers l’Emploi », en faveur des réfugiés. En 2019, suite à un appel à projets pour l’« intégration professionnelle des réfugiés », de nouveaux acteurs, associatifs, ont été retenus. Les Opérateurs de compétences (OPCO) sont maintenant appelés à cofinancer le nouveau dispositif. Il sera intéressant de connaitre le bilan qualitatif et quantitatif des différentes actions de formation, d’alternance et d’accompagnement social qui débutent.
Le nombre des salariés dépasse les 25 millions. 150 000 emplois supplémentaires ont été créés en 2018. Le nombre de créations de nouveaux emplois a fortement ralenti par rapport à 2017. La répartition des effectifs salariés est de 77% dans le privé et de 23% dans le secteur public. Moins de 20% des salariés travaillent dans les secteurs productifs. Les effectifs de l’intérim diminuent.
Pour baisser l’indemnisation des cadres, le gouvernement hésite, entre deux types de mesures : soit abaisser le plafond actuel des allocations (de 4 SMIC à deux ou trois), soit introduire une dégressivité de l’indemnisation pour tous les cadres (par exemple au bout de 6 mois). La mesure serait symbolique sur le plan politique, mais peu rentable pour le régime, à moins de toucher tous les cadres demandeurs d’emploi.
La proportion de salariés en contrat de moins de trois mois est stable, mais la durée de ces contrats a diminué provoquant une plus forte rotation. Ces contrats courts conduisent à une alternance de situations d’emploi et de chômage, mais celles-ci se traduisent sous des formes très variable. Ces données ne plaident pas en faveur d’un traitement global des contrats courts, comme cela semble devoir être le cas dans les projets évoqués.
Le rapport annuel de la Cour des comptabilise 516 000 travailleurs détachés en 2017, auxquels il on estime qu’il faudrait ajouter de l’ordre de 250 000 non déclarés. La Cour des comptes liste les différentes fraudes existantes. Des progrès importants restent à accomplir dans le domaine de la sensibilisation des acteurs, du contrôle et des sanctions appliquées.
Les discours gouvernementaux sur un prétendu net recul du chômage, repris par de nombreux médias fin janvier, apparaissent du domaine de la communication politique du gouvernement, dans une période de crise civique et sociale. Le chômage de masse stagne toujours à un très haut niveau en France. Pôle emploi compte près de 6,6 millions d’inscrits, soit environ un français sur 10. Une baisse significative du nombre de chômeurs ne semble pas engagée pour 2019.
Pour l’ensemble des pays membres de l’union européenne (UE), le taux chômage n’était que de 5,9% en octobre 2024, soit inférieur de +1,7 point avec celui de la France.
En octobre, pour la France le taux de chômage est de 7,6% (+ 0,1 point par rapport à septembre).
L’UE compte près 13 millions de personnes sans emploi catégorie A (12,97 millions) dont 3,10 millions en France.
Dans l’UE, 23% des chômeurs sont des français.
Les chiffres des pays voisins sont significatifs de la situation de la France : sous les 5% : Allemagne : 3,4% (ou Pays Bas : 3,7%) et juste au-dessus des 5% : Italie : 5,8%, Belgique : 5,9% et Luxembourg : 6,3%.
ABANDON DES CONTRATS DE PROFESSIONNALISATION
Combien d’emplois vacants ?
Quelles sont les mesures annoncées pour réformer l’indemnisation chômage ?
Qui s’intéresse vraiment à la question de l’emploi ?
FIN DES ASS POUR LES CHÔMEURS